Burkina Faso : Des agriculteurs(trices) produisent du sésame, de la pastèque et d’autres cultures pour minimiser les pertes liées aux inondations

| octobre 10, 2021

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Nouvelle en bref

Un lundi de fin août, Alexi Badini se lève tôt pour aller voir son champ inondé par les dernières pluies. Monsieur Badini est agriculteur à Tomséré, un village de la province de la Kossi, à environ 270 kilomètres de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Face aux inondations, il produit maintenant des cultures telles que le sorgho pour s’assurer une bonne récolte. Les spécialistes recommandent également de cultiver du riz, ou, une fois que les eaux de crue se retireront, du melon, de la pastèque et des légumes. Les cultures les plus touchées par les inondations sont le sorgho, le mil, le sésame et surtout le maïs. La région de la Boucle du Mouhoun est le grenier du Burkina Faso et produit normalement 1 700 000 tonnes de céréales par an. Toutefois, les inondations influenceront certainement ces prévisions. Plusieurs agriculteurs(trices) des villages de la région ont l’intention de changer ou diversifier les cultures qu’ils/elles produisent afin de réduire les pertes causées par les inondations.

En ce lundi de la fin d’août, Alexis Badini s’est réveillé tôt pour aller constater l’évolution de son champ inondé par les dernières pluies. Après une dizaine de minute sur son vélo, le voilà dans son champ situé à cinq kilomètres de sa maison. Une houe sur son épaule, ce père de famille âgé d’environ 40 ans constate que l’eau est toujours là.

Debout dans le champ, les pieds dans l’eau et l’air découragé il déclare : « On enregistre chaque année des inondations, mais cette année c’est pire. Depuis plus de deux semaines mon champ est inondé. »

Monsieur Badini est un agriculteur de Tomséré, un village situé dans la province de la Kossi, à environ 270 kilomètres de Ouagadougou, la capitale burkinabè. Dans son champ de quatre hectares, il cultive du sorgho, du mil et du niébé.

Face aux inondations, il cultive des cultures particulières pour être sûr d’avoir une bonne récolte.

Il affirme « Avant je produisais beaucoup le maïs qui était très rentable mais cette variété ne résiste pas longtemps aux inondations. Maintenant je produis plus le sorgho. Si l’eau se retire vite, je gagne un peu à la récolte. »

Après les inondations, monsieur Badini a décidé de cultiver du sésame ou de la pastèque pour minimiser ses pertes.

Abdoulaye Soré est un agriculteur qui cultive du mil, du sorgho, du niébé et bien d’autres cultures. Fatigué aussi par d’incessantes inondations, il compte changer de culture dans le futur.

Il explique : « J’ai trois hectares qui sont inondés. Pendant les récoltes on n’aura même pas un tiers de ce qu’on devrait avoir. Nous allons opter pour le riz désormais. »

Serge Dembélé est le directeur provincial en charge de l’agriculture de la Kossi. Selon lui, la superficie des champs inondés cette année est estimée à 3 300 hectares dans la province. Ce sont les exploitations aux abords du fleuve Mouhoun et son affluent le Kossé qui sont les plus impactées.

Les inondations sont dues à une forte pluviométrie. Les communes de Nouna et de Djibasso ont enregistré 1 000 millimètres de pluie en moins de 10 jours. Il y a également le débordement des eaux des fleuves dû à l’ensablement.

Herman Hien est le directeur régional en charge de l’agriculture de la Boucle du Mouhoun, la région de l’ouest du Burkina Faso dont fait partie la province du Kossi. Il indique que ces inondations sont récurrentes dans la région. Il y a eu des pluies importantes et de façon successive dans les six provinces de la région qui ont provoqué ces inondations durant les mois d’août et septembre, mais à divers degrés. Plus de 4 000 hectares de cultures ont été inondés. La province de la Kossi est la plus impactée avec 80% des surfaces inondées.

Les cultures les plus touchées sont le sorgho, le mil, le sésame et surtout le maïs. Monsieur Hien conseille alors aux producteurs(trices) de cultiver le riz qui a besoin de beaucoup plus d’eau que les autres cultures. Outre le riz, ce technicien de l’agriculture conseille également d’autres cultures pour minimiser les pertes dans les périmètres inondés. Il explique : « Les agriculteurs peuvent envisager le melon, la pastèque et les légumes quand l’eau va se retirer des champs. Il est possible de cultiver du sésame, mais à partir du mois d’août, car il a besoin d’au moins deux mois de pluie pour bien produire. »

En plus des champs inondés, certaines populations ont perdu leurs habitations et d’autres biens. Le gouvernement burkinabè à travers le plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables, prévoit une campagne agricole sèche visant à cultiver la tomate grâce à l’irrigation. Cela sera particulièrement important pour les populations touchées par les inondations. Le Conseil National de Secours d’Urgence qui prend en charge les besoins alimentaires et non alimentaires immédiats des populations sinistrées.

La région de la Boucle de Mouhoun est « le grenier » du Burkina Faso et produit normalement 1 700 000 tonnes de céréale par an. Mais les inondations influenceront surement cette prévision. L’agriculture est l’épine dorsale de la région, nourrissant et procurant un revenu aux populations de la région. Plusieurs agriculteurs(trices) de ces villages comptent changer ou diversifier les cultures qu’ils/elles produisent pour réduire les pertes liées aux inondations.

La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.