Afrique du Sud : La destruction des stations météorologiques nuit aux agricultrices et aux agriculteurs

| janvier 18, 2016

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Les agricultrices et les agriculteurs de Limpopo, une des régions les plus arides d’Afrique du Sud, se sont fiés pendant des années aux stations météorologiques communautaires pour savoir quand semer et récolter. Mais les vandales sont en train de détruire les stations, empêchant ainsi les agricultrices et les agriculteurs d’obtenir facilement les prévisions météorologiques.

Anele Rakgwadi est une agricultrice de 43 ans, originaire de Tzaneen, une des plus grandes régions productrices de tomates d’Afrique du Sud. Mme Rakgwadi affirme que le fait de ne pas avoir des stations météorologiques fonctionnelles nuit à ses activités agricoles. Elle explique : « Cette année, nous avons planté nos tomates sans avoir de bonnes connaissances. Il n’y avait aucune station météorologique pour nous prévenir de l’arrivée du gel. Mes deux hectares de tomates ont été [détruits] par la chute des températures. »

Weather station, Vukucinge School, South Africa

Joel Mopati est le technologue agricole en chef de la province de Limpopo. Il soutient qu’il y a 800 stations météorologiques dans la province. M. Mopati explique que la plupart des stations se trouvaient sur des propriétés d’écoles publiques et près de dispensaires médicaux pour éviter que les voleurs et les animaux en divagation ne les touchent. Cependant, cela n’a pas fonctionné. En réalité, seules 441 stations fonctionnent. Les vandales ont détruit le reste.

Mme Rakgwadi est convaincue que le vandalisme est une résultante directe du fort taux de chômage dans sa région. Elle déclare : le chômage créé de troubles aux jeunes de la localité. La nuit, ils enlèvent les cartes de circuits imprimés, les câbles et les détecteurs des stations météorologiques pour les revendre. »

Gladman Xobekile est le responsable des relations publiques de la police de Limpopo. Il affirme que les vandales ont détruit 17 stations météorologiques dans le district de Mokopane entre juillet et septembre 2015. Trente-trois personnes ont été arrêtées. La police a retrouvé dix stations météorologiques dans les parcs à ferrailles.

Cependant, les arrestations et les objets retrouvés n’ont pas été d’une très grande utilité pour les agricultrices et les agriculteurs.

Beatrice Dlodlo est productrice de mangues. Elle soutient que ses récoltes ont été détruites en août, l’an dernier. Elle raconte : « Nous avons mis deux semaines de retard avant de récolter nos mangues en août. Notre station météorologique qui se trouvait au dispensaire local a été volée … Une tempête de grêle nous est tombée dessus et a égratigné les pelures de nos mangues. Les supermarchés de la ville ont refusé d’acheter nos fruits abîmés. »

Rebecca Mashudu est une éleveuse chevronnée de bétail qui transhume avec ses 30 vaches vers Limpopo tous les hivers. Elle se fie aux bulletins météorologiques, et le manque de stations météorologiques fait qu’il est difficile pour elle de savoir exactement là où elle doit conduire ses animaux. Elle déclare : « Il n’y a aucune station météorologique fonctionnelle pour prévenir les bergères, les bergers, les agricultrices et les agriculteurs de l’avancée de mauvaises pluies. J’ai perdu sept jeunes vaches à cause des gelures. »

Les agricultrices et les agriculteurs comme Mme Rakgwadi veulent que la situation change – et le plus rapidement possible. Elle déclare : « Les stations météorologiques doivent être installées dans nos champs. De cette façon, nous pourrons les surveiller efficacement. »