1. Burkina Faso: Les agriculteurs lancent un appel à l’union contre la faim (écrit par Inoussa Maïga, pour Agro Radio Hebdo, au Burkina Faso)

| octobre 11, 2010

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Saïdou Ouedrago, paysan à Koualga, un village du sud du Burkina Faso, est un homme comblé. Ses champs de céréales promettent de bonnes récoltes.

Le pays s’apprête à célébrer la Journée mondiale de l’alimentation 2010. Cette année, c’est à Gourcy, une localité du nord du pays, que se déroulera la manifestation prévue. « C’est une commémoration dans la douleur car la flambée des prix en 2007 et 2008 a aggravé l’insécurité alimentaire des pays en développement, particulièrement du Burkina », déclare Saïdou.

En effet, selon la FAO, en 2009, le seuil critique d’un milliard de personnes souffrant de la faim dans le monde a été atteint, en partie à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires et de la crise financière. La FAO a révisé cet estimation à 925 millions.

Alors qu’il n’y a jamais eu autant de personnes souffrant de la faim dans le monde, M. Ouedrago, se dit confiant. Il s’explique: « Ce qui est bien, c’est que l’agriculture figure de plus en plus dans les agendas internationaux. »

Bakary Korgo, producteur dans la vallée du Kou, et Souleymane Diabate, agriculteur dans la région des Cascades, ignoraient qu’il y avait une Journée Mondiale de l’alimentation. Mais ils se disent ravis d’en apprendre l’existence. « Si une telle journée existe, c’est une bonne chose car l’alimentation est au centre de nos préoccupations quotidiennes », lance M. Korgo. Et M. Diabate de renchérir: « Nourrir une population burkinabè en pleine croissance est un défi par rapport auquel nous, agriculteurs, nous engageons beaucoup. C’est salutaire de dédier une journée à l’alimentation ».

Agriculteurs engagés, M. Ouegrado, M. Korgo et M. Diabate appellent à une union sacrée contre la faim. « Pour avoir de la nourriture, il faut d’abord que nous, agriculteurs, arrivions à bien produire. Cette journée est l’occasion pour nous, agriculteurs, d’interpeller nos gouvernants au sujet des difficultés que nous rencontrons », martèle M. Ouedrago.

« L’accès aux intrants agricoles essentiels à l’accroissement de la productivité agricole fait défaut. Nous manquons d’informations actualisées sur les marchés. Cela ne nous permet pas de réaliser de bons bénéfices en vendant nos produits », confie M. Korgo.

« Les institutions publiques, les organisations de la société civile et les organisations privées doivent travailler main dans la main pour promouvoir l’agriculture, en vue de vaincre la faim et l’extrême pauvreté de nos populations », déclare M. Diabate.

Le gouvernement burkinabè et les bailleurs de fonds internationaux ont renouvelé leur engagement à augmenter les investissements agricoles. Les trois paysans se déclarent optimistes, en ce qui concerne l’atteinte de la sécurité alimentaire dans le pays.