1. Afrique du Sud: les agriculteurs rejettent la pomme de terre GM (African Agriculture, IOL, Meridian Institute)

| septembre 29, 2008

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Il y a environ six ans, une pomme de terre génétiquement modifiée (GM) a été développée dans les laboratoires d’une université américaine. Dans les années qui ont suivi, la pomme de terre GM a été testée dans des champs d’Afrique du Sud. La pomme de terre GM était censée être une aubaine pour les petits agriculteurs car elle est résistante à un certain ravageur qui peut détruire les pommes de terre, aussi bien celles qui sont dans le sol que celles qui sont stockées. Mais, alors que cette variété de pomme de terre est sur le point d’être commercialisée, les agriculteurs disent qu’ils ne veulent pas en entendre parler.

L’Agricultural and Research Council, en Afrique du Sud, a travaillé avec le soutien de l’Agence des États-Unis pour le développement international pour développer la pomme de terre SpuntaG2. Cette variété de pomme de terre a été génétiquement modifiée pour inclure un micro-organisme naturel appelé Bacillus thuringiensis. L’insertion de ce micro-organisme, communément appelé Bt, dans le code génétique d’une plante permet à la plante de produire une toxine qui tue certains insectes. Dans le cas de la pomme de terre SpuntaG2, la toxine cible un papillon de nuit qui attaque les tubercules.

Le ver du papillon de nuit qui attaque les tubercules perce la pomme de terre, puis fraie son chemin hors de la pomme de terre, la détruisant de l’intérieur. Selon l’Agricultural and Research Council, on évalue à 40 millions de rands sud-africains (environ 5 millions de dollars américains soit 3,5 millions d’euros) les pertes annuelles dues à ce ravageur. Le Council a soumis une requête auprès des autorités sud-africaines sur les OGM (organismes génétiquement modifiés), en vue de commercialiser les SpuntaG2, ce qui permettrait à tout agriculteur de les acheter et de les cultiver.

Les agriculteurs sud-africains, cependant, doutent des avantages économiques de la pomme de terre génétiquement modifiée. Potatoes South Africa est un groupe qui représente les agriculteurs de pommes de terre. Ce groupe a fait circuler une pétition demandant au gouvernement d’empêcher la sortie commerciale de la pomme de terre GM.

Ben Pieterse est le directeur de recherche de Potatoes South Africa. Il dit que les papillons de nuits ne sont pas un problème majeur pour les agriculteurs. f a identifié cinq autres ravageurs et maladies – y compris les mineuses des feuilles, les cloques, les tavelures, et d’autres virus – comme une priorité plus élevée que le papillon de nuit qui attaque les tubercules.

Tout avantage que les agriculteurs recevraient grâce à la pomme de terre GM serait contré par la réaction négative des consommateurs, soutient-il. Et comme il n’y a pas d’étiquetage obligatoire pour les pommes de terre GM et aucun essai de traçage ou de procédure, il serait impossible de bien identifier les pommes de terre GM. C’est un problème pour les marchés d’exportation et les agriculteurs qui fournissent des pommes de terre aux grandes chaînes alimentaires qui n’achètent pas de pommes de terre GM.
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