2. Afrique : Des investissements en agriculture sont nécessaires pour réduire la pauvreté (CAADP, Reuters , AllAfrica, Daily Monitor, ActionAid)

| juin 14, 2010

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M. Kakye saute dans un mini-bus et fait le voyage de cinq heures vers Kampala, la capitale de l’Ouganda. Il pratique une agriculture de subsistance sur ses deux acres de maïs. Mais il ne fait pas le voyage pour vendre les produits de sa ferme.

Il vend plutôt de vieux vêtements et des produits fabriqués en Chine, à un petit stand rouillé, dans le marché animé de Nakawa Taxi Park. M. Kakye dit qu’il n’a pas d’autre choix que d’avoir un deuxième emploi. Il gagne 150000 shillings ougandais (environ 65 dollars américains) par mois, en vendant du lait. Mais cela ne suffit pas pour nourrir sa famille de huit personnes.

Il dit: « Nous sommes engagés dans l’agriculture parce que nous avons de l’énergie. Mais les prix des intrants agricoles sont trop élevés. » Il se plaint que les services de vulgarisation sont insuffisants pour les agriculteurs pauvres, en disant:« On me dit que le gouvernement a livré des intrants agricoles, mais je ne les ai pas vus. »

En 2003, 18 gouvernements africains ont signé la Déclaration de Maputo. Ils ont convenu d’allouer 10% de leurs budgets nationaux à l’agriculture. Pourtant, selon le PDDAA (Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine), seuls 10 des 18 pays ont atteint cet objectif.

Ces dernières années, l’Ouganda a alloué entre cinq et sept pour cent de son budget national à l’agriculture. En avril, le Président Museveni, de l’Ouganda, a renouvelé sa promesse d’augmenter ce pourcentage à 10%.

Le mois dernier, les agences des Nations Unies qui soutiennent les petits agriculteurs, comme l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (FIDA), ont demandé aux autres pays de respecter les engagements qu’ils ont pris en 2003.

Lors de la réunion du Forum économique mondial en Afrique, Kanayo Nwanze, Président du FIDA, a déclaré: « Les pauvres en milieu rural doivent recevoir de l’aide parce que ce sont eux qui produisent les denrées alimentaires que nous consommons. Nous devons les aider à devenir rentables. »
Pourtant, l’aide des donateurs internationaux en matière d’agriculture est au point mort. Cela a ralenti les progrès, et a mis en évidence d’autres facteurs tels que l’insuffisance des infrastructures et l’accès insuffisant aux marchés.

Les gouvernements allouent aujourd’hui une moyenne de 5% de leurs budgets nationaux à l’agriculture. Pourtant, il est évident que l’augmentation des dépenses en agriculture fonctionne. La plupart des gouvernements qui consacrent plus de 10% de leur budget à l’agriculture ont réussi à réduire la faim au sein de leur population.

Huit autres pays signeront la Déclaration de Maputo d’ici fin juin 2010.