2. Nigéria: Un Institut conseille aux agriculteurs de se prémunir contre le « yam dieback » (guardian.co.uk)

| mars 31, 2008

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L’assombrissement des feuilles sur un plant d’igname peut être un signe d’un sérieux problème dans le sol. L’anthracnose, une maladie fongique également connue sous le nom de « yam dieback », se manifeste par un noircissement des feuilles et peut entraîner le vieillissement précoce de la plante, ce qui produit la croissance insuffisante des tubercules. Une alerte a été lancée auprès des agriculteurs nigérians après que la maladie a été signalée dans les états d’Enugu et d’Anambra. Ces états font partie de la ceinture de l’igname, une région du Nigéria qui assure environ 70 % de la production mondiale d’igname. Les ignames sont principalement cultivées par des petits agriculteurs, qui font souvent l’agriculture intercalaire de céréales et de légumes.

Le Dr. Kenneth Nwosu est directeur exécutif du National Root Crops Research Institute, qui a enquêté sur l’incidence du « yam dieback » dans l’Anambra et l’Enugu. Il dit que la maladie pourrait se propager rapidement. Et puisque les ignames sont un aliment de base au Nigéria, on craint que cela ne conduise à une crise d’insécurité alimentaire.

La maladie a probablement été introduite dans la ceinture de l’igname par des boutures ou des semences d’ignames infectées. Si un agriculteur utilise des plants infectés, la maladie peut se propager rapidement à des domaines voisins. Lorsque la maladie se transmet par l’eau, les fortes pluies et l’humidité favorisent la dissémination de la maladie.

Le Dr. John Ikeorgu est le coordinateur du programme d’igname pour le National Root Crops Research Institute. Il dit que le « yam dieback » du Nigéria a dévasté les cultures en 1992. Plus de 90 % des fermes étudiées à l’époque étaient touchées par la maladie.

L’institut a plusieurs suggestions pour les agriculteurs qui veulent prévenir l’infection de leurs cultures par le « yam dieback ». Les agriculteurs devraient se procurer de nouvelles semences ou boutures d’ignames à planter. Au Nigéria, ces dernières peuvent être achetées auprès de l’Agricultural Development Projects ou du National Root Crops Research Institute. L’institut affirme que ses plants hybrides sont résistants au « yam dieback » et peuvent produire deux récoltes par an.

Mettre la terre en jachère (une terre labourable qu’on laisse reposer) peut aussi aider. Le Dr. Ikeorgu explique que la culture de l’igname nécessite des sols très fertiles. Par conséquent, les agriculteurs ont pour habitude de laisser leurs champs en jachère pendant 5 à 10 ans entre les récoltes d’ignames. Mais les besoins croissants en nourriture et en revenus ont poussé les fermiers à planter des ignames plus fréquemment. Une conséquence de cette pratique est que les agents pathogènes des plantes âgées survivent dans le sol et pourraient réinfecter de nouvelles cultures.

D’autres conseils pour la prévention des maladies et la promotion d’un bon rendement d’ignames: planter les ignames au début de la saison des pluies, avant que le sol ne devienne trop humide, désherber les cultures quatre, huit, et 12 semaines après la plantation et appliquer l’engrais à la dose recommandée.