Gideon Kwame Sarkodie Osei | août 22, 2022
Nouvelle en bref
Yaw Bitob vit à Sampa, dans la région du Bono Est, au Ghana. Il y a six ans que monsieur Bitob s’est lancé dans la culture du niébé. Contre les organismes nuisibles et les maladies, monsieur Bitob pratique la lutte antiparasitaire intégrée qui, dit-il, est plus économique que l’utilisation des produits chimiques. Il explique : « La lutte antiparasitaire intégrée dans la production du niébé consiste en des pratiques de contrôle culturelles comme le semis hâtif, l’inspection régulière des champs pour vérifier qu’il n’y a pas d’insectes nuisibles, le ramassage et l’élimination des organismes nuisibles à la main, la plantation de variétés résistantes ou tolérantes, la rotation des cultures et le fait d’éviter un espacement étroit entre les plants de niébé. » Voici ce que déclare Yaw Gyarko, un agent de vulgarisation agricole locale : « Il n’est plus recommandé de pulvériser des pesticides régulièrement suivant un calendrier, par exemple, tous les trois ou cinq jours. La pulvérisation suivant un calendrier est coûteuse, non durable et peu écologique. » Bien que les organismes nuisibles et les maladies constituent un défi de taille, monsieur Bitob affirme qu’il continuera de suivre les pratiques de lutte antiparasitaire intégrée pour tirer profit de la culture et subvenir aux besoins de sa famille.
C’est un lundi matin frais et des nuages s’amoncèlent tout doucement dans le ciel bleu clair, indiquant qu’il pourrait pleuvoir. Yaw Bitob est dans son champ de niébé, où il vérifie qu’il n’y a pas d’organismes nuisibles et de maladies.
L’agriculteur de 27 ans s’arrête à différent endroit, examine les plants de niébé et observe soigneusement le dessous des feuilles. Il déclare : « J’inspecte… tôt et périodiquement à la recherche d’organismes nuisibles ou de maladies dans mon champ de niébé. »
Monsieur Bitob vit à Sampa, dans la région du Bono Est, au Ghana. Il cultive depuis 10 ans et a commencé à produire du niébé il y a six ans.
Il raconte que, bien que les organismes nuisibles et les maladies constituent un problème majeur dans la culture du niébé, sa région se prête à cette denrée à cause de son sol fertile. Monsieur Bitob explique : « Nous produisons plus de niébé dans notre région que dans toute autre zone agricole du Ghana. Presque chaque cultivateur ici produit cette denrée. »
Les insectes ravageurs peuvent causer des pertes de 15 à 100 pour cent des champs de niébé, tandis que les maladies telles que la brûlure bactérienne et le virus de la mosaïque génèrent également des problèmes. Monsieur Bitob déclare : « La culture peut être sévèrement attaquée à chaque stade de son développement. Les insectes ravageurs les plus nuisibles sont les pucerons, les thrips et le foreur de gousse maruca. Les pucerons transmettent des maladies virales, tandis que le foreur de gousse maruca se nourrit de chaque partie de la plante. »
Il ajoute : « Les thrips surviennent à chaque saison agricole et causent des baisses de rendement à travers la chute prématurée des fleurs. Il arrive également souvent de trouver plus de trois espèces d’insectes ravageurs sur le même plant. Cependant, l’apparition de la chenille légionnaire d’automne a aggravé le problème d’organismes nuisibles dans notre région, car elle peut ravager tout un champ [de niébé] en très peu de temps. »
Pour lutter contre ces organismes nuisibles et ces maladies, monsieur Bitob recourt à l’inspection et à la surveillance. Il explique : « Je me rends souvent au champ, au moins tous les trois jours. Je marche à travers tout le champ et j’inspecte physiquement les feuilles de niébé à la recherche de signes d’infestation par des organismes nuisibles. »
Il ajoute : « L’inspection commence dès le stade de germination et l’apparition des feuilles. Cela est dû au fait que les organismes nuisibles préfèrent les premières feuilles tendres, et il est facile de détecter et de lutter contre les organismes nuisibles très tôt à ce stade. »
Selon monsieur Bitob, les cultivateurs et les cultivatrices de niébé ont plusieurs méthodes de lutte contre les organismes nuisibles à leur portée. Il affirme, cependant, que les pratiques généralement associées à la lutte antiparasitaire intégrée sont plus économiques que l’utilisation des produits chimiques.
