Kenya: Un agriculteur fait de bons bénéfices grâce à la culture intercalaire de légumes et de canne à sucre (par Sawa Pius, pour Agro Radio Hebdo au Kenya)

| novembre 21, 2011

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Geoffrey Wafula a mangé des légumes indigènes durant toute sa croissance. Il n’a jamais imaginé qu’ils pouvaient avoir une place dans une plantation de canne à sucre. Durant les dix dernières années, M. Wafula a fait pousser de la canne à sucre sur un hectare de terrain dans le district de Mumias, dans l’ouest du Kenya. Depuis qu’il a commencé à associer la culture de légumes à celle de la canne à sucre, il a amélioré et ses revenus et ses sols.

La canne à sucre est la principale culture de rente, dans l’ouest du Kenya. Mais les terres sont rares dans cette région. D’après M. Wafula, les agriculteurs ne peuvent pas compter sur la canne à sucre pour subvenir à tous leurs besoins. Ils doivent trouver d’autres sources de revenus.

En plus d’être agriculteur, M. Wafula est assistant agricole auprès de la Fondation Kenyane pour la Recherche sur le Sucre. Les chercheurs lui ont appris qu’il pouvait faire pousser des légumes indigènes à proximité de la canne à sucre. Cela enrichirait le sol et il pourrait vendre les légumes.

En 2006, M. Wafula a décidé d’essayer la technique, connue sous le nom de culture intercalaire. Il dit: « J’ai commencé à associer les légumes [et la] canne à sucre… Je cultive de la plante-araignée, de l’amarante, du jute mallow, de la morelle noire, des crotalia et des niébés. »

M. Wafula explique que ces légumes ont une grande valeur sur le marché, comparativement aux variétés exotiques telles que les choux et les épinards. Il ajoute: « La demande est très forte et mes principaux clients sont les restaurants locaux et les marchés des environs. » Grâce aux bénéfices qu’il a faits en vendant ses légumes, il peut se permettre d’équiper sa maison et d’envoyer ses enfants à l’école. Sa famille mange aussi une partie des légumes.

M. Wafula presse les autres agriculteurs de profiter au maximum de leurs petits champs de canne à sucre en faisant de la culture intercalaire. Il dit que la canne à sucre prend jusqu’à deux ans pour murir, mais les légumes ne prennent que trois mois. Les légumes peuvent être plantés en rangées uniques ou doubles entre les lignes de canne à sucre. Les légumes devraient être récoltés avant que la canne à sucre ne donne des feuilles et ne fasse de l’ombre sur le sol, formant ce qu’on appelle une voûte. Voici ses recommandations: « Si vous plantez la canne à sucre aujourd’hui, demain vous plantez les légumes. C’est parce qu’après sept mois, la canne à sucre forme une voûte et l’ombre affectera les légumes. »

Dans le cadre de son travail à la fondation pour la recherche sur le sucre, M. Wafula a découvert un autre avantage de la culture intercalaire: la réduction de l’érosion du sol. Il dit que les légumes forment une couverture et retiennent l’eau. Ainsi, ils empêchent les glissements de terrain causés par la pluie.

M. Wafula estime qu’il y a 300 000 agriculteurs qui cultivent de la canne à sucre, dans l’ouest du Kenya. Environ la moitié d’entre eux utilisent la technique de culture intercalaire. Et comme il y a de plus en plus d’agriculteurs qui en entendent parler, la technique est de plus en plus commune. M. Wafula est content de l’avoir essayée. Il dit: « Les légumes ont été une bénédiction pour moi. »