Togo : Des femmes réalisent des profits grâce à la production d’anacardes

| mars 7, 2022

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Nouvelle en bref

Madame Akakpo cultive l’anacarde depuis douze ans. Sa plantation d’un hectare et demi se trouve à Ogoukolidè, dans la région des Plateaux, au Togo. Elle y cultive également des céréales et des légumineuses. Cette association de cultures procure à madame Akakpo assez de revenus pour les besoins de sa famille, et un surplus de nourriture pour sa consommation familiale. À mesure qu’elle acquérait plus d’assurance dans la culture de l’anacardier, madame Akakpo agrandit sa plantation de trois quarts d’hectare à la superficie qu’elle a actuellement, et cette activité est une véritable source de revenus pour sa famille. À l’instar de madame Akakpo, plusieurs autres femmes gagnent leur vie grâce à l’anacarde, car les femmes cultivent de plus en plus cette plante au Togo. Pour encourager plus de femmes à investir dans la culture de l’anacardier, des organisations togolaises sensibilisent les femmes par rapport aux avantages qu’il y a à avoir une plantation et aident celles qui se trouvent dans les régions éloignées où des terres sont disponibles pour des plantations d’anacardes.

Une bassine sur sa tête, Joséphine Akakpo rentre à pas lents à la maison après une journée de travaux champêtres. Madame Akakpo a passé sa journée à décortiquer le soja sous ses anacardiers. Alors que le soleil s’éclipse à l’horizon, madame Akakpo profite des derniers rayons du soleil pour débarrasser son soja des déchets restants. 

Madame Akakpo cultive l’anacarde depuis douze ans. Sa plantation d’un hectare et demi se trouve à Ogoukolidè, dans la région des Plateaux, au Togo, où elle cultive également des céréales et des légumineuses. Cette association de cultures procure à madame Akakpo assez de revenus pour subvenir aux besoins de sa famille, et même de la nourriture pour sa consommation familiale.

Elle explique : « J’investis une partie des gains de la vente d’anacardes dans mon champ de céréales, et j’utilise le reste pour les besoins de mes enfants, y compris la nourriture, les frais de scolarité et les soins de santé. »

C’est au Bénin où son mari et elle ont vécu quelque temps que madame Akakpo a su pour la première fois qu’elle pouvait gagner sa vie grâce à la production d’anacardes.

À la mort de ce dernier, madame Akakpo retourna au Togo et négocia avec son frère aîné pour hériter d’un lopin de la terre familiale afin de pouvoir nourrir sa famille. En tant que veuve et mère de cinq enfants, elle était décidée à gagner sa vie, et à partir de ce qu’elle avait observé au Bénin, madame Akakpo savait que la production d’anacardes serait prometteuse. Son frère fit d’accord, et, maintenant, madame Akakpo possède son propre lopin d’un hectare et demi.

À mesure qu’elle acquérait de l’assurance dans la production d’anacardes, madame Akakpo agrandit la superficie de sa plantation de trois quarts d’hectare à ce qu’elle possède aujourd’hui, et cela représente une véritable source de revenus pour sa famille.

À l’instar de madame Akakpo, plusieurs autres femmes gagnent leur vie grâce à l’anacarde, car cette plante est de plus en plus cultivée par les femmes au Togo. Noélie Kao possède également une plantation d’anacardiers à Tchamba, dans la région centrale du Togo. Son lopin d’un hectare est un héritage de son défunt mari. En temps normal, ce sont les hommes de la famille de son mari qui auraient hérité de la terre, mais comme il y avait déjà des anacardiers sur la terre, madame Kao a reçu l’autorisation de continuer à s’occuper de la plantation.

Grâce au revenu de la vente des anacardes, madame Kao a pu acheter un autre hectare qu’elle a utilisé pour agrandir la superficie totale de sa plantation. Maintenant, madame Kao récolte parfois quatre sacs de 100 kilogrammes chacun par hectare, qu’elle vend pour un total de 200 000 FCFA (environ 340 $ US).

Madame Kao est fière de sa plantation, même si le travail n’est pas toujours facile. À ses dires, l’entretien des anacardiers parfois un grand problème. Elle affirme que le travail demande beaucoup d’efforts physiques, mais que cela est nécessaire pour maintenir la plantation en bon état et éviter les feux de brousse.

Elle explique : « Pour espérer avoir un bon rendement, il faut tailler les arbres. Seulement en tant que femme, je ne peux pas le faire seule. »

Elle ne peut pas tailler les branches, couper l’herbe et pulvériser les pesticides seule. Par conséquent, chaque année, elle contracte un prêt de 40 000 francs CFA (68 $ US) pour payer un petit groupe de métayers pour l’aider à effectuer le travail.

Madame Kao soutient que le remboursement des prêts réduit son revenu.

Elle explique : « L’an dernier, j’ai récolté sur ma parcelle quatre sacs de 100 kilogrammes de noix de cajou sur ma terre. Puisque j’avais un prêt à rembourser, j’ai utilisé les profits d’un sac à cette fin. »

Cependant, madame Kao est encouragée, car la production d’anacarde est vraiment rentable. Même après avoir remboursé le prêt, elle a réalisé un profit de 150 000 FCFA (255 $ US) l’an dernier.

Afin d’encourager plus de femmes à investir dans la production de l’anacardier, des organisations togolaises sensibilisent les femmes sur l’importance d’avoir une plantation

Monsieur Patere Koudjowoudema est le secrétaire général de la Fédération Nationale des Coopératives de Producteurs d’Anacardes qui représente plus de 30 000 producteur.trice.s au Togo, dont 7565 femmes, ce qui représente environ 25 % de l’effectif total du groupe.

C’est un chiffre relativement faible, mais qui réjouit monsieur Koudjowoudema.

Il explique : « Nous apprécions ces femmes qui ont pu posséder des terres et les exploitent. Le nombre des planteuses d’anacarde fait déjà un quart des producteurs, ce chiffre n’est pas à négliger. »

Pour aider un plus grand nombre de femmes à s’impliquer dans la production d’anacarde, la fédération aide les femmes des milieux reculés où des terres sont disponibles pour des plantations d’anacardes.

En ce qui concerne madame Akakpo, elle espère que sa plantation lui permettra d’offrir un lendemain meilleur à ses enfants dans la production de l’anacarde.

Elle déclare : « Grâce aux revenus de ma plantation d’anacardes, je compte créer une autre plantation, ce qui sera un héritage pour mes enfants. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmhH (GIZ) qui met en œuvre le projet Centres d’innovations vertes.

Photo : Noix de cajou jumelles. Crédit : Abhishek Jacob, 2009.