Ghana : Les agricultrices plus ouvertes aux nouvelles pratiques agricoles

| avril 11, 2021

Téléchargez cette nouvelle

Nouvelle en bref

Adwoa Nyibi est une petite agricultrice de la région de Bono Est, au Ghana, qui a du succès parce qu’elle travaille dur et est ouverte aux nouvelles pratiques agricoles. Elle a déjà contacté des agent(e)s de vulgarisation agricole pour s’informer sur les nouvelles techniques et les meilleures pratiques à suivre pour semer dès qu’il commence à pleuvoir. Elle prépare la terre d’un champ de sept acres, où elle compte cultiver des produits tels que le piment, les arachides et le maïs. Selon elle, les femmes acceptent plus de tester de nouvelles pratiques agricoles, car l’agriculture constitue leur seule source de revenus pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs enfants. Justice Lieber est l’agent de vulgarisation agricole de la direction de l’agriculture à Ejura. Il déclare : « Souvent, la présence et la participation des femmes aux formations sont très encourageantes et leur niveau d’adoption est toujours 65 à 70 % supérieur à celui des hommes. »

Il est cinq heures de l’après-midi en cette journée chaude de jeudi. Le soleil se couche tranquillement, et ouvre la voie à la brise fraîche du soir. Adwoa Nyibi vient de rentrer son champ de niébé de deux acres. Elle déclare : « Je dois encore récolter le niébé que j’ai semé l’an dernier. Actuellement, je suis occupée à préparer la prochaine saison agricole pour pouvoir planter mes autres cultures dès l’arrivée des premières pluies. »

Madame Nyibi est une petite agricultrice originaire du village de Pumpuano, dans le district de Kintampo, dans la région de Bono Est, au Ghana. C’est une femme battante : tôt ce matin, elle a préparé la terre de son autre champ de sept acres où elle compte cultiver des denrées comme le piment, les arachides et le maïs.

Madame Nyibi affirme avoir du succès, car elle travaille dur dans son champ et teste certaines nouvelles pratiques agricoles. Elle déclare : « J’ai obtenu un bon rendement de cultures parce que j’ai suivi diligemment les conseils et nouvelles techniques, dont les agents de vulgarisation agricole m’avaient parlé. »

Elle ajoute : « Cette année, j’ai déjà contacté le personnel des services de vulgarisation qui m’avait initiée aux nouvelles techniques et aux meilleures pratiques agricoles pour qu’ils m’aident à semer correctement une fois que les pluies commenceront. »

Parfois, les agricultrices semblent plus enclines que leurs collègues hommes à apprendre et adopter des innovations agricoles. Madame Nyibi est un exemple de bonne utilisatrice des nouvelles pratiques agricoles.

Selon elle, comme elle cultive chaque année pour subvenir aux besoins de ses enfants, elles appliquent toujours les méthodes et les pratiques agricoles que les agent(e)s de vulgarisation lui enseignent.

Madame Nyibi ajoute : « Contrairement aux hommes qui ont de grandes terres agricoles et peuvent facilement trouver du travail pour avoir un revenu supplémentaire, les femmes [ont tendance à] participer pleinement avec un intérêt marqué aux activités agricoles, et ce, que ce soit en groupe ou individuellement, car nous savons que c’est notre principale source de revenus. »

Elle déclare : « Je suis membre du groupement agricole Tajutar où on apprend les meilleures pratiques agricoles. Bien que notre groupe soit majoritairement composé d’hommes, plus de femmes participent à la plupart de nos activités. »

Madame Nyibi affirme que le groupe a permis à plus de femmes que d’hommes d’adopter les pratiques agricoles, car les femmes partagent leurs expériences et apprennent les unes des autres sur la base de que les agent(e)s de vulgarisation leur enseignent.

Elle déclare : « Certains hommes deviennent jaloux lorsqu’ils réalisent que les cultures des femmes sur de petits lopins de terre produisent mieux que les leurs sur de grands lopins de terre. »

Madame Nyibi soutient avoir appris certaines de ses techniques agricoles dans le cadre du projet « Voix de femmes à grande échelle » de Radios Rurales Internationales, qui vise à renforcer les connaissances des agricultrices en matière de bonnes pratiques agricoles.

Justice Lieber est l’agent de vulgarisation agricole de la direction de l’agriculture, à Ejura, au Ghana. À ses dires, les agriculteurs(trices) s’informent sur l’utilisation des variétés de culture améliorées, les techniques de sélection de semences efficaces, l’application des engrais dans les délais précis, les tests de germination des semences, le nettoyage des champs et des installations d’entreposage et la gestion après récolte.

Monsieur Lie ber explique : « Le projet a démontré que les femmes sont des adeptes précoces et de meilleures utilisatrices des innovations, surtout lorsqu’il est question de bonnes pratiques agricoles. Même pour les formations sur la transformation des aliments, beaucoup d’hommes ne s’y intéressent pas. »

Il ajoute : « Souvent, la présence et la participation des femmes aux formations sont très encourageantes et leur niveau d’adoption est toujours 65 à 70 % plus élevé que celui des hommes qui varie toujours entre 30 et 35 % parce qu’ils veulent voir les résultats chez les autres avant d’appliquer. »

Freeman Akapala est un agriculteur du district de Kintampo. Il affirme, qu’en moyenne, les agricultrices sont, en effet, de meilleures et des utilisatrices précoces des nouvelles technologies agricoles que les hommes. Il ajoute que c’est la raison pour laquelle la majorité des gens emploie des ouvrières dans leurs champs.

Monsieur Akapala explique : « Les femmes respectent avec diligence les techniques recommandées pour l’application des engrais, la quantité de semences à déposer dans chaque trou et plusieurs autres techniques agricoles. Elles sont efficaces en matière de plantation comparativement aux hommes qui sont toujours pressés d’aller chercher de l’argent ailleurs et finissent par ne pas suivre ce que les agents de vulgarisation leur ont appris. »

Madame Nyibi dit que, comme elle suit les pratiques agricoles recommandées, son rendement s’améliore chaque année. Elle explique : « Avant 2019, sur [mon] champ d’une acre, je récoltais trois sacs de piments. Mais en 2020, lorsque j’ai adopté les nouvelles techniques agricoles, j’ai récolté 15 sacs. Ma production d’arachides est passée de trois à quatre sacs. Je récolte maintenant 40 sacs de maïs contraire aux 20 sacs que j’obtenais autrefois. »

La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.

Photo: Une femme dans son champs au Ghana. Credit: Jesse Winter