Éthiopie : La pire invasion acridienne en 25 ans (Agence Anadolu)

| novembre 23, 2020

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Nouvelle en bref

Après une saison agricole difficile, l’agricultrice éthiopienne Leila Mohammed s’apprêtait à récolter son mil avec un sentiment de fierté. Mais avant même de pouvoir le faire, elle vit un énorme essaim de sauterelles ayant la forme d’un nuage s’approcher de ses champs. Elle souleva un morceau de tissu et battit des assiettes en acier pour chasser l’essaim, mais rien n’y fait. En quelques minutes, les efforts de plusieurs mois et l’argent qu’elle avait investi partirent en fumée. Madame Mohammed est une mère de six enfants qui vit dans la province du Somali, à 50 kilomètres au nord de la capitale régionale Jijjiga. C’est la deuxième attaque de sauterelles dans sa région en cette saison agricole, et la pire invasion acridienne de l’Éthiopie en 25 ans. Bien que les autorités fassent pulvériser des insecticides par voie aérienne, l’efficacité est mitigée.

Après une saison agricole difficile, l’agricultrice éthiopienne Leila Mohammed s’apprêtait à récolter son mil avec un sentiment de fierté.

Alors qu’elle avait fait des projets et calculé les bénéfices qu’elle allait réaliser, elle vit un gigantesque essaim de sauterelles ressemblant à un nuage s’approcher de ses champs. Elle souleva un morceau de tissu et tapa des plats en acier pour chasser l’essaim, mais rien n’y fait. En quelques minutes, le dur labeur de plusieurs mois et l’argent qu’elle avait investi partirent en fumée.

Madame Mohammed est une mère de six enfants qui vit dans la province du Somali, à 50 kilomètres, au nord de la capitale régionale Jijjiga. Elle entrevoit un avenir sombre.

Elle déclare : « Elles ont détruit mes cultures. Je ne sais que faire. Nous avons perdu des denrées et la bataille contre les criquets pèlerins. »

Elle décrivit l’essaim comme une grosse tornade haute dans le ciel. Puis, l’essaim descendit et a ravagea les cultures.

C’est la deuxième attaque du genre dans la région en cette saison agricole.

Siba Aden Mohammed est un responsable local du district d’Awbare, de la zone de Fafen. À ses dires, des produits chimiques ont été pulvérisés dans la région en fin octobre et les essaims ont été paralysés. Mais, une semaine plus tard, ils sont revenus et ont détruit le reste des cultures.

Les dégâts sont visibles dans la région. Les champs de mil, de blé et de pois chiche sont vides, et les agriculteurs(rices) maudissent leur sort.

Un avion pulvérisait des insecticides pour tuer les sauterelles tôt le matin, au moment où elles sont surtout actives. Mais les agriculteurs(rices) soutiennent que cela a eu peu d’effet sur l’essaim.

Monsieur Siba déclare : « Le gouvernement fait de son mieux, en envoyant un avion pulvériser, ainsi que des spécialistes. Mais il [semble] que rien ne marche. »

En passant près des terres agricoles, on peut voir des agriculteurs(rices) brûler de l’herbe pour créer de la fumée, une façon d’inviter l’aéronef à pulvériser ces endroits.

Les producteurs(rices) s’attendaient à avoir une bonne récolte cette année. Monsieur Siba déclare : « N’eusse été à cause des sauterelles, les cultures auraient été en très bon état et allaient mûrir bientôt pour la récolte. »

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les essaims de criquets pèlerins ont détruit depuis janvier plus de 200 000 hectares de terres agricoles en Éthiopie, nuisant ainsi à la sécurité alimentaire de millions de personnes.

Abdi Aden Abdi est le directeur du Département de la production agricole et la protection des cultures de la région Somali. Il affirme que 36 des 93 districts sont touchés par les sauterelles. Il ajoute : « Nous avons utilisé six hélicoptères et deux aéronefs à voilure fixe pour pulvériser des pesticides. Cependant, de nouveaux essaims arrivent du Somaliland voisin, ainsi qu’autres régions éthiopiennes. »

Monsieur Abdi soutient qu’ils sont très occupés à essayer sauver les cultures pour évaluer les pertes de cultures et leurs conséquences sur la sécurité alimentaire et la faim.

Il explique : « Notre priorité actuellement, c’est de nous débarrasser des sauterelles et sauver les cultures qui ont jusqu’ici échappé à l’invasion. »

Selon monsieur Abdi, un comité de spécialistes formé d’autorités centrales, de responsables publics et de représentant(e)s de la FAO se réunira bientôt pour évaluer les dégâts.

Les expert(e)s craignent que les essaims de sauterelles nuisent considérablement à l’économie éthiopienne. Comme l’agriculture représente la grosse partie du PIB, tout ralentissement d’ordre agricole pourrait avoir un effet domino sur toutes les avancées économiques.

Les spécialistes agricoles affirment que les essaims qui nuisent à l’Afrique de l’Est proviennent du Yémen.

Malgré tous leurs efforts, les responsables de l’agriculture soutiennent que le problème est loin d’être résolu. Selon monsieur Abdi, la chose la plus préoccupante c’est que les nouveaux essaims s’accouplent et pondent des œufs, préparant ainsi le terrain pour de nouveaux essaims.

La présente nouvelle est adaptée d’un article initialement rédigé par Addis Getachew Tadesse et publié par l’Agence Anadolu et intitulé « Ethiopia: Worst locust outbreak in 25 years. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur: https://www.aa.com.tr/en/africa/ethiopia-worst-locust-outbreak-in-25-years/2031673