Kenya: Des agriculteurs s’échangent leurs connaissances et obtiennent de meilleures récoltes (Par Sawa Pius au Kenya)

| septembre 16, 2013

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Boniface Meka Kasyoka, vingt-sept ans, est un jeune agriculteur heureux. Mais cela n’a pas toujours été le cas.

Quand le père de M. Meka Kasyoka lui a donné un lopin de terre d’un hectare pour qu’il y fasse de l’agriculture, il n’y a cultivé que du maïs et des haricots. Il ne savait pas comment conserver l’eau et la terre, et ses récoltes étaient faibles. Incapable de récolter suffisamment ne fût-ce que pour se nourrir, M. Meka Kasyoka n’avait plus d’intérêt pour l’agriculture.

Mais tout a changé il y a un an quand M. Meka Kasyoka a visité la ferme de Josephat Mbete. Il a été impressionné par le fait que les plantes de M. Mbete donnaient bien malgré le manque de pluie. Il dit: « J’ai réalisé que M. Mbete utilisait une nouvelle variété de semences et qu’il avait divisé son champ en différentes sections, chacune avec ses propres plants. »

Ce ne sont là que deux agriculteurs parmi plus de 1700 qui cultivent de nouvelles variétés de légumineuses à Kamba, une région semi-aride de l’est du Kenya. Malgré la rareté des pluies, les agriculteurs peuvent obtenir de bonnes récoltes de légumineuses en plantant des semences résistantes à la sécheresse et qui mûrissent rapidement, et en bâtissant des billons pour garder l’eau dans le sol.

M. Mbete cultive quatre hectares et demi de terre. Il en utilise une partie pour tester les nouvelles variétés de légumineuses qu’il reçoit du Kenya Agricultural Research Institute, aussi connu sous le nom de KARI. Il fait pousser des légumineuses telles que le haricot mungo, le niébé, le pois d’Angole et le lablab, en association avec son sorgho, son manioc et ses patates douces.

M. Mbete a creusé des billons de trois pieds de long entre les rangées de plants, sur ses petites parcelles, afin de retenir l’eau. Tous les trois pieds, un petit amas de terre ferme le billon. Il a appris cette technique -dite de billons cloisonnés- en travaillant avec le KARI.

M. Mbete, à son tour, enseigne ce qu’il apprend à des jeunes agriculteurs comme M. Meka Kayoka. Il a encouragé le jeune agriculteur à obtenir des semences de haricots mungo auprès du KARI parce que la demande pour ce produit est forte, dans les centres urbains. Il a aussi aidé M. Meka Kasyoka à préparer son terrain et à faire des billons cloisonnés.

M. Meka Kasyoka cultive des haricots, des pois d’Angole et du maïs. Mais il a obtenu ses meilleurs résultats avec les haricots mungo, dont il a récolté dix sacs. Il dit : « J’étais vraiment content parce que je ne m’attendais pas à en obtenir autant. » Il était tellement satisfait qu’il a consacré la moitié de son terrain à la culture des haricots mungo.

Il a vendu une partie de sa récolte de haricots mungo à un bon prix, par l’entremise du Mengukya Self-Help Group. Il a utilisé une partie de sa recette pour construire une aire de stockage.

L’aire de stockage est vitale car M. Meka Kasyoka doit emmagasinner sa récolte jusqu’à ce que tous les agriculteurs du groupe terminent leur moisson. En commercialisant leurs produits en groupe, les agriculteurs ont un plus grand pouvoir de négociation et trouvent le bon acheteur, ce qui leur permet d’obtenir de meilleurs prix et de plus grands profits.

Maintenant, M. Meka Kasyoka voit grand. Il compte utiliser les recettes qu’il fera avec sa prochaine récolte de haricots mungo pour acheter un espace dans un marché voisin et y ouvrir une boutique.