Ghana : Grace Tetteh-Fio montre la voie à d’autres femmes qui travaillent dans le secteur des métiers techniques et professionnels

| décembre 6, 2021

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Nouvelle en bref

Établie dans la grande région d’Accra, au Ghana, Grace Tetteyfio est une jeune femme qui a réussi dans une profession réservée uniquement aux hommes selon la croyance populaire : l’ingénierie. Selon madame Tetteyfio, la société ghanéenne croit à tort que les étudiant.e.s de condition pauvre seulement vont dans les filières d’études et de formations techniques et professionnelles. Elle ajoute que certaines jeunes femmes considèrent parfois le génie électrique comme un domaine trop difficile ou trop dangereux, ou que les femmes ont peu confiance en elles-mêmes et manquent d’assurance. Toutefois, madame Tetteyfio encourage les jeunes femmes à s’intéresser aux professions auxquels conduisent les filières techniques et professionnelles, et de ne pas en avoir peur, mais d’étudier fort pour réussir leurs examens. Elle déclare : « En tant que femme, vous pouvez vous-même être un obstacle si vous vous méprisez et pensez que les métiers techniques et professionnels à dominance masculine sont destinés aux hommes. Vous êtes le premier obstacle, ensuite viennent la famille, les amis et la société. Une fois que vous éliminez le premier obstacle et croyez en vous-mêmes, le reste ne compte plus. »

La présente nouvelle fait partie de la série Stars in the Field (Des étoiles sur le terrain), réalisée dans le cadre du projet Young Women in TVET. Dans cette série, nous dresserons le profil de femmes qui travaillent dans le secteur de l’éducation et la formation technique et professionnelle au Ghana. Bien que ce ne soit pas d’une “nouvelle agricole” typique, nous pensons que ces profils peuvent inspirer les membres de votre auditoire et susciter une conversation sur les métiers traditionnels et non traditionnels pour les hommes et les femmes de votre communauté.

Originaire de la grande région d’Accra, au Ghana, Grace Tetteyfio est une jeune femme qui a réussi dans un métier réservé uniquement aux hommes selon la croyance populaire : l’ingénierie.

Madame Tetteh-Fio a 22 ans et a étudié à l’Ada Technical Training Institute, à l’est du grand Accra. Au premier cycle du secondaire, elle était la seule fille de sa classe à suivre un cursus prétechnique.

Elle se rappelle : « À l’école, je voulais faire quelque chose de différent que mes amies. Par conséquent, je me suis allée dans l’enseignement technique avec l’accord de mon père. J’aime faire exception. Je suis naturellement comme ça. Je n’aime pas suivre la foule. »

Madame Tetteh-Fio soutient que dans la conception de la société ghanéenne, seuls les élèves de condition pauvre vont dans l’enseignement technique. Elle raconte une histoire pour illustrer son propos. Durant sa deuxième année à l’école de formation, elle s’est rendue dans une boutique pour acheter de l’eau. Lorsque le vieux propriétaire l’entendit parler impeccablement l’anglais, il lui demanda quelle école elle avait fréquentée. Lorsqu’elle le lui dit, le propriétaire fut étonné, car, dit-il, les personnes qui étudient dans les écoles techniques ne parlent pas aussi bien l’anglais.

Elle déclare : « Il y a environ 10 % ou moins de femmes dans les cursus scolaires techniques et professionnels à dominance masculine. Lorsque j’étais à l’école technique, j’étais la seule femme de la promotion qui étudiait le génie… Je crois que [les filles] avaient peur de l’ingénierie et trouvaient que c’était une formation difficile. » Elle ajoute que la majorité des jeunes femmes s’oriente vers l’industrie de l’hôtellerie, la restauration, la création de mode ou la couture, car elles peuvent facilement s’installer et commencer à avoir un revenu à la fin de leurs études.

Madame Tetteh-Fio a également étudié le marché de l’emploi avant de choisir sa profession. Elle explique : « Certaines femmes travaillent dur et se battent pour gagner de l’argent. Par conséquent, pour ses femmes et ces jeunes femmes elles devraient faire la bonne analyse lorsqu’elles choisissent des métiers techniques et professionnels. L’analyse peut être la suivante : lorsque je coiffe, je gagne 10 cedis. Et si j’électrifie une pièce, je gagne 100 cedis, et je prends ensuite une décision. »

Après l’obtention de son diplôme, madame Tetteh-Fio décrocha un stage sur un chantier de construction à Accra. Après une visite du chantier, elle retourna le jour suivant, bien habillée et munie de son équipement technique. Elle conquit immédiatement le cœur du personnel.

Selon elle, peut-être que certaines jeunes femmes trouvent le cours de génie électrique trop difficile et craignent d’échouer aux examens. Certaines ont certainement peur de subir une décharge électrique ou à défaut de se faire blesser par l’électricité ou ont peur des hauteurs lorsqu’il faut grimper sur les poteaux électriques pour le travail. Elles manquent parfois d’assurance et ont peu confiance en elles-mêmes.

Cependant, déclare-t-elle, le choix de formations et de professions techniques et professionnelles non traditionnelles comporte ses avantages. « Vous êtes relativement certain d’avoir du travail, en plus de pouvoir travailler à votre propre compte. En outre, vous vous sentez bien parce que les gens vous admirent et vous apprécient. »

Mais l’exercice de son métier ne s’est pas fait sans difficulté. Une fois, une amie lui demanda de réparer un climatiseur. Toutefois, les frères de la dame n’étaient pas convaincus qu’une femme pourrait effectuer le travail. Lorsque madame Tetteh-Fio arriva au domicile et vit qu’ils avaient appelé un frigoriste, les deux travaillèrent ensemble. Elle ne factura pas ses services à son amie, mais sentit que les hommes ne lui faisaient pas confiance.

Madame Tetteh-Fio a une recommandation à faire aux jeunes femmes qui souhaitent étudier dans l’enseignement technique et professionnel. Elle les encourage à ne pas avoir peur, mais à étudier fort pour réussir leurs examens.

Depuis deux ans maintenant, elle est responsable du contrôle qualité chez Leroy Cables Ltd., à Tema, juste à l’est d’Accra.

Elle déclare : « En tant que femme, vous pouvez vous-même être votre propre barrière si vous vous sous-estimez et pensez que les métiers techniques et professionnels à dominance masculine sont réservés aux hommes. Vous êtes le premier obstacle, ensuite viennent la famille, les amis et la société. Une fois que vous éliminez le premier obstacle et croyez en vous-même, le reste ne compte plus. »

La présente nouvelle a été produite dans le cadre du projet « Innovation in Non-traditional Vocational Education and Skills Training » INVEST, réalisé par l’EUMC, grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.

Photo : Grace Tetteh-Fio, à droite en vert, en train d’installer un panneau solaire.