Kenya : Des agriculteurs cultivent le pois-sabre pour améliorer la fertilité du sol et réduire l’érosion du sol

| juin 26, 2023

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Nouvelle en bref

Anne Nyangasi inspecte ses cultures de pois-sabre, sur une parcelle de démonstration de sa ferme à l’ouest du Kenya afin de tester leur capacité d’adaptation au climat local. Et le pois-sabre de madame Nyangasi pousse tellement bien qu’elle envisage d’en cultiver plus. Cette denrée n’est pas seulement une culture vivrière, elle constitue également une bonne couverture pour le sol et elle améliore la fertilité du sol. Depuis environ 35 ans, Roland Bunch travaille avec l’engrais vert et les cultures de couvertures en Amérique latine et en Afrique. Il déclare : « Le pois-sabre est de loin celui qui résiste le plus à la sécheresse parmi tous les pois que nous connaissons pendant leur première année de croissance. En outre, il pousse assez bien même sur les pires sols dégradés d’Afrique… Il produit plus d’azote que les autres fèves qui poussent sur les plaines africaines. »

Cette nouvelle a été publiée en septembre 2019.

C’est le milieu de la matinée et Anne Nyangasi supervise un groupe d’agriculteurs et d’agricultrices qui inspectent leur pois-sabre, également appelé canavalia ensiformis. Elle cultive le pois sur une parcelle témoin de sa ferme pour s’assurer qu’il pousse bien dans la région. Les agriculteurs et les agricultrices cultivent le pois-sabre qui leur sert aussi bien de culture de couverture pour accroître la fertilité du sol et réduire l’érosion du sol, que de culture vivrière.

Madame Nyangasi déclare : « Nous avons commencé à semer le pois-sabre en mars cette année à titre expérimental pour voir s’il pouvait s’adapter au climat de cette région. »

Madame Nyangasi vit à Igunga, un village à l’ouest du comté de Vihiga, au Kenya. Là-bas, les sols de la majeure partie des champs sont infertiles et dégradés. Pour inverser la situation, madame Nyangasi et d’autres membres de son groupe de 15 personnes, dénommé Community Hands Against Poverty, ou CHAP, font des expérimentations sur de petites portions de champs d’agriculteurs sélectionnés à cet effet.

Madame Nyangasi et cinq autres collègues consacrent chacun 500 mètres carrés environ de leurs champs à la démonstration. Ils y sèment un kilogramme de graines de pois-sabre qu’ils avaient achetées chez un agriculteur du sous-comté de Githunguri à 2 000 shillings kényans (19 $ US).

Le pois-sabre de madame Nyangasi pousse bien. Et elle compte agrandir la superficie sur laquelle elle cultive le pois-sabre. Elle explique : « Nous voulons que chaque agriculteur de ce village produise cette culture. Cela rapportera un revenu à plusieurs ménages, ce qui leur permettra en retour de scolariser leurs enfants. »

Mais le pois-sabre n’est pas seulement une culture vivrière. Il offre également beaucoup d’avantages au sol. Roland Bunch travaille sur l’engrais vert et les cultures de couverture depuis près de 35 ans en Amérique latine et en Afrique. Selon lui, les cultures de couverture telles que le pois-sabre constituent une solution pour les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales, dont les sols dégradés ne retiennent pas suffisamment d’eau pour nourrir les cultures, et subissent des sécheresses grandissantes qui endommagent les cultures.

Il explique : « L’engrais vert ou les cultures de couverture apportent une grande quantité de matière organique et d’azote au sol et domptent les mauvaises herbes en les couvrant. En ajoutant de la matière organique au sol chaque année, ils doublent non seulement les rendements actuels des agriculteurs d’exploitations familiales, mais ils peuvent les aider à surmonter les sécheresses. Le pois-sabre est une de ses plantes. »

Monsieur Bunch ajoute : « Le pois-sabre est de loin celui qui résiste le plus à la sécheresse parmi tous les pois que nous connaissons pendant leur première année de croissance. En outre, il pousse assez bien même sur les pires sols dégradés d’Afrique … Il produit plus d’azote que les autres fèves qui poussent sur les plaines africaines. »

Monsieur Bunch affirme que si les agriculteurs et les agricultrices cultivent le maïs en association avec le pois-sabre, ils peuvent, deux ou trois ans plus tard, cesser de cultiver le pois-sabre et passer à d’autres fèves telles que le lablab, le pois d’Angole ou le pois chiche. Non seulement leur quantité de maïs doublera ou triplera plus qu’auparavant, mais ils auront des pois riches en protéines à consommer, qui proviennent du même champ.

Il ajoute : « La quantité d’azote que le pois-sabre peut apporter à un hectare de terre lorsqu’on le gère bien équivaut à la quantité d’azote qu’offrent environ 12 sacs d’engrais uréique. Cela signifie que même sur une terre aussi dégradée, après deux saisons de culture de pois-sabre, l’agriculteur ou l’agricultrice pourra commencer à cultiver du maïs. »

Lorna Onzere est une autre agricultrice du groupement CHAP qui possède une parcelle d’expérimentation. Elle soutient que, même si c’est la première fois que les gens cultivent le pois-sabre dans cette région, cette culture commence à fournir une bonne couverture au sol, ce qui est important en agriculture de conservation. Par exemple, la parcelle de démonstration de sa ferme a des plants de pois-sabre hauts et qui poussent bien et dont les feuilles sont larges, vertes et en bonne santé.

Madame Onzere explique : « C’est un miracle divin. Je n’ai jamais pensé que les pois pousseraient [si] haut, mais, maintenant, je suis heureuse de savoir que j’aurais assez de rendements. Je pense que ma ferme est en train de devenir fertile. »

La présente nouvelle a été produite avec l’appui de la Banque canadienne de grains dans le cadre du projet « Conservation Agriculture for building resilience, a climate smart agriculture approach. » Ce travail est financé par le gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca.

Note : Les informations sur les devises et les prix proviennent de l’article original.