Burkina Faso: Un agriculteur élève les abeilles pour avoir plus de revenus et protéger l’environnement

| janvier 23, 2024

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Nouvelle en bref

Yan Floran Millogo est un apiculteur de Yabasso, au Burkina Faso, qui élève les abeilles non seulement pour avoir plus de revenus, mais également pour sauvegarder l’environnement. En 2018, monsieur Millogo et d’autres collègues apiculteurs et apicultrices ont adhéré à la coopérative Scoops-AY et ont appris l’importance des abeilles en tant que pollinisateurs. Les abeilles contribuent à la production alimentaire des agriculteurs et des agricultrices d’exploitations familiales dans le monde. Elles pollinisent plus de 75 % des cultures vivrières de la planète. En disposant les ruches de façon stratégique, monsieur Millogo contribue à la prévention du déboisement excessif et crée des abris sûrs pour la faune. L’apiculture est devenue une source de revenus importante, avec les apiculteurs et les apicultrices qui commercialisent divers produits qui profitent à la communauté, y compris le miel, les jus et les pommades. Monsieur Millogo possède 20 ruches et gagne jusqu’à 300 000 francs CFA (500 $ US) chaque année.

Nous sommes un dimanche et il est environ 13 h à Yabasso, une localité de la région des Hauts-Bassins, située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso. Yan Floran Millogo a fini sa dévotion et s’apprête à aller à la fontaine pour puiser de l’eau. Il doit donner à boire à ses abeilles, dont les ruches sont situées une dizaine de kilomètres de sa maison.

Monsieur Millogo élève des abeilles pour augmenter ses revenus en vendant du miel, mais également pour contribuer à la sauvegarde de l’environnement. Il déclare : « L’apiculture est une tradition chez nous. J’ai appris à élever les abeilles avec mon père pour produire du miel. Mais lors d’une formation, j’ai appris que les abeilles contribuent aussi à la reproduction des arbres. Donc j’ai redoublé d’efforts dans l’apiculture. »

En 2018, monsieur Millogo a adhéré à une coopérative d’apiculteurs et d’apicultrices de Yabasso dénommée Scoops-AY. Grâce à l’appui d’un fonds d’intervention pour l’environnement, il a suivi une formation en techniques apicoles. Monsieur Millogo et 29 autres membres de la coopérative ont aussi bénéficié d’une sensibilisation sur la contribution des abeilles à la reproduction des plantes et la production agricole en tant que pollinisateurs. Il déclare : « J’ai compris combien cette activité pouvait être bénéfique pour moi et pour les plantes. »

Nazé Abdoulaye Konaté est inspecteur des Eaux et forêts à la direction provinciale de l’environnement de Bobo-Dioulasso. À ses dires, l’apiculture favorise le développement de la flore. De plus, les abeilles font partie de la biodiversité à préserver. Elles sont connues pour être les meilleures pollinisatrices des plantes. Elles sont capables de butiner le pollen de 250 fleurs par heure et de stocker sur une seule patte 500 000 grains de pollen.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les abeilles, ainsi que d’autres insectes pollinisateurs améliorent la production alimentaire de deux milliards d’agriculteurs et d’agricultrices d’exploitations familiales dans le monde par la pollinisation. Selon les estimations, 90 % des plantes à fleurs dépendent de la pollinisation pour se reproduire et plus de 75 % des cultures vivrières du monde dépendent de la pollinisation dont l’abeille est le pollinisateur de 71 % des plantes nourricières, qu’elles soient sauvages ou domestiques.

La pollinisation consiste au transfert du pollen depuis l’appareil reproducteur mâle qu’est l’étamine vers l’organe femelle de la fleur appelé pistil. Monsieur Konaté déclare : « Cela signifie que sans les abeilles qui représentent le groupe le plus actif de pollinisateurs, presque toutes les plantes que nous utilisons pour nous nourrir, nous soigner ou nous habiller disparaitraient. »

Monsieur Millogo a trouvé très utiles les techniques apprises lors de la formation. Il déclare : « En plus de la connaissance de l’abeille, on a également appris comment déposer une ruche. » La ruche doit être déposée loin du bruit comme les lieux publics, les habitations et la route, de préférence sous un arbre ombrageux comme le manguier, le karité ou l’anacardier. Les apiculteurs et les apicultrices doivent aussi abreuver les abeilles. Pour la récolte du miel, les gens devraient utiliser la fumée pour calmer les abeilles qui sont très sensibles au stress.

Monsieur Millogo soutient que l’installation de ruches dans les forêts contribue à la protection de l’environnement, en ce que cela empêche la coupe abusive du bois. Il ajoute : « Les abeilles vous attaquent lorsque vous faites du bruit. Du coup, là où il y a les ruches, les gens évitent d’aller vers ces lieux pour couper le bois. Ces lieux deviennent aussi un abri sécurisé pour la faune tels que les oiseaux, les écureuils et d’autres insectes. »

Monsieur Konaté soutient que l’apiculture est devenue une activité pourvoyeuse d’emplois et une source de revenus. Par exemple, à partir du miel et d’autres produits dérivés du miel, les femmes fabriquent des jus, des boissons alcoolisées ou de la pommade. Les artisans et les artisanes utilisent la cire dans le processus de fabrication de métaux tels que le bronze. La gelée royale sert à la fabrication de médicaments pharmaceutiques. Il raconte que monsieur Millogo qui possède 20 ruches gagne jusqu’à 300 000 francs CFA (500 $ US) par an.

Monsieur Konaté conclut : « L’abeille préserve la biodiversité et constitue un grand atout pour l’agriculture et pour l’arboriculture. Il faut donc la protéger. »

La présente nouvelle a été produite grâce à une subvention du ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et de l’IRDC au Canada. Les avis exprimés ici ne représentent pas nécessairement ceux du ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas ni ceux de l’IRDC ni de son conseil d’administration.