Kenya: Le riz pluvial donne espoir aux petits cultivateurs de maïs

| mars 25, 2013

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M. Timothy Mutobera et d’autres petits agriculteurs de l’ouest du Kenya font face à trois problèmes principaux : la réduction de la fertilité du sol, les maladies affectant les plantes, telles que la virose de la tige de maïs, et les faibles pluies. Ce trio de problèmes a aggravé la pauvreté et a donné lieu à de l’insécurité alimentaire. M. Mutobera dit : « Je dois acheter de la nourriture au marché vu que je n’en récolte plus assez pour nourrir ma famille. »

Le maïs est l’aliment de base au Kenya, mais M. Mutobera n’en produisait pas assez pour nourrir ses enfants et ses petits enfants. Sa culture principale était la canne à sucre, qui prend dix-huit mois à mûrir. Entre deux récoltes de canne à sucre, il lui faut produire de la nourriture pour améliorer l’alimentation de sa famille.

La vie de M. Mutobera a commencé à changer en 2010, quand il a participé à une sortie pour agriculteurs et a entendu parler du riz pluvial. Ce riz peut être cultivé sans irrigation massive, c’est à dire sans rizières.

On lui a appris comment planter le riz et où trouver les semis. Ainsi, M. Mutobera a acheté un kilogramme d’une variété appelée NERICA 11 dont il a fait l’essai.

À sa grande surprise, le riz a bien donné. « Au lieu de manger le riz, j’ai décidé d’en vendre des semis à mes voisins, qui doutaient encore que le riz puisse être cultivé en dehors de zones submergées », se souvient-il.

M. Mutobera vend un kilogramme de semis de riz à 1,15$. Il est devenu une source d’inspiration pour d’autres petits agriculteurs de sa région. Après avoir appris de M. Mutobera, sept de ses voisins ont commencé à cultiver du riz de montage. D’autres en planteront la saison prochaine.

Comme M. Mutobera, de nombreux agriculteurs locaux considèrent maintenant le riz à la fois comme un aliment de base alternatif et une culture commerciale. Mais la population grandissante de la région pose problème. Les champs des agriculteurs sont très petits, et il est difficile de planter assez de riz pour la famille et d’avoir assez de surplus pour la vente.

Mais M. Mutobera et ses collègues agriculteurs ont du soutien. Une organisation communautaire locale appelée SHIRI Rice Investment a installé une machine permettant de traiter le riz. Cette machine retire l’enveloppe du riz afin qu’il puisse être vendu aux consommateurs. L’organisation a aussi formé des agriculteurs à l’utilisation d’autres parties de la plante. Les agriculteurs peuvent maintenant fabriquer des briquettes à partir des enveloppes et du foin à partir des tiges pour nourrir leurs animaux de bétail.

Mary Nawire est la directrice de SHIRI Rice Investment. Son organisation reconnaît le potentiel qu’ont les agriculteurs locaux de faire pousser du riz pour alimenter le marché. Mme Nawire pense que le marché est assez gros pour supporter davantage de producteurs de riz. Elle explique : « L’ouest du Kenya a une population d’environ six millions d’habitants. Nous ciblons à peu près un million d’agriculteurs pour la riziculture de sorte que nous atteignions l’autosuffisance alimentaire et que nous améliorions les revenus des familles. »

Jusque là, trois machines de traitement du riz ont été installées à différents endroits. Une fois que la production locale de riz aura augmenté, les revendeurs pourront trouver assez de riz pour alimenter le marché. Les agriculteurs locaux devraient avoir un marché tout trouvé parce que les coûts moindres de production et de distribution locales rendront leur riz meilleur marché.

Nickson Anekea est un agriculteur de l’ouest du Kenya qui est très enthousiaste vis-à-vis du riz pluvial et lui a consacré une portion de terre. Il croit que les agriculteurs ne peuvent plus compter sur le maïs car cette culture est sujette à beaucoup de maladies. Il dit : « Ce riz est bon. Nous sommes tellement habitués à manger de l’ugali (Note de l’éditeur : bouillie de maïs), mais nous devrions changer d’attitude. »

M. Mutobera dit que son mode de vie va s’améliorer grâce à la culture de riz pluvial. Tout comme lui, d’autres agriculteurs voient le riz pluvial comme une entreprise sérieuse qui changera leur vie.