Des puits solaires apaisent les conflits liés à l’eau dans la vallée du Rift au Kenya (Trust)

| février 22, 2016

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Son bébé sur le dos, Christine Lenganya, une jeune femme de vingt-cinq ans, soulève un jerrican de 20 litres qu’elle dépose en équilibre sur sa tête.

Cette mère de quatre enfants s’éloigne ensuite du puits de forage et emprunte un chemin sinueux difficile et rocailleux à travers une zone couverte d’acacias pour rentrer chez elle. Il s’agit du second des deux voyages qu’elle effectue chaque jour pour se rendre au puits communautaire situé dans les environs.

Avant que le comté ouest de Pokot ne creuse ce puits, Mme Lenganya devait parcourir sept kilomètres à pieds pour se rendre à un barrage matin et soir.

Elle se rappelle : « La vie était si dure. J’arrivais fatiguée, et le peu d’eau que je rapportais ne suffisait même pas pour les besoins de la famille. »

Son mari parcourait la même distance tous les jours pour aller abreuver ses sept vaches au barrage.

Lorsque les rivières et les retenues d’eau de la région ont tari, la famille de Mme Lenganya, et plusieurs autres familles de Pokot dans le comté ouest de Pokot, au Kenya, ont été obligées d’aller chercher de l’eau dans les comtés voisins. Cela provoquait souvent des conflits avec les Turkana, les Tugen et les Samburu pour le peu de pâturage et d’eau disponibles dans la vallée du Rift au nord.

Photo: Christine Lenganya Crédit: TRF/Anthony Langat

Photo: Christine Lenganya Crédit: TRF/Anthony Langat

Pour apaiser les tensions, les autorités du comté ouest de Pokot, à Chepkram, ont creusé un nouveau puits. Le puits de forage est équipé d’abreuvoirs destinés au bétail et d’une pompe solaire, et il s’agit d’un des 30 puits voire plus qui ont été creusés durant les deux dernières années.

Le comté a également réparé plus de 100 puits de forage désaffectés. Les puits les plus rentables sont équipés de pompes solaires qui permettent d’accéder à l’eau plus rapidement et plus facilement.

Alfred Tulel est le responsable en chef de la gestion des ressources en eau du comté ouest de Pokot. Il affirme que le projet a ciblé « les zones démunies de puits de forage et [qui] souffraient de pénuries d’eau. » M. Tulel est convaincu qu’un plus grand nombre de retenues d’eau apportera plus de paix aux habitant(e)s du comté qui possèdent des troupeaux.

Les puits ont opéré également d’autres transformations. En effet, les gardiens de troupeaux de Pokot qui se déplaçaient généralement à la recherche d’eau et de pâturage commencent à se sédentariser.

Samwel Kosgey est le directeur du service de l’eau du comté ouest de Pokot. Il soutient que les tensions s’apaisent près de la frontière avec l’Ouganda, et que cela favorise la construction d’un plus grand nombre d’habitations. Le comté a planté 100 hectares d’herbes qui résistent à la sécheresse, et qui serviront de pâturage pour le bétail des habitants. M. Kosgey affirme que l’herbe est en train de parvenir à maturité et que le comté pourra bientôt permettre aux membres de la communauté de la récolter pour en faire du fourrage.

Les nouveaux puits de forage ont également permis d’augmenter le taux de fréquentation scolaire. Les familles qui dans le passé allaient à la recherche de l’eau qu’importe le calendrier scolaire demeurent maintenant sur place.

Actuellement, 228 élèves fréquentent l’école primaire de Chepkram. Matilda Simiyu enseigne dans cette école. Elle affirme qu’il s’agit d’une avancée importante par rapport à la situation dans laquelle se trouvait le village il y a deux ans, lorsque le premier puits du village venait d’être creusé.

Mme Lenganya soutient que depuis la construction du puits son fils de sept ans n’a jamais manqué une journée de classe pour l’aider à chercher de l’eau, ou accompagner son père pour aller abreuver le bétail.

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Des puits solaires apaisent les conflits à l’eau dans la vallée du Rift du Kenya », cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160211101256-7228s/?source=fiOtherNews2

Crédit photo: Solomon Mburu