1. Kenya: les technologies de lutte contre les maladies de la banane (par Sawa Pius, pour Agro Radio Hebdo, à Mombasa, Kenya)

| novembre 3, 2008

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Les petits exploitants de l’ouest du Kenya recourent à leurs connaissances indigènes pour lutter contre des ravageurs tels que les nématodes, qui affectent principalement le secteur de la banane. Les agriculteurs utilisent des cendres de bois, de l’eau chaude et des légumes verts comme le Crotalaria ochroleuca. Ce légume est aussi appelé Mitoo dans la communauté Lughya. L’utilisation de ces méthodes aide les agriculteurs à réduire leur utilisation en produits chimiques, à promouvoir l’agriculture biologique et à accroître le rendement de leurs produits de ferme.

Habakku Khamala est un agriculteur du village de Shibuli, dans le district de Kakamega. Il élimine les nématodes en traitant les jeunes plants de banane avec de l’eau chaude. Les racines de la jeune plante sont presque entièrement coupées. Ensuite, l’eau est bouillie et on la laisse tiédir. La partie inférieure de la jeune plante est plongée dans l’eau chaude pendant 20 minutes. M. Khamala dit que cela étouffe et tue tous les nématodes sans nuire à la plante elle-même.

Répandre des cendres autour de la tige de la banane est une autre façon de tuer les nématodes. M. Khamala explique que lorsqu’il pleut, les cendres s’infiltrent dans le sol, tuant tous les nématodes.

Une autre méthode utilise le légume indigène Crotalaria ochroleuca, populairement appelé Mitoo dans la communauté Lughya, dans l’ouest du Kenya. Le Mitoo contient un poison, ce qui tue les nématodes, au contact. Les agriculteurs nettoient le pourtour de la tige de la banane et plantent le Mitoo à cette endroit. Le légume est facile à trouver et est une bonne source d’éléments nutritifs.

Une équipe de chercheurs de l’Université d’agriculture et de technologie Jomo Kenyata a travaillé à faire la promotion de ces technologies indigènes. Les chercheurs vont visiter des fermes, dans la matinée, pour inspecter les terres, identifier les bons insectes et faire la gestion des ravageurs.

M. Khamala souligne que ces méthodes à faible coût pour lutter contre les nématodes ne sont pas nouvelles. Ces méthodes ont été utilisées dans cette région pendant des années, depuis l’époque où les ancêtres de M. Khalama cultivaient des bananes saines. Les méthodes indigènes sont de plus en plus populaires aujourd’hui, étant donné que les agriculteurs modernes réalisent qu’elles fonctionnent bien.

Des écoles de connaissances indigènes de terrain facilitent la dissémination d’information. Il y a maintenant plus de 800 écoles de ce type dans les régions de Kakamega, Bungoma et Busia. Chaque école forme 24 agriculteurs.
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