Burkina Faso : Des femmes profitent de la protection des arbres de karité

| février 17, 2020

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Nouvelle en bref

D’autres groupements féminins burkinabé tirent profit des soins spéciaux qu’ils apportent aux arbres de karité. Les femmes nettoient le pourtour des arbres pour éviter les dégâts que peuvent causer les feux de brousse. Elles s’assurent que les jeunes pousses ont de l’espace pour croître, et déposent des buissons épineux autour des arbres pour les protéger des bêtes affamées. La direction locale des services environnementaux les aide à conserver et protéger les arbres en sensibilisant le public à la valeur de ces derniers. Certaines régions sont désignées comme des parcs d’arbres à karité. Les associations de femmes gagnent de bons revenus en cueillant dans ces zones, mais il leur faut l’autorisation des services environnementaux pour y accéder.

Il est 9 heures, par un matin d’octobre, et le soleil plombe déjà sur Réo, une localité située à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Octobre, c’est la période des récoltes, où les pluies laissent place à une saison sèche de huit mois. C’est une saison de forte chaleur et de risques de feux de brousse. Voilà pourquoi un groupe de femmes de Réo travaillent parmi des pieds de karité, un arbre protégé par la loi burkinabé, et considéré comme une source de revenus.

Râteaux, houes, coupe-coupe et autres outils en main, les femmes débroussaillent le pourtour des arbres à karité. À cette période de l’année, différents groupements féminins de la province du Sanguié accordent une attention particulière aux karité, notamment les jeunes pousses et débroussaillent tout autour

Lazard W. Soala W. Lazard est contrôleur des eaux et forêts et chef du service départemental de l’environnement de Réo. Il affirme que, pour les arbres à karité, les bonnes pratiques agroforestières consistent, entre autres, à protéger les jeunes pousses isolées et à les aider à croître. Le pourtour des arbres doit être nettoyé pour éviter que les feux de brousse les détruisent.

Elie Bationo Nébié préside l’Union des Groupements Féminins de Réo/Ce Dwa Nyee, un groupement féminin de la région. Elle fait partie des femmes qui travaillent sur le terrain dans ces « parcs à karité. » Une houe à la main, elle déclare : « La protection du karité nous tient à cœur. Nous avons à manger grâce au karité, alors, on doit le protéger. C’est comme de l’or pour les femmes. »

C’est pourquoi elles appliquent les bonnes pratiques agroforestières. En plus de nettoyer le pourtour des arbres, elles placent des buissons épineux tout autour pour les protéger des animaux affamés.

La filière karité profite à plusieurs personnes, surtout aux femmes du Sanguié qui ramassent les amandes. Parfois, il y a des risques que l’arbre soit coupé pour servir de bois de chauffe ou à d’autres fins. Mais, globalement, l’espèce se porte bien, notamment dans cette province grâce aux actions menées par les services techniques environnementaux, d’une part, et les groupements féminins d’autre part.

Monsieur Soala explique : « Pour la sauvegarde de l’espèce karité, nous menons des actions de sensibilisation, durant lesquelles nous informons la population, afin qu’elle sache le bien fondé de cet arbre et soit encouragée à le préserver et le protéger. Il y’ a aussi des actions de contrôle sur le terrain, qui dissuadent les gens d’abattre le karité. »

Avec le soutien des techniciens des services de l’environnement, les femmes de Réo aménagent des parcs à karité afin de préserver cette espèce qui continue de les soutenir sur le plan économique. Monsieur Soala déclare : « Il s’agit de repérer une zone ou un champ bien peuplés exclusivement ou essentiellement de pieds de karité et décider de les délimiter pour en faire un parc à karité avec toute une protection particulière afin de préserver l’espèce. » Cette zone devient ainsi la propriété de la commune et interdit d’accès sans autorisation des services techniques environnementaux.

Madame Nébié affirme que leur association est composée de 64 groupements féminins, avec un total de 7 000 membres environ. L’association gère quatre parcs à karité dans la zone qui couvre la province du Sanguié et une partie de la province du Boulkiemdé. Le parc à karité de Kyon couvre 50 hectares et les groupements mettent tout en œuvre pour la pérennité des arbres existants, et la plantation et l’entretien de nouveaux arbres à karité pour augmenter leurs récoltes.

Uniterra est un programme mis en œuvre par le consortium CECI-EUMC, qui travaille au Burkina Faso avec des partenaires locaux dans le sous-secteur du karité, en vue d’aider les jeunes et les femmes à avoir accès à de meilleures opportunités économiques. L’objectif est de renforcer le pouvoir économique des femmes et des jeunes en développant leur esprit entrepreneurial. Le programme Uniterra a soutenu financièrement et techniquement la production de la présente nouvelle. Le CECI et l’EUMC bénéficient du soutien financier du gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca.