Côte d’Ivoire : Un maraîcher utilise à la fiente de poules pour augmenter sa production

| septembre 14, 2015

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Malgré la fraîcheur matinale, Ali Koné se lève très tôt le matin et se rend dans son champ de laitue (salade) situé à Bouaké, dans le nord de Côte d’Ivoire.

L’agriculteur de 37 ans a commencé le maraîchage lorsqu’il était encore petit. M. Koné raconte: « Tout petit, je voyais ma mère produire de la salade et j’allais l’aider. Devenu plus grand et ma mère un peu âgée, j’ai pris sa place sur son site de la préfecture de Bouaké ».

La salade que produit M. Koné est spéciale.  Contrairement à d’autres maraîchers qui utilisent des engrais chimiques, il utilise de la fiente de volaille mélangée aux résidus de riz pour faire un engrais biologique.

M. Koné dit que l’engrais biologique qui lui permet d’obtenir de bien meilleurs résultats. Il explique : « Deux semaines après le repiquage, je fais des sillons entre les jeunes pousses de salade et je mets le compost qui permet à la salade de bien grandir. Avec ce compost, les feuilles poussent plus vite que quand j’applique de l’engrais chimique ».

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Photo: Ali Koné. Crédit: Issiaka NGuessan

M. Koné achète la fiente de volaille chez les éleveurs de sa localité. Le prix d’un sac rempli de fiente varie entre 500 FCFA et 750 FCFA [0.85-1.25 $ US]. Il dit : « Je gagne ma vie. Ici nous faisons la vente en gros de la planche. Quand la salade manque sur le marché, on peut vendre la planche à 5000 FCFA »M. Koné est un homme satisfait. Il affirme tirer son épingle du jeu – il est père de quatre enfants dont deux sont scolarisés.

Assiata Koné est une autre cultivatrice de laitue. Assise sous un oranger, elle  scrute ses plants de salades. Elle aussi connaît l’apport de la fiente de poulet mélangée aux résidus de riz pour les plantes de salades. Elledit : « Je fais le maraîchage depuis de longues années pour nourrir ma famille car je suis veuve. La fiente de poulet et le copeau de bois permettent une belle croissance des plants de salade. Avec cet engrais naturel, le goût de la salade est  plus intéressant que celui avec l’engrais chimique ».

Le Dr. Joseph Kouakou est enseignant-chercheur à l’Université Nangui Abrogoua à Abidjan, la capital de la Côte d’Ivoire. Il a effectué des recherches sur la l’utilisation de la fiente de volaille dans la production végétale. Il explique : « La fiente de volaille est énormément utilisée dans le maraîchage en Côte d’Ivoire et dans la production industrielle bananière. En production industrielle bananière, la fiente de volaille permet de fertiliser les sols qui sont surexploités. »

Le Dr. Kouakou décrit la différence entre le compost à base de fiente de volaille et l’engrais chimique. Il dit: « [Les nutriments dans] l’engrais chimique est immédiatement assimilable [pour la plante] mais très coûteux, difficile à l’emploi et avec un risque de toxicité pour des producteurs analphabètes. L’engrais naturel procure de l’humus [de la matière organique], est moins coûteux, très facile à l’emploi et est  moins toxique ».

Bien que satisfait de ce qu’il gagne aujourd’hui, Ali Koné ne manque pas de projet pour le futur. Il dit : « Je ne vais pas toujours avoir la force de travailler la terre. Donc je travaille pour acheter des bœufs et des moutons, les engraisser et les revendre ».