Magnim Karouwe | mars 3, 2025
Nouvelle en bref
Dans le village de Klotchomé, au sud du Togo, la saison sèche a rendu clairsemée la végétation luxuriante de la forêt d’Asrama, mais ses ressources permettent toujours aux habitants de subvenir à leurs besoins. Pendant qu’elle ramasse du bois sec, Kohan Ayaba, 70 ans, déclare : « Cette forêt est une bénédiction pour nous. Elle nous procure du bois mort pour la cuisine et l’utilisation familiale. » La communauté gère et protège activement la forêt, signale les activités illégales et adhère aux pratiques agroforestières. Aménagée en 1941, cette forêt fournit du bois de chauffe, du miel et des plantes médicinales. Les habitants tirent profit des pratiques durables, obtiennent des primes pour l’entretien des arbres et contribuent aux projets de développement communautaire, tout en protégeant l’écosystème.
C’est la saison sèche au sud du Togo, et le ciel est brumeux au-dessus de Klotchomé, un village situé à 32 kilomètres de la préfecture de Haho, dans la région des Plateaux. Dans la forêt d’Asrama, la végétation naguère abondante a disparu, n’arborant plus que quelques feuilles éparses accrochées aux arbres. Des branches sèches jonchent le sol. Parmi les habitants du village qui s’y promènent, Kohan Ayaba, 70 ans, demeure solide et active chez elle, à Klotchomé. Ce matin, elle ramasse du bois sec dans la forêt. Madame Ayaba déclare : « Cette forêt est une bénédiction pour nous. Elle nous procure du bois mort pour la cuisine et l’utilisation familiale. »
En retour, madame Ayaba, à l’instar d’autres membres de la communauté, participe à la gestion et à la protection de la forêt pour pouvoir bénéficier de ses ressources et de ses services. Madame Ayaba explique : « Quand j’étais petite, j’aidais et j’accompagnais mes parents lorsque l’État reboisait cette forêt. » Aujourd’hui, elle laboure un champ constitué de deux terrains, où elle cultive du maïs et du gombo tout en appliquant les règles de gestion établies. Madame Ayaba comprend qu’il est important de protéger la forêt, et elle signale la coupe illégale des arbres et évite de le faire sur son champ. Elle ajoute que les personnes qui contreviennent aux règles risquent des amendes de 50 000 francs CFA (80 $ US) à 200 000 francs CFA (320 $ US).
Gblèguèdè Assou est le secrétaire du comité de développement villageois de Klotchomé, et, selon lui, la forêt d’Asrama a été aménagée en 1941 grâce au soutien de la communauté locale. À l’époque, les gens du village avaient fourni de la main-d’œuvre pour aménager des pépinières, effectuer le reboisement et assurer la protection, le développement et l’utilisation durable de la forêt. Plus de 50 ans plus tard, la forêt profite toujours à la population locale, à qui elle procure du bois de chauffe, ainsi que de précieux produits forestiers, tels que le miel, les fruits et les plantes médicinales.
L’office public des forêts a introduit un système de gestion participatif en collaboration avec la communauté pour préserver la biodiversité. Des directives claires réglementent la pratique de l’agriculture dans la forêt, et les communautés locales pratiquent une méthode agroforestière dénommée Taungya. Cette approche permet aux agriculteurs et aux agricultrices de cultiver sur les terres non reboisées pendant que les forestiers et les forestières reboisent progressivement la région. À mesure que les arbres grandissent, les agriculteurs et les agricultrices s’occupent de leurs cultures et de la jeune forêt. Le gouvernement encourage financièrement les personnes qui entretiennent bien les arbres, en leur offrant en moyenne 20 000 francs CFA (32 $ US) par hectare.
Kokou Afantchao est le responsable de l’office des forêts du secteur d’Asrama. Il explique que la gestion efficace de la forêt est régie par les droits que le code forestier du Togo accorde aux communautés locales. Ces droits s’appliquent notamment au ramassage du bois mort et des produits forestiers non ligneux. Cependant, la chasse et la coupe du bois vert sont strictement interdites dans la forêt classée.
Pour promouvoir des pratiques durables, l’office des forêts a organisé des campagnes de sensibilisation, des discussions et des réunions avec les chefs traditionnels pour souligner l’importance de la protection des forêts. L’office a également recruté des pisteurs communautaires pour surveiller et signaler les cas d’exploitation forestière illégale.
Grâce à cette approche de gestion participative, la communauté de Klotchomé récolte les fruits de la forêt. Selon monsieur Afantchao, le village bénéficie d’un microclimat créé par la forêt, qui protège également les habitants du village des inondations, de l’érosion et de la destruction des maisons en cas de vents violents.
Les habitants de Klotchomé bénéficient également de terres arables destinées à l’agriculture dans le cadre du plan d’aménagement de la forêt classée. Lors des coupes de bois saisonnières effectuées par l’office des forêts, des emplois temporaires sont créés pour les jeunes du village.
De plus, les communautés locales reçoivent une part des revenus provenant du ramassage de bois effectuée par l’office dans la forêt classée d’Asrama. Ces fonds sont consacrés aux projets de développement social et communautaire, tels que la construction d’écoles et de centres de jeunesse. La forêt constitue également un espace sacré pour la population de Klotchomé qui a disposé des objets sacrés dans des endroits clés de la forêt, où se tiennent périodiquement des cérémonies rituelles.
La forêt classée d’Asrama couvre 1954 hectares, y compris les zones reboisées et non reboisées. Aujourd’hui, la forêt abrite diverses espèces d’arbres qui fournissent de précieuses ressources et des avantages aux communautés locales. Ces ressources comprennent le teck, l’acajou, le néré, le kapokier et les manguiers, parmi d’autres.
