Côte d’Ivoire : Des producteurs adoptent de nouvelles techniques pour accroître la production cacaoyère face aux changements climatiques

| novembre 22, 2021

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C’est dimanche soir et le soleil se couche. Patrice Assalé est un planteur de cacao originaire d’Apprompronou, dans le département d’Abengourou, en Côte d’Ivoire. Il rentre de sa plantation de cacao d’un hectare et demi. Monsieur Assalé avait une plantation de cacao de huit hectares d’où il récoltait 500 kilogrammes par hectare. Mais sa récolte a diminué à cause de la raréfaction des pluies qui est un des effets du changement climatique. Il y a deux ans, il décida de tester de nouvelles techniques de production pour s’adapter aux nouvelles conditions climatiques, y compris l’agroforesterie, l’utilisation du biochar, le creusage de trous de plantation plus profonds et l’arrosage des jeunes arbres. Grâce à ces nouvelles pratiques, le rendement de monsieur a augmenté malgré la raréfaction des pluies. Il parvient à récolter maintenant jusqu’à 1,5 tonne de cacao par hectare.

C’est dimanche soir et le crépuscule pointe à l’horizon. Patrice Assalé, un planteur de cacao d’Apprompronou, dans le département d’Abengourou, revient de sa plantation de cacao d’un hectare et demi. Avant, monsieur Assalé exploitait une plantation de cacao de huit hectares qui avait un rendement estimé à environ 500 kilogrammes par hectare. Mais le rendement a diminué à cause de la raréfaction des pluies, un des effets du changement climatique.

Il y a deux ans, il décida de tester de nouvelles techniques de production pour s’adapter aux changements climatiques. Grâce à ces nouvelles pratiques, monsieur Assalé a augmenté son rendement malgré la rareté des pluies. Il peut récolter maintenant jusqu’à 1,5 tonne par hectare.

Il explique : « J’exploitais une plantation de cacao de huit hectares. Mes plants de cacao mourraient à cause de la chaleur et du manque de pluies. J’ai dû abandonner pour l’hévéaculture. Quand j’ai eu un peu d’argent, je suis revenu en 2010 pour suivre une formation en approches innovantes de production de cacao avant de reprendre la cacaoculture. »

Les changements climatiques ont causé ces dernières années une augmentation de la chaleur et une raréfaction des pluies en Côte d’Ivoire. Cette situation entraîne parfois la mort des plants de cacao ou une baisse de la production. Pour aider les producteur.trice.s à trouver des solutions, l’Agence nationale d’appui au développement rural forme les planteur.euse.s de cacao sur les bonnes pratiques de culture de cacao telles que l’agroforesterie, l’utilisation du biochar, le creusage de trous de plantation plus profonds et l’arrosage des jeunes arbres.

Hortense Koffi est une planteuse de cacao à Djangobo du département d’Abengourou qui pratique l’agroforesterie. Elle plante des arbres locaux tels que le fraké (également appelé limba noir ou Terminalia superba), le petit kolatier, l’avocatier, l’apki (également appelé Ricinodendron heudelotti) et le plantain dans la plantation de cacao. Ces arbres procurent de l’ombrage pour protéger les cacaoyers du soleil et produisent également des fruits.

La production de madame Koffi, ainsi que son revenu, se sont améliorés grâce à cette nouvelle pratique. En attendant de récolter ses premières cabosses, elle peut également vendre ses plantains sur un marché local. Plus tard, elle peut vendre son cacao qui n’a pas été endommagé par les rayons directs du soleil. Le revenu de ces cultures, en plus de celui de son mari, fait que sa famille a de meilleures conditions de vie.

Daniel N’gotta habite à San Pedro, près d’un important port d’exportation du cacao au sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Sa plantation ne produit pas bien à cause des pluies qui tombent tardivement et de la brise de mer. Pour améliorer son rendement, monsieur N’gotta utilise maintenant de meilleures pratiques recommandées par le Centre international pour la recherche en agroforesterie, notamment le creusage plus profond des trous de plantation et l’arrosage des jeunes arbres.

Il explique : « Je pratique la nouvelle technique de creusage. Maintenant, je creuse un trou de 40 centimètres de profondeur pour y déposer les jeunes plants de cacaoyer, contre 10 à 25 centimètres avant. Je pose aussi des tuyaux perforés aux côtés des pépinières de cacaoyer pour arroser les arbres pendant au moins deux ans. Avant, après avoir mis la pépinière en terre, on attendait la pluie pour favoriser l’enracinement. Enfin, j’utilise du biochar comme engrais bio pour mes cacaoyers. »

Monsieur N’gotta affirme que le biochar remplace les engrais chimiques et favorise la croissance en maintenant en bon état le sol entourant les jeunes cacaoyers.

Le biochar est un amendement biologique. Alban Kacou M’bo est chercheur en écophysiologie de la plante au Centre international pour la recherche en agroforesterie. Il explique que la fabrication du biochar nécessite le brûlage des coques de cacao séchées. La poudre obtenue du brûlage est mélangée avec de la fiente de volaille fermentée. Ce mélange est incorporé à la terre en guise d’engrais organique. La fermentation du fumier est une étape importante. Sans elle, l’acidité du fumier peut détruire les plantes.

Monsieur M’bo affirme que, jusqu’en mai, il avait très peu plu en Côte d’Ivoire en 2021, ce qui a retardé les travaux champêtres. Il explique que l’agroforesterie, l’utilisation du biochar, le creusage de trous de plantation plus profonds et l’arrosage des jeunes arbres permettent aux producteurs.trice.s d’obtenir de bons rendements malgré la sécheresse et la pluviométrie imprévisible. Ces pratiques sont bien adaptées au contexte local, car un grand nombre de matériels qu’elles nécessitent sont à portée de main des planteur.euse.s. Cependant, il faudrait noter que plusieurs soutiennent que le manque de temps complique la mise en œuvre des pratiques.

Monsieur N’gotta affirme que les producteur.trice.s qui suivent ces nouvelles pratiques obtiennent de formidables résultats. Il ajoute : « Avec les bons résultats, je souhaite être un ambassadeur du projet pour la cacaoculture ivoirienne. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmhH (GIZ) qui met en œuvre le projet Centres d’innovations vertes.

Photo : « Fèves de cacao séchées dans la main d’un agriculteur » par Nestlé, 2009. Source : Creative Commons.