Il explique : « La lutte antiparasitaire intégrée dans la production du niébé consiste en des pratiques de contrôle culturelles comme le semis hâtif, l’inspection régulière des champs pour vérifier qu’il n’y a pas d’insectes nuisibles, le ramassage et l’élimination des organismes nuisibles à la main, la plantation de variétés résistantes ou tolérantes, la rotation des cultures et le fait d’éviter un espacement étroit entre les plants de niébé. »
Il soutient que, même si beaucoup d’agriculteurs et d’agricultrices appliquent des pesticides chimiques au niébé sur une base temporelle, cette approche commence à coûter trop cher. Il explique : « Un agriculteur doit pulvériser tout le champ tous les trois jours pour se débarrasser véritablement des organismes nuisibles. Mais les prix de ces pesticides ne font que grimper chaque jour. »
Sophia Adubea fait partie des nombreuses productrices de la région de Sampa dont les récoltes de niébé ont considérablement diminué, car elle n’a pas pu éliminer les organismes nuisibles. Elle déclare : « En tant que femme, je n’ai pas d’argent pour lutter contre les organismes nuisibles. Il y a deux ans, les organismes nuisibles ont détruit mon champ et le rendement était très faible parce que je n’avais pas les moyens d’acheter des pesticides. »
Mais la situation s’est améliorée depuis que madame Adubea a découvert la lutte antiparasitaire intégrée grâce aux émissions d’Atoobu FM, une station de radio communautaire locale. Elle explique : « La manière la plus facile de contrôler certains de ces organismes nuisibles, tels que les pucerons, consiste à vérifier si les populations de pucerons sont limitées juste à quelques feuilles ou pousses, et [si tel est le cas], couper la partie infestée pour assurer un contrôle. »
Elle ajoute : « Généralement, on utilise vraiment des pesticides pour éliminer les pucerons que lorsque l’infestation est très importante. Les plants de niébé tolèrent un niveau d’infestation faible ou moyen. Les pesticides à base de savons ou d’huiles telles que l’huile de neem ou de canola constituent d’habitude le meilleur moyen de contrôler les pucerons. »
Yaw Gyarko est un agent de vulgarisation agricole local du ministère de l’Agriculture, à Sampa, au Ghana. À ses dires, bien que certains agriculteurs et agricultrices se fient énormément à un calendrier d’application pour contrôler les organismes nuisibles au niébé, le ministère ne recommande pas cette approche.
Monsieur Gyarko explique : « Il n’est plus recommandé de pulvériser régulièrement des pesticides suivant un calendrier, par exemple tous les trois ou cinq jours. Cela coûte cher de pulvériser suivant un calendrier, et ce n’est pas une méthode durable et écologique. »
Il ajoute : « Les cultivateurs de niébé devraient donc faire de leur mieux pour adopter les pratiques de la lutte antiparasitaire intégrée telles que l’inspection pour surveiller l’infestation par les organismes nuisibles afin de les contrôler, et ils ne devraient pulvériser des produits chimiques qu’en cas d’infestation grave. »
Même si les organismes nuisibles et les maladies sont un gros défi, monsieur Bitob affirme qu’il continuera de pratiquer la lutte antiparasitaire intégrée afin de tirer profit de la culture et de subvenir aux besoins de sa famille.
Il déclare : « J’ai commencé à cultiver plus de niébé ces dernières années. C’est la culture la plus rentable, même si elle est attaquée par beaucoup d’organismes nuisibles et de maladies qui coûtent cher à contrôler si un cultivateur n’utilise pas de pratiques de lutte antiparasitaire intégrée. »
La présente nouvelle a été produite grâce au soutien de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) dans le cadre du Partenariat pour la transformation agricole inclusive en Afrique (PIATA).
Photo : Yaw Bitob dans son champ. Crédit : Gideon Kwame Sarkodie.