Ghana : Secret pour être un éleveur de pintades primé

| février 6, 2017

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La collectivité rurale de Kasenamum, dans la région du Haut Ghana oriental, est paisible mis à part le léger vent qui souffle et le gazouillis cadencé des pintades qu’on entend en arrière-plan. Ici, l’éleveur de longue date Albert Asorigiya a multiplié par trois le nombre de ses pintades durant l’année écoulée, ce qui lui a valu de recevoir le prix du meilleur éleveur régional, en novembre dernier, décerné par le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture du Ghana.

M. Asorigiya, 50 ans, possède 281 jeunes pintades et 296 pintades matures. Une émission radiophonique diffusée durant ces deux dernières années lui a permis d’élever ces volatiles.

Il déclare : « [L’élevage des pintades] a amélioré mes conditions de vie et j’en suis heureux. Ils m’ont servi à payer les frais de scolarité de mes enfants et ma carte d’assurance maladie. »

Selon M. Asorigiya, l’émission lui a enseigné les techniques de commercialisation importantes, ce qui a permis à son activité agricole de connaître un succès fulgurant. Il s’est informé sur l’aménagement des poulaillers, l’utilisation des antibiotiques et d’autres traitements vétérinaires, et l’approvisionnement de ses pintades en nourriture et en eau.

L’émission diffusée tous les jours lui a également permis de partager des connaissances. Il explique : « Je participe à l’émission chaque fois qu’ils m’appellent … et à chaque diffusion de l’émission, j’appelle pour raconter mon expérience et ce que je fais pour obtenir un bon nombre de pintades. Je leur dis également ce que mes amis, mes frères et mes sœurs peuvent faire pour améliorer leur élevage. »

Michael Akaburi est agent technique au département de l’agriculture de l’Assemblée municipale de Bolgatanga, dans la région du Haut Ghana oriental. Il affirme que l’élevage des pintades est perçu autrement au nord du Ghana. Cette activité n’est plus considérée comme « un autre mode de vie simple que les parents transmettent à leurs enfants. » Les gens voient désormais cela comme une activité sur laquelle les éleveurs et les éleveuses peuvent de plus en plus compter pour assurer leurs moyens de subsistance.

Il déclare : « Les pratiques courantes d’élevage de pintades au nord étaient autrefois caractérisées par l’absence de poulaillers, ce qui signifie que les volatiles erraient librement, et, par conséquent, étaient mal nourris et manquaient de soins. »

Il ajoute : « Dans les cadres d’initiatives menées par plusieurs organisations, surtout Radios Rurales Internationales, pour sensibiliser les éleveurs et les éleveuses par rapport aux pintades, on a observé beaucoup de changements au cours des dernières années. Donc, ce n’est plus une activité réservée aux personnes âgées, mais c’est une activité lucrative pour tout le monde – [et] pas uniquement au nord, mais aussi [ailleurs au] Ghana. »

Albert Asorigiya Ghana guine fowl

Albert Asorigiya. Photo credit: Anais Voski

M. Asorigiya affirme qu’il a appris d’importantes techniques professionnelles et de commercialisation grâce à l’émission radiophonique, qui lui a permis d’avoir un meilleur accès aux marchés pour ses pintades et d’autres produits agricoles.

Il explique : « Parfois, nous faisons appels aux grands hôtels et restaurants pour qu’ils viennent nous en acheter. D’autres fois, nous mettons les pintades dans une cage et les acheminons à Kumasi pour les vendre. »

Au regard de son récent succès, M. Asorigiya dit qu’il a l’intention de continuer à développer son élevage de pintades.

Il ajoute : « Je pense qu’en 2017-2018, je devrais parler d’un troupeau d’environ 10 000 pintades. Cela me [fait] sentir bien et je suis heureux de travailler dur. Je crois que cela va m’aider. »

Photo credit: Anais Voskia