Éthiopie : Des aviculteurs recrutent des vaccinatrices villageoises pour protéger leurs poulets contre la maladie de Newcastle

| octobre 30, 2017

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Nususe Gonetse mets ses pieds dans une bassine d’eau pour les désinfecter en sortant de son poulailler fait de grillage métallique. À l’intérieur du poulailler, certaines poules sont perchées sur des échelles en bois, tandis que d’autres cherchent un endroit où aller pondre. La fille de monsieur Gonetse est occupée à nourrir les poules et à remplir leurs abreuvoirs.

Monsieur Gonetse élève des poules dans la région du Tigré, au nord de l’Éthiopie. Il a embauché une vaccinatrice locale pour protéger ses poules contre la maladie de Newcastle. Le virus de Newcastle se propage rapidement parmi les poulets dans plusieurs régions d’Afrique. Une épidémie dangereuse peut tuer un troupeau entier.

Depuis qu’il fait vacciner ses poulets, monsieur Gonetse enregistre moins de pertes et plus de revenus en vendant des œufs. Chaque jour, il ramasse 270 œufs que pondent ses 286 poules, et il gagne 945 birrs (35 $US) environ par jour.

Il explique : « Je vends l’unité entre 2,5 et 3,0 birrs [0,40 – 0,50 $US]. Cela m’a permis de rembourser une partie du prêt bancaire que j’avais contracté pour démarrer le projet, et j’utilise le reste [de l’argent] pour les besoins quotidiens de ma famille. »

Jemal Gidey est le directeur adjoint des services d’élevage du bureau gouvernemental du Tigré. Après avoir constaté que la maladie de Newcastle faisait perdre de l’argent aux aviculteurs et aux avicultrices, le gouvernement éthiopien s’est associé à l’ONG Global Alliance for Livestock Veterinary Medicines pour lancer une campagne de vaccination.

Selon monsieur Gidey, 541 femmes ont été formées comme vaccinatrices. Chaque vaccinatrice administre 3 000 à 4 000 vaccins par mois. La campagne cible 150 000 ménages.

Wayni Kalashat affirme qu’elle « rêvait de devenir experte en santé animale, » et qu’elle travaille désormais comme vaccinatrice en périphérie de Mek’ele, la capitale du Tigré. Tous les matins, elle rend visite à quelques aviculteurs et avicultrices pour leur prodiguer des conseils sur la façon de maintenir leurs poules en bonne santé et productives.

La majorité des vaccinatrices sont très peu instruites et ne possèdent aucune terre. Les aviculteurs et les avicultrices paient cinq birrs (deux centimes de dollars américains) pour chaque dose du vaccin de Newcastle qu’elles administrent.

Tirhas Tikue elle aussi est vaccinatrice villageoise. Elle s’est servi des recettes de la vaccination de poules pour démarrer son propre projet avicole. Elle a désormais 150 poules qui commenceront bientôt à pondre.

Mme Tikue déclare : « Avant la formation, l’aviculture et tout ce qui touchait la santé animale ne m’intéressaient pas. Mais après la formation, je m’y suis intéressée, et maintenant je suis heureuse de voir ma propre entreprise en place. »

Yosefu Afewarki élève 400 poules pondeuses au Tigré. Il soutient qu’aucune de ses poules n’est morte depuis qu’il a commencé à les vacciner.

Il ajoute : « Ces poules ressemblent tout simplement aux êtres humains. Il faut les vacciner, sinon, elles mourront. Je les ai fait vacciner quatre fois contre la maladie de Newcastle et la variole aviaire. »

Monsieur Gonetse a l’intention de continuer à vacciner ses poules et d’accroître son troupeau. Il ajoute : « Je veux construire un plus grand poulailler pour y abriter à peu près 500 poulets.

J’aimerais également avoir des poulets de chair, ainsi que des poules pondeuses. La vaccination m’a beaucoup aidé, étant donné que je ne vois plus aucun de mes poulets mourir de la maladie de Newcastle. »

Photo: Wayni Kalashat (droit) est vaccinatrice au Tigré. Crédit: Sawa Pius