Nelly Bassily | mars 21, 2011
Le 7 mars dernier, le Président Laurent Gbagbo a nationalisé les industries du cacao et du café en Côte d’Ivoire. Il a décrété que seul l’État est autorisé à acheter les fèves de cacao et de café auprès des agriculteurs. Gbagbo a fait cette annonce après l’interdiction récente d’Alassane Ouattara sur les exportations de cacao et de café.
Lors des élections présidentielles de la fin de l’année 2010, Alassane Ouattara a été proclamé vainqueur. Mais le président Laurent Gbagbo refuse de quitter ses fonctions. M. Ouattara vise à priver Laurent Gbagbo des fonds qui le maintiennent au pouvoir. L’industrie du cacao fournit environ 35% des recettes du gouvernement. Les querelles politiques sur le cacao affectent gravement les agriculteurs et l’économie nationale.
En termes pratiques, l’industrie du cacao en Côte-d’Ivoire s’est arrêtée depuis un certain temps. Les exportateurs ont quitté le pays et les banques sont fermées. Avec une interdiction d’exportation et des sanctions européennes en vigueur, les producteurs de cacao n’ont plus accès à des acheteurs. Le prix du cacao s’est effondré. Certains des quelques 700 000 cacaoculteurs ont arrêté de récolter.
Le seul marché restant pour le cacao est le commerce transfrontalier illégal. Des pays comme le Ghana, le Togo, le Mali et la Sierra Leone en bénéficient, lorsque les producteurs ivoiriens vendent leurs récoltes périssables à des acheteurs, sur le marché noir, pour une fraction de sa valeur marchande. Des millions de personnes souffrent alors que leur principale source de revenu disparaît.
La Côte d’Ivoire produit environ 1,2 million de tonnes de cacao par an. Avec le café, cela représente 48 pour cent des recettes d’exploitation du pays.