Kenya : Pas d’étang? Pas de problème. Les Kényans s’adaptent à une nouvelle denrée inhabituelle pour eux : le poisson (Trust)

| juin 18, 2018

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Il arrive que le changement climatique entraîne des imprévus météorologiques et de mauvaises récoltes. Toutefois, dans cet environnement en mutation, l’agriculteur kényan James Muchangi pense que le poisson pourrait être sa culture dans l’avenir.

Monsieur Muchangi déclare : « J’ai réalisé qu’on pouvait en fait élever du poisson dans les régions arides désertiques en investissant dans des étangs surélevés, qui j’ai également constaté ne nécessitent pas beaucoup d’espace. » Actuellement, il élève plus de 400 poissons dans quatre étangs sur sa terre, dans le comté de Tharaka Nithi, à l’est du Kenya.

Monsieur Muchangi a utilisé ses économies pour construire un étang surélevé. Il a installé un revêtement étanche et une pompe pour faire circuler l’eau dans l’étang. Ensuite, il a placé 2 000 alevins dans l’étang. Pour terminer, il a déroulé une bâche en plastique au-dessus d’un cadre en bois pour faire une structure à l’allure d’une serre qui protège les poissons des prédateurs et des conditions climatiques rudes.

Il explique : « Dans la serre, les températures sont régulées, ce qui permet ainsi de s’assurer que l’eau est toujours chaude, et de faciliter ainsi le développement des poissons. »

Roy Kirimi exploite une ferme piscicole dans les environs du comté de Meru. Il a rendu le processus de pisciculture encore plus rentable en construisant des poulaillers au-dessus de ses étangs. Les fientes des poules tombent dans les étangs et accélèrent le développement du plancton et des larves d’insectes que les poissons consomment. Cela permet à monsieur Kirimi d’économiser de l’argent sur l’achat d’aliments industriels pour poisson.

Alex Kimanthi élève lui aussi du poisson à Meru. Il a acheté un lopin de terre loin des champs de culture pour éviter les engrais et les pesticides contenus dans les eaux de ruissellement, et qui peuvent tuer les poissons. Son étang mesure environ un dixième d’acre. Monsieur Kimanthi nourrit ses poissons avec des graines de coton, du son de blé, des germes de blé et de la luzerne. Il contrôle les niveaux d’eau pour éviter que les poissons ne se déversent hors de l’étang en saison pluvieuse.

Monsieur Kimanthi vend son poisson à l’usine de poisson de Kanyakine, sur les marchés et sur sa ferme. Il approvisionne également une nouvelle usine de transformation de poissons dans le comté de Meru. Le prix des poissons dépend de leurs tailles. Les prix varient entre 300 shillings kényans environ (3 $US) pour les poissons-chats plus petits et 1 000 shillings (10 $US) pour les plus gros.

Actuellement, monsieur Kimanthi gagne plus avec son poisson qu’avec toute autre culture. Il garde les poissons dans l’étang jusqu’à ce qu’il reçoive une commande afin d’éviter tout gaspillage. Il affirme que ce travail est moins exigeant que la traite quotidienne de ses vaches.

Moses Muithi est un autre pisciculteur du comté de Tharaka Nithi. Le jeudi, il vend du poisson dans un marché géré par le ministère de l’Agriculture. L’objectif de ce marché est de motiver les gens à consommer plus de poissons. Les acheteurs peuvent y apprendre de nouvelles recettes de poissons, goûter du poisson préparé et acheter du poisson cru.

Monsieur Muithi déclare : « Le poisson constitue une source de revenu familial de rechange et abordable. »

Ce ne sont pas tous ses voisins qui ont l’habitude de manger du poisson, mais il soutient qu’ils sont de plus en plus nombreux à le faire.

La présente nouvelle est une adaptation d’un article intitulé « No water? Parched Kenyans take up an unlikely new crop: fish » publié par le Thomson Reuters Foundation. Pour lire l’article original, cliquez sur : https://www.reuters.com/article/us-kenya-farming-fish/no-water-parched-kenyans-take-up-an-unlikely-new-crop-fish-idUSKBN1I5222