Comores : Un jeune agriculteur trouve succès en fidélisant sa clientèle

| juillet 21, 2014

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Youssouf Mmadi est né à Djoumoichongo, un village situé à 10 km du nord de Moroni, la capitale comorienne. Le père de 33 ans, qui a été élevé dans une famille d’agriculteurs, accompagnait ses parents au champ pour les aider à planter des arcres fruitiers mais aussi pour d’autres travaux champêtres.

Sa famille cultivait pour la consommation familiale, ne planifiant pas plus loin que la prochaine récolte. Plus jeune, M. Mmadi ne pouvait pas prendre de décisions. Mais à 21 ans, il savait déjà qu’avec l’agriculture, leur vie familiale pourrait changer pour le mieux.

Tout à commencer en 2002 quand ce jeune a pris la commande de la famille après le décès de son père. Les choses ont ainsi commencé à changer sur la ferme. Il a gardé les mêmes productions de fruits — soit des oranges, des avocats et des citrons — mais avec une ambition d’augmenter sa production. Il explique : « J’ai décidé de produire pour le marché ».

Pour ce faire, M. Mmadi a pris des contrats avec les épiciers de la capitale. Les contrats consistent à leur livrer des fruits qui répondent au standard de qualité nécessaire pour la transformation en jus.

Ces premiers revenus étaient de 30 000 Francs comoriens (83 dollars américains). Il a vite compris que c’est avec ce métier qu’il peut faire sa vie ainsi que celle de sa famille. Il se réjouit et raconte : « J’ai commencé avec 12 clients et je donnais un sac de fruits à chacun à raison de 2 500 francs comoriens (6,90 francs comoriens) le sac tous les 5 jours. Maintenant, je traite avec plus de 30 clients ».

La confiance s’est établie entre M. Mmadi et ses clients. Il explique : « Je peux prendre mon argent directement ou je peux revenir le récupérer quelques jours après. Parfois je peux prendre des articles en échange de mes fruits au lieu de l’argent pour ma famille.».

Ali Papa est l’un des clients de Mmadi. Il explique : « Je dépense moins qu’avant, maintenant que je n’achète pas mes fruits au marché. Je ne paie pas de taxi et j’achète mes fruits à moindre coût et aussi je gagne du temps.».

Même constat que Said Hassane. Il confie : « Ce qui est intéressant dans ce contrat, c’est la régularité. J’ai aussi constaté que M. Mmadi met en avant la relation humaine. Je peux prendre ses fruits et lui donner son argent après, cela me permet d’économiser un peu ».

Grâce à l’argent que lui procure la vente des fruits, M. Mmadi parvient à subvenir à ses besoins et à construire progressivement sa vie. Il raconte : « Avec ce métier, j’ai construit une maison et ouvert une épicerie pour ma petite famille et j’aide aussi ma mère veuve ».

M. Mmadi projette acheter un véhicule pour ses livraisons étant donné que le transport est l’une des difficultés qu’il rencontre quotidiennement. Il compte aussi agrandir son activité en nouant des contrats avec les grands hôtels de la place.

Le jeune homme n’a pas de honte à faire ce travail et c’est ainsi qu’il lance un appel aux jeunes comme lui à embrasser le métier d’agriculture. Il dit : « L’agriculture est un métier comme les autres. Il est rentable et tu gagnes ta vie honorablement ».