Comores : Un agriculteur âgé s’associe à des agriculteurs plus jeunes pour augmenter ces bénéfices (par Ahmed Bacar pour Agro Radio Hebdo aux Comores)

| janvier 6, 2014

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(Publié  le 29 avril 2013)

Hassane Mouigni est né il y a de cela 70 ans à Nvouni Ya Bandani, un village à  25 km au nord de Moroni, la capitale de la Grande Comore.  Récemment, il a décidé qu’il était trop vieux pour cultiver seul. Il s’est donc  associer à de jeunes agriculteurs. Il explique: « Avec mon âge et mon énergie, tout est devenu difficile. C’est pour cette raison que je me suis associé à ces jeunes ».

Selon lui, l’initiative de s’associer à d’autres agriculteurs pour travailler son champ est bénéfique pour les deux parties. M. Mouigni explique : « Mes associés n’ont pas assez de terres pour développer leurs activités champêtres. Ma proposition leur permet de gagner beaucoup plus d’argent ». Il est aussi satisfait car il gagne plus que lorsqu’il cultivait seul son champ.

En 2011, M. Mouigni décide de s’associer à de jeunes agriculteurs pour cultiver de la tomate et du piment, des produits très en demande sur le marché local. Ces associés sont responsables  pour les travaux physiques que M. Mouigni avait l’habitude de faire seul. Ils se chargent de cultiver le terrain d’une dizaine d’hectares, de semer les semences, de transporter l’eau d’un puits à 500 mètres du champ pour l’irrigation et de veiller à l’entretien des plantes.

M. Mouigni supervise les travaux. Il se charge également de la commercialisation des récoltes aux grossistes des marchés et à certains des hôtels de la capitale. Mr Mouigni et ses associés se partagent les bénéfices. Il explique : « Je prends 40% des recettes, et mes associés se partagent les 60% ». Ils font trois récoltes par an. En une récolte, le groupe peut gagner entre 900 000 à 1 500 000 kmf (entre 2400 à 3950 dollars américains).

Mohamed Youssouf est l’un des associés de Mr Mouigni. M. Youssouf avoue que produire la tomate et le piment est un travail très dur qui demande à la fois de la technique, de l’endurance mais surtout de la disponibilité. Il ajoute : « On quitte la maison à 6 heures du matin pour arriver au champ à 7 heures […] pour revenir au village à 18 heures. C’est fatiguant mais comme on travaille en équipe, on ne le sent pas vraiment ».

Ibrahim Issa un autre associé. Tout comme son camarade Mohamed Youssouf, il est satisfait de la manière dont a été fixé le quota. Il explique : « C’est Hassane Mouigni qui a décidé la manière dont doit se faire le partage. Je trouve normal que le vieux Mouigni prenne 40% de la recette car non seulement le champ lui appartient mais c’est aussi celui qui prend tous en charge ».

M. Issa explique qu’il bénéficie du travail qu’il accomplit avec M. Mouigni comme employé parce qu’il lui manque le terrain et les autres matériels agricoles pour produire beaucoup. Il dit : « [P]our une bonne production de la tomate et du piment non seulement qu’il te faut un espace très large mais aussi il te faut beaucoup de moyens financiers pour payer les semences, les engrais et autres ».

M. Mouigni a les terres et les ressources pour acheter les intrants nécessaires. Il confie que grâce à l’argent qu’il gagne de ses activités, il subvient aux besoins courants de sa famille et au règlement des frais de scolarité. Il prend part également aux tontines de son quartier.

M. Mouigni veut aller plus loin dans son initiative. Il veut sensibiliser certains agriculteurs de sa région afin qu’ils se regroupent en association pour mieux développer leurs activités. Il précise que l’initiative de se regrouper en association fonctionne également bien dans d’autres régions des Comores.