Burkina Faso : Des associations paysannes apprennent des bonnes pratiques de gestion des ressources naturelles

| novembre 13, 2023

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Nouvelle en bref

Rakiswilgda Sawadogo est le président de l’association Wend-panga (La force de Dieu), à Kossoghin, un village de la région du Centre-Nord du Burkina Faso. Les membres de l’association cultivent sur une terre d’un hectare, où ils produisent de la tomate, du chou, de l’oignon et d’autres légumes sur les berges du barrage de Kossoghin. Récemment, ils ont appris à fabriquer de l’engrais organique et protéger le cours d’eau de l’ensablement, tout cela afin de mieux gérer les ressources naturelles de leur région. Les agriculteurs et les agricultrices ont appris comment protéger et restaurer la forêt lors de formations et d’activités de sensibilisation menées dans le cadre du projet ViMPlus. Marie Rose Ganamé affirme que le projet a formé les producteurs et les productrices sur les techniques de conservation et la gestion des écosystèmes, en vue de pérenniser la disponibilité des ressources naturelles telles que les forêts et les cours d’eau. Elle ajoute : « Nous avons fait des consultations communautaires et on a constaté qu’il y a des menaces sur l’ensemble des ressources naturelles à cause de la pression des activités humaines. »

C’est le mois de septembre et la saison des pluies tire à sa fin à Kossoghin, un village situé à une trentaine de kilomètres de Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord au Burkina Faso. Rakiswilgda Sawadogo, la cinquantaine bien révolue, prépare son jardin pour les cultures de contre saison. 

Monsieur Sawadogo est le président du groupement Wend-panga (La force de Dieu) qui regroupe 10 membres, dont deux femmes. Ils exploitent un espace d’un hectare et produisent de la tomate, des choux, des oignons et d’autres légumes aux abords du barrage de Kossoghin. 

Monsieur Sawadogo explique : « Nous avons appris la fabrication de la fumure organique, la protection des cours d’eau contre l’ensablement, la restauration des forêts pour que les ressources naturelles soient conservées et profitent à tous. Aussi, Wend-panga acquiert des terres aux fins d’exploitation agricole. Son président est chargé de répartir équitablement des portions entre les membres de son groupement pour leur exploitation. »

Le groupement emploie les bonnes pratiques de conservation et de répartition des ressources des forêts, des cours d’eau et d’autres types de ressources naturelles aux abords du barrage de Kossoghin, afin qu’elles profitent à tous. Il a bénéficié de l’appui technique du projet ViMPlus. 

Les producteurs et les productrices ont acquis des connaissances sur les méthodes de protection et de restauration de la forêt en participant à des formations et des activités de sensibilisation. Marie Rose Ganamé est la responsable du projet ViMPlus qui intervient dans huit communes de la région du Centre-Nord. Selon madame Ganamé, le projet forme les producteurs et les productrices sur les techniques de conservation et la gestion des écosystèmes pour un accès permanent des populations aux ressources naturelles. Elle ajoute : «Nous avons fait des consultations communautaires et on a constaté qu’il y a des menaces sur l’ensemble des ressources naturelles à cause de la pression des activités humaines. »

Pour aider les communautés à mieux préserver, protéger et restaurer ces ressources, le projet a réalisé une étude d’identification des ressources existant dans la région. Ensuite, le projet a installé des comités de gestion dans chaque commune, et les a formés sur la gestion des ressources naturelles, ainsi que la transformation des produits forestiers non ligneux, la fabrication de la fumure organique, le creusage et l’utilisation des trous zaï, ainsi que la protection des berges des barrages. 

Le projet a également accompagné les comités pour l’élaboration de chartes foncières locales qui concordent avec une loi portant sécurisation foncière en milieu rural au Burkina Faso. Ces chartes foncières sont des règles définies par les communautés en conformité avec la loi. Elles visent à promouvoir les bonnes pratiques pour la protection des ressources naturelles. 

ViMPlus a également a mené des actions de sensibilisation pour une bonne utilisation des différents types de ressources naturelles. Ces actions se sont matérialisées par des émissions de radio, y compris des émissions interactives ou des microprogrammes.

Madame Ganamé explique : « Nous avons fait une émission interactive sur la gestion intégrée des ressources en eau, une autre sur le code forestier et des microprogrammes sur les conséquences des feux de brousse et la cueillette des produits immatures pour sensibiliser les populations sur les effets néfastes de ces actions sur les ressources naturelles. » 

Madame Ganamé soutient qu’avant la mise en œuvre du projet, les communautés utilisaient des pratiques qui polluaient ou dégradaient les cours d’eau. Aux abords des barrages, par exemple, les producteurs et les productrices maraîchers et les orpailleurs employaient des produits chimiques prohibés et qui détruisent la vie aquatique autour des barrages. Les cultures le long des berges du barrage ensablaient aussi le cours d’eau, ce qui occasionne le manque d’eau pendant la saison sèche pour les cultures de contre saison.

Aujourd’hui, les actions de Wend-panga portent des fruits. Les producteurs et les productrices s’organisent pour la protection de la forêt, des cours d’eau et des autres ressources naturelles. Cela a eu un impact positif sur la biodiversité à Kossoghin. Comme l’explique monsieur Sawadogo : « Il y a des plantes ou des animaux qui avaient disparu dans la forêt à cause de la pression de l’activité humaine. Mais actuellement, nous constatons que ces plantes poussent de nouveau et certains animaux reviennent aussi. »

Le projet ViMPlus a appuyé les producteurs et les productrices du Centre-Nord du Burkina Faso pour l’adoption de meilleures pratiques pour la gestion rationnelle et équitable des ressources naturelles, et a pris fin. Mais Wend-panga veut partager son expérience avec d’autres villages. 

Monsieur Sawadogo conclut : « Nous avons lié une amitié avec les villages voisins qui n’ont pas bénéficié de ViMPlus et nous partageons nos connaissances et nos expériences avec eux. Nous espérons que ce projet bénéfique reviendra un jour. »

La présente nouvelle a été financée par ViMPlus. ViMPlus, ou la Victoire sur la malnutrition Plus fait partie du programme RISE II (Resilience in the Sahel Enhanced II) de l’USAID, qui aide les communautés vulnérables du Burkina Faso et du Niger à se préparer efficacement aux crises récurrentes et à les gérer, et à trouver des moyens durables de sortir de la pauvreté. ACDI/VOCA gère et met en œuvre ViMplus.