Martina Bugriba | juin 13, 2022
Nouvelle en bref
Azara Seidu est originaire de Kpilgini, un village du district de Mion, au nord du Ghana. Elle raconte que ses cultures d’arachides, de maïs et de soja ne produisaient pas bien, car elle manquait de connaissances sur la façon de les cultiver. Elle avait besoin d’informations agricoles pour récolter plus, mais dans la communauté où elle participait aux formations en groupe avec des hommes, l’apprentissage était difficile parce que les femmes sont toujours assises derrière et ne peuvent pas poser de questions. Après une formation où seules des femmes étaient conviées, madame Seidu apprit de nouvelles techniques agricoles importantes. Cela lui permit d’augmenter sa production d’arachides qui est passée de trois sacs par an à dix sacs environ. Madame Seidu soutient que son mari l’encourage maintenant à participer aux formations agricoles ciblant les femmes, car son activité agricole contribue énormément au bien-être de leur famille.
Le soleil brille avec éclat, avec quelques nuages et une brise fraîche matinale. Azara Seidu est en train de désherber son champ d’arachides avec une houe. L’agricultrice de 28 ans affirme qu’elle espère avoir une meilleure récolte maintenant qu’elle a appris quelques nouvelles techniques agricoles.
Elle explique : « La formation en vulgarisation agricole que j’ai suivie récemment et où des agents de vulgarisation du gouvernement ont formé des femmes triées sur le volet a été très instructive. »
Madame Seidu est originaire de Kpilgini, un village du district de Mion, au nord du Ghana. Avant, ses cultures d’arachides, de maïs et de soja ne produisaient pas bien, car elle manquait de connaissances sur la façon de les cultiver.
Elle déclare : « J’avais besoin d’informations agricoles pour pouvoir augmenter ma production, mais dans la communauté où j’assistais aux rencontres de formation en groupe avec des hommes, c’était difficile de suivre, car les femmes s’asseyent toujours derrière et ne peuvent pas poser de questions. »
Selon ses explications, ces dispositions visent à éviter le manque de respect envers les participants de sexe masculin.
Mais désormais, déclare-t-elle : « Après avoir assisté à une formation où seules des femmes étaient invitées, j’ai compris les techniques agricoles facilement et j’arrive désormais à avoir une plus grande récolte qui est passée de trois sacs d’arachides par an à dix sacs environ. »
Madame Seidu fait partie d’une centaine d’agricultrices de sa région dont les récoltes ont considérablement augmenté grâce à la nouvelle approche de formation mise en œuvre par le personnel de vulgarisation agricole et conformément à laquelle les femmes sont formées séparément des hommes.
Elle explique : « En tant qu’agricultrices, nous avons été à un camp de formation intensive de trois jours. Dans le temps, nous ignorions beaucoup de choses concernant l’agriculture, car nous ne pouvions pas discuter avec le personnel de vulgarisation lors des formations avec les hommes. »
Elle raconte que dans le passé son mari ne la laissait pas aller si loin pour participer à des formations.
Mais, maintenant, les choses ont changé. Elle déclare : « Il me respecte, car je contribue beaucoup aux besoins de notre famille. »
Shani Abukari Aduwa est le directeur de l’agriculture du district de Mion. Il raconte que les agricultrices du district font face à des défis culturels et traditionnels qui les empêchent d’accéder aux services de vulgarisation agricole.
Monsieur Aduwa affirme que les choses changent à cause du projet de modernisation de l’agriculture qui vise à améliorer la production agricole et assurer la sécurité alimentaire au Ghana. C’est dans le cadre de ce projet que le ministère de l’Agriculture décida d’offrir dune formation sur la vulgarisation aux agricultrices et aux agriculteurs de façon séparée.
Il explique : « Dans le cadre du projet, le district de Mion a formé 20 agentes volontaires en vulgarisation pour offrir un service de vulgarisation agricole aux femmes musulmanes dans nos communautés où les femmes ne sont pas autorisées à s’exprimer lors de foras où le personnel de vulgarisation discute avec des agriculteurs. »
Aux dires de monsieur Aduwa, les agentes de services de vulgarisation agricole aident les femmes à surmonter les difficultés telles que les inégalités en matière d’accès aux terres et aux ressources importantes telles que la formation.
Il soutient que les femmes étaient généralement intimidées lors des rencontres avec le personnel des services de vulgarisation à cause de la présence de leurs maris.
Il explique : « Elles ne peuvent pas poser de questions sur des problèmes majeurs qui nuisent à leurs activités agricoles. Lorsqu’elles rencontrent le personnel de vulgarisation agricole et qu’elles veulent poser des questions, les femmes regardent d’abord leurs maris pour obtenir un signe d’approbation avant de s’exprimer. Très souvent, les maris n’approuvent pas. »
Selon monsieur Aduwa, comme il n’est pas permis aux femmes de contribuer librement pendant les formations, elles ne participent pas du tout aux formations de vulgarisation. Il ajoute : « L’autre grand problème, c’est qu’on dit aux femmes de s’assoir derrière et cela fait qu’elles ne peuvent pas interagir vraiment avec les agents durant la formation. »
Monsieur Aduwa raconte que le fait d’offrir les formations de vulgarisation par le biais de femmes est très pratique. Cela permet aux agricultrices de poser librement des questions, et d’obtenir des réponses de leur part.
Selon madame Seidu, elle utilise maintenant ses connaissances pour enseigner ce qu’elle a appris à d’autres femmes. Elle déclare : « Les femmes de cette région peuvent désormais produire plus, car la nouvelle approche de formation nous aide beaucoup. »
La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.
Photo : Azara Seidu est en train de désherber son champ d’arachides avec une houe. Crédit : Martina Bugriba.