1. Nigéria: Groupe pour les femmes défenseurs des droits des agriculteurs (Par Greg Modestus, pour Agro Radio Hebdo, au Nigéria)

| avril 7, 2008

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Dans la communauté de Catherine Chukwuma, la tradition fait en sorte que les femmes ne peuvent pas posséder de terres. Selon les croyances traditionnelles, les femmes appartiennent à leurs maris ou à leurs pères donc elles n’ont aucun droit de propriété. Cette tradition a dévasté Mme Chukwuma lorsque son mari est mort et que les frères de son mari ont repris les terres de sa famille.

Tout au long de son mariage, Mme Chukwuma travaillait sur des petits lopins de terre dans la communauté d’Ogbaku dans l’État d’Imo, dans le sud-est du Nigéria. La survie de la famille dépendait de la vente du manioc qu’elle produisait. Mais quand elle est devenue veuve, Mme Chukwuma ne pouvait plus assurer ni sa survie ni celle de ses trois enfants. Ses garçons auront une chance d’obtenir une partie des terres lorsqu’ils seront plus âgés mais pendant quatre ans, elle dépendait de sa famille et de ses voisins pour la nourriture. Tout cela a finalement changé lorsqu’elle s’est alliée au Dynamic Women’s Group.

Le Dynamic Women’s Group a été formé par des femmes mariées et des veuves déterminées à améliorer les moyens de subsistance des femmes d’agriculteurs de leur communauté. Leur principale préoccupation était les pratiques traditionnelles qui ne sont pas conformes aux législations de l’Etat qui garantissent aux femmes «l’égalité devant la loi». Lorsque le groupe a entendu parler de la situation de Mme Chukwuma, ses membres ont décidé de passer devant le conseil traditionnel. Le conseil a entendu parler de la façon dont la perte de terres suivant le décès de son mari avait nui à la famille de Mme Chukwuma. Le conseil a donc décidé, dans son cas, de redonner les terres à Mme Chukwuma.

Mme Ogechi est avocate. Elle est aussi une des dirigeantes du Dynamic Women’s Group. Elle dit que l’abus des droits fonciers des femmes l’ont motivée, elle et d’autres femmes au sein de la communauté, à former l’organisation. Depuis 2002, l’organisation a amélioré la vie des agricultrices en travaillant avec les autorités traditionnelles et constitutionnelles. Dans les cas d’injustice, l’organisation cherche à établir un dialogue plutôt que de faire des manifestations. Cette approche a fait que Mme Ogechi et le Dynamic Women’s Group sont une force pour les droits des femmes dans la région d’Ogbaku.

En dehors de ses travaux dans les systèmes gouvernementaux et juridiques, l’association a de nombreux autres programmes de soutien pour les femmes agricultrices. Le Dynamic Women’s Group aide les veuves ayant peu de terres à louer des terres supplémentaires au cours de la saison agricole. Les veuves et les femmes défavorisées sont également prises en charge pour faciliter l’obtention de tiges de manioc à planter. Le groupe a également rejoint les adolescentes défavorisées, en les aidant à bénéficier d’une éducation formelle et de formations professionnelles.