Kenya : Une communauté locale s’associe aux agents des eaux et forêts pour protéger et restaurer la forêt de Mau (Mongabay)

| décembre 20, 2021

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Nouvelle en bref

Joseph Lesingo est membre de la communauté Ogiek, dans le comté de Nakura, au Kenya. Pour monsieur Lesingo, la régénération de la forêt de Mau par sa propre communauté mérite d’être soulignée. La forêt de Mau couvre maintenant 455 000 hectares et est la plus grande forêt du Kenya. Depuis le début du règne britannique au Kenya, le peuple Ogiek est violemment évincé de ses terres. Aujourd’hui, ce peuple ne possède toujours pas de titres fonciers, et les membres évincés de la communauté vivent à la lisière de leur terre ou chez les communautés voisines. En 2018, certains membres de la communauté ont commencé à travailler avec les gardes forestiers du service des eaux et forêts du Kenya pour protéger la forêt et permettre à la communauté Ogiek d’avoir des moyens de subsistance grâce à une gestion et une conservation durable des forêts.

Joseph Lesingo est membre de la communauté Ogiek du comté de Nakura, au Kenya. Pour monsieur Lesingo, le constat de la régénération de la forêt par sa propre communauté vaut la peine d’être souligné.

Monsieur Lesingo pointe le doigt vers une grande portion de la forêt qui avait été défrichée avant les activités de reboisement réalisées par un groupe de volontaires de sa communauté. Puis, il fait des gestes vers des arbres nouvellement plantés en déclarant : « Lorsque je vois la verdure luxuriante qui est en train de s’étendre là-bas, c’est la vie que je vois. »

Julius Kamau est le directeur du service des eaux et forêts. Monsieur Kamau affirme qu’en 2018, une superficie de près 900 000 hectares de la forêt de Mau avaient été détruits par l’abattage illégal des arbres et la production de charbon.

La forêt de Mau couvre actuellement 455 000 hectares et c’est la plus grande du Kenya. La forêt montagneuse est couramment appelée « tour de l’eau », car c’est une source d’eau potable pour environ six millions de personnes au Kenya. Elle abrite également plusieurs espèces d’arbres vulnérables telles que l’arbre parasol (Polyscias kikuyuensis) et le prunier d’Afrique (Prunus africana)

Comme plusieurs dans sa communauté, monsieur Lesingo savait que le fait de ne pas protéger la forêt de Mau risquait de faire disparaître la culture et les moyens de subsistance de sa communauté. Depuis le début du règne britannique au Kenya, le peuple Ogiek est violemment évincé de ses terres. Ces 20 dernières années, le gouvernement kényan a continué d’évincer des centaines de familles, prétextant le besoin de conserver la forêt de Mau. Une décision de justice internationale en 2017 a qualifié ces expulsions de violation des droits fonciers du peuple Ogiek.

Aujourd’hui encore, le people Ogiek ne possède toujours pas de titres fonciers, et les membres expulsés de la communauté vivre à la lisière de leur terre ou chez les communautés voisines.

En 2018, des membres de la communauté commencèrent à travailler avec des gardes forestiers du service des eaux et forêts du Kenya pour protéger la forêt et permettre en même temps à la communauté Ogiek de gagner sa subsistance grâce à une gestion et une conservation durables des forêts.

Ayant formé une association dans le cadre du programme de développement des peuples Ogiek ou OPDP, les volontaires travaillent avec les gardes du service des eaux et forêts du Kenya qui les orientent et leur fournissent des uniformes et des radios. Les volontaires patrouillent dans la forêt de Mau en équipe de 18 pour aider à réduire les activités illégales, et les membres de l’OPDP emploient des approches culturelles traditionnelles pour encourager leur communauté à restaurer et conserver la forêt.

Au début, la communauté hésitait à s’impliquer dans les activités de conservation à cause du ressentiment persistant envers le gouvernement. Certaines personnes hésitaient à renoncer aux activités lucratives telles que le pacage de bétail et la coupe de bois.

Pour convaincre leur communauté, les protecteur.trice.s bénévoles de la forêt ont commencé à sensibiliser les autres sur l’importance de soutenir les initiatives de conservation en s’employant à protéger les immenses arbres muguno (Ficus natalensis) dont le peuple d’Ogiek se sert dans ses sanctuaires et ses lieux de culte.

John Sirongais préside le Conseil des anciens des Ogiek. Il affirme que cela encourage énormément la communauté.

Les efforts visant à planter des arbres locaux constituent un autre aspect clé de la restauration de la forêt. À l’époque des évictions, le service des eaux et forêts du Kenya tenta de reboiser la forêt de Mau avec des espèces exotiques. Cela a réduit la diversité biologique et les systèmes radiculaires de la forêt et poussé la communauté d’Ogiek à l’action. Depuis qu’ils ont commencé leurs propres initiatives de conservation, les volontaires communautaires ont planté plus de 60 000 arbres indigènes.

Le service des eaux et forêts du Kenya appuie ces initiatives en fournissant gratuitement à la communauté de jeunes arbres et des formations sur la gestion des pépinières. Depuis, la communauté a emménagé 18 pépinières d’arbres et compte encourager chaque visiteur.teuse à planter un arbre dans le cadre du plan du tourisme écologique de la forêt de Mau.

Misoka Stanley est chargé des opérations au Projet Mara Elephant, une ONG locale. Il déclare : « La situation est en train de s’améliorer et nous voyons des périmètres forestiers restaurés et des systèmes hydrographiques reprendre vie. »

La présente nouvelle est inspirée de l’article « Kenya’s Indigenous Ogiek partner with government rangers to restore Mau Forest » écrit par Jackson Okata pour Mongabay et que vous pouvez consulter au https://news.mongabay.com/2021/11/kenyas-indigenous-ogiek-partner-with-government-rangers-to-restore-mau-forest/

Photo : Des protecteurs forestiers communautaires inspectent une pépinière d’arbres à l’intérieur de la forêt. Le groupe a emménagé 18 pépinières d’arbres. Image fournie par Jackson Okata.