Emmanuel Nyakwana Ongwae | novembre 14, 2022
Nouvelle en bref
Caleb Omolo se promène dans sa plantation de café et inspecte ses cultures à Kosodo, dans le comté de Migori, au sud-ouest du Kenya. Il se rend lentement vers un lot d’auges installées à l’ombre de certains arbres, se courbe, plonge ses mains dans une auge couverte, et en retire une poignée chaude et humide de vers de terre. À ses dires, les vers de terre décomposent la pulpe de café en un matériau qui s’apparente à la terre, qu’il fait sécher et applique ensuite à ses cultures comme engrais organique. Cet engrais est riche en phosphore, en calcium et en d’autres minéraux dont les plantes ont besoin. En un mois, les vers de monsieur Omolo produisent environ 500 kilogrammes d’engrais organique. Il utilise une partie sur son exploitation de quatre acres et vend le reste à d’autres agriculteurs et agricultrices.
Il est dix heures du matin et Caleb Omolo fait le tour de sa plantation pour inspecter ses cultures. Il s’arrête près d’une pépinière pleine de caféiers et se dirige tranquillement vers un lot d’auges déposées à l’ombre de manguiers. Il se baisse et soulève minutieusement le carton mouillé qui recouvre délicatement une des auges.
Avec précaution, monsieur Omolo enfonce les doigts dans l’auge et prélève tranquillement une poignée chaude et humide. Huit gros vers bruns se tortillent dans ses mains.
Les vers se tortillent d’avant en arrière, pendant légèrement des doigts de monsieur Omolo. Il explique : « Il y a deux semaines, cet échantillon que vous voyez était un simple tas de pulpes de graines de café. Mais comme vous le voyez, c’est devenu autre chose. »
Monsieur Omolo vit à Kosodo, un village situé au sud-ouest du comté de Migori, au Kenya. Il affirme que les vers de terre décomposent la pulpe de café en une matière qui s’apparente à de la terre, qu’il fait sécher pour ensuite l’épandre au pied de ses cultures comme engrais organique. Il épand également cet engrais lorsqu’il plante de jeunes plants de caféiers.
Monsieur Omolo explique : « Les vers de terre sont de gros mangeurs et ils peuvent consommer [chaque jour] cinq fois leur taille en termes de nourriture. C’est comme cela qu’ils mangent tous les matériaux organiques et qu’ils laissent échapper [excrètent], au cours de ce processus, ce riche engrais organique. »
Monsieur Omolo donne à manger aux vers de terre des fruits et toute sorte d’autres matières organiques pour qu’ils produisent l’engrais organique. L’agriculteur mélange ces matières avec de la terre avant de les donner aux vers de terre.
À ses dires, l’engrais produit par les vers de terre est riche en phosphore, en calcium et en d’autres minéraux dont ont besoin les plantes.
Monsieur Omolo montre un de ses auges.
Thadeus Ombego vit près de chez monsieur Omolo, avec qui il a appris à utiliser des vers de terre pour composter la matière organique. Désormais, il cultive de la morelle noire, du cléome denté et de l’amarante avec de l’engrais organique. Lorsqu’il manque de compost, monsieur Ombego en achète chez monsieur Omolo.
Callen Akech est une autre agricultrice de la localité, qui cultive des tomates et du chou vert. Elle raconte que cela fait deux ans que l’engrais organique et le fumier de ferme lui permettent d’avoir des rendements plus élevés.
William Ndirangu est l’agent agricole de sous comté de Rongo. Pour lui, l’engrais organique a assuré aux agriculteurs et aux agricultrices locaux de bonnes récoltes. Monsieur Ndirangu encourage également les paysans et les paysannes à utiliser plus de fumier de ferme.
Selon lui, les paysans et les paysannes qui pratiquent l’agriculture biologique produisent plus de denrées. Il explique : « En ces moments où les conditions climatiques changent rapidement, il faut envisager une approche différente pour l’agriculture. Autrefois, les agriculteurs misaient uniquement sur les engrais synthétiques pour les cultures agricoles. »
Monsieur Ndirangu affirme que plusieurs agriculteurs et agricultrices de la région sont en train d’adopter rapidement la technique de monsieur Omolo en vue d’accroître leurs rendements.
En un mois, les vers de monsieur Omolo produisent environ 500 kilogrammes d’engrais organique. Il utilise une partie sur son exploitation de quatre acres et vend le reste à d’autres agriculteurs et agricultrices.
Ces paysans et ces paysannes encouragent leurs collègues à élever des vers de terre, car, selon monsieur Omolo, les vers de terre sont rares dans cette région.
Monsieur Omolo soutient que la disparition des vers de terre découle en partie de l’utilisation des pesticides et d’autres produits chimiques sur les sols de la localité, ce qui tue les vers. Il ajoute : « Il y a environ 50 ans, il y avait des vers de terre partout dans cette région. »
Monsieur Omolo compte continuer à élever des vers de terre pour contribuer à l’accroissement de la population de vers et faciliter sa pratique de l’agriculture biologique. Il déclare : « J’espère rendre cette terre plus habitable pour les vers de terre parce qu’ils jouent un rôle très important dans l’agriculture. »
Initialement publié le 16 avril 2018.