Kenya : Le manque d’eau potable se répercute sur les finances et la santé (par Sawa Pius, pour Agro Radio Hebdo)

| mars 17, 2014

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Rusinga Island se trouve dans les eaux kenyanes du lac Victoria. Ce n’est pas un endroit facile à vivre. Bien que l’île soit entourée d’eau, les résidentes et les résidents n’ont pas accès à l’eau potable. Elle et ils n’ont d’autre choix que d’utiliser l’eau du lac, laquelle présente des risques pour la santé.

On y pratique un peu d’agriculture à Rusinga Island, mais les conditions difficiles ne sont pas favorables aux cultures. Les femmes habitant l’île gagnent leur vie en vendant du poisson du lac et en revendant des légumes et des céréales qu’elles achètent sur ​​le continent. Les hommes passent de longues heures à pêcher, mais les stocks de poissons ont diminué en raison des changements climatiques et de la surexploitation.

Les gens se lavent et lavent leurs vêtements et leurs voitures dans le lac et les déchets de l’industrie de la pêche sont souvent déversés dans l’eau. En conséquence, l’eau du lac n’est pas potable et doit être traitée pour éviter la diarrhée et la dysenterie. De nombreuses habitantes et de nombreux habitants tombent malades et la typhoïde est particulièrement fréquente.

Il y a huit ans, Vincent Ondiek Ochieng a quitté son domicile sur le continent pour s’établir à Rusinga Island. Les premiers problèmes que l’homme de 35 ans a remarqués étaient la rareté de l’eau potable, l’usage domestique et l’irrigation.

M. Ondiek dit que la qualité de l’eau fournie par les Lake Victoria Water Services (services d’approvisionnement d’eau du lac Victoria dont l’acronyme en anglais est LVWS), lesquels sont dirigés par le gouvernement, ne sont pas constants. « Souvent, nous avions accès à l’eau du robinet pendant à peine une semaine avant qu’il n’y en ait plus … parfois pendant trois semaines », ajoute-t-il.

M. Ondiek a décidé de créer une entreprise de distribution d’eau. Il a commencé avec un vélo, lequel était chargé de quatre jerricanes de vingt litres. Mais la demande était si forte qu’il a trouvé un âne et une charrette pour transporter plus d’eau. Il vend un jerricane de 20 litres à dix shillings kenyans [11 cents US].

Selon les LVWS, l’eau dans cette partie du lac est très contaminé et difficile à traiter. D’autres parties du lac bénéficient du flux de la rivière. Mais il est difficile de poser les tuyaux souterrains qui pourraient fournir de l’eau du continent à l’île en raison de la nature rocheuse du lit de lac.

Dans une déclaration informelle, un fonctionnaire des LVWS a dit que la situation serait examinée dans les mois à venir. Des efforts sont déployés pour mettre en place un site de traitement et poser des tuyaux dans des zones sans roches dures. Toutefois, l’ampleur de la pollution signifie que le coût de traitement de l’eau sera élevé et la roche dure fait en sorte qu’il est difficile de forer des trous. Le fonctionnaire a déclaré que, à l’heure actuelle, la récupération de l’eau est la meilleure solution.

Un orphelinat sur ​​l’île a commencé à purifier son eau à l’aide de bouteilles en plastique. L’orphelinat peint les bouteilles en noir d’un côté et les place au soleil sur une tôle de fer qui est également peinte en noir. La chaleur du soleil purifie l’eau en tuant les micro-organismes. Dans les huit heures suivant un tel traitement, l’eau est potable.

Maureen Achieng une mère de trois enfants qui vit sur Rusinga Island. Mme Achieng avait l’habitude de parcourir deux kilomètres pour transporter l’eau du lac à sa maison. Maintenant, elle achète au moins quatre jerricanes de M. Ondiek par jour pour répondre aux besoins de sa famille.

Elle lance un appel au gouvernement pour qu’il fournisse de l’eau du robinet sans danger et que les résidentes et les résidents puissent éviter la maladie et d’avoir à marcher de longues distances pour aller chercher l’eau du lac. « Si nous avions de l’eau potable, nous pourrions nous servir de notre peu d’argent pour acheter ​​d’autres choses au lieu d’acheter de l’eau et des médicaments pour la traiter », dit-elle.

Dr Alice Kaudia est la secrétaire à l’environnement au ministère de l’Environnement, de l’Eau et des Ressources naturelles. « Le gouvernement est en train d’introduire un vaste projet intitulé Lake Victoria Environment Management Program (programme de gestion de l’environnement du lac Victoria) pour réduire la pollution du lac, protéger les milieux humides et promouvoir l’utilisation des terres par la communauté », explique-t-elle.

RRI a réalisé une série d’enjeux sur la récupération de l’eau dans son Ensemble de ressources no 89 (L’adaptation des agriculteurs au changement climatique, décembre 2009). Vous pouvez y accéder à l’adresse http://www.farmradio.org/fr/radio-resource-packs/pochette-89/serie-denjeux-la-recuperation-de-leau/