Amina Abdul | octobre 2, 2017
Tito Nyambwa a pris sa retraite de l’enseignement il y a cinq ans, mais il déborde toujours d’énergie pour l’agriculture. Puisqu’il n’a plus de salaire, il lui est difficile d’acheter de l’engrais chimique pour ses vignes. Il utilise donc de l’engrais organique, et subvient aux besoins de sa famille en vendant sa récolte à une société de production de vin.
Monsieur Nyambwa est originaire du village de Mpunguzi, dans la région de Dodoma, au centre de la Tanzanie. Il affirme que l’agriculture biologique rend son sol plus fertile, ce qui génère des rendements plus élevés.
Monsieur Nyambwa procède à deux vendanges de raisins biologiques par an, y compris une petite vendange en saison sèche et une plus grande en saison pluvieuse. Il vend le kilogramme de raisins à 1 500 shillings tanzaniens [0,66 $US] à la Central Tanzania Wine Company, dans la ville de Dodoma.
Il déclare : « Au cours d’une saison, s’il pleut bien, je gagne deux à trois millions de shillings tanzaniens [880 $ à 1 325 $US]. »
Dickson Sulutya est un autre viticulteur du village de Mpunguzi. Il fertilise ses vignes et ses légumes avec le fumier organique de son bétail. Il explique : « C’est de l’engrais léger que vous pouvez mélanger à la terre [avant de planter les pieds de vigne]. »
M. Sulutya dit préférer ne pas utiliser d’engrais chimiques, car il croit qu’ils rendent le sol moins fertile après quelques années d’utilisation.
Frank Joseph lui aussi cultive des raisins à Dodoma. Selon lui, l’agriculture biologique permet à son sol de rester fertile, ce qui améliore la santé de sa vigne et accroît sa production.
Monsieur Joseph n’a jamais utilisé d’engrais chimiques parce que sa famille n’en avait pas les moyens. Il soutient que l’engrais organique nécessite plus de travail, mais est meilleur pour la santé humaine, et dit être également convaincu que « [les engrais] chimiques … contribuent uniquement à enrichir le sol pendant une courte période. »
Hadija Jaicy est agente agricole dans la région de Dodoma. À ses dires, l’agriculture biologique est durable, car elle permet de préserver les éléments nutritifs du sol, qui sont plus sains pour la santé des végétaux, des animaux et des personnes.
Mme Jaicy ajoute : « Lorsque nous cultivons, nous devons avoir à cœur les intérêts des générations futures. Nous [devons déterminer] si le sol peut à nouveau être fertile pour être productif après dix ans….Nos générations [futures] pourront-elles obtenir des récoltes telles que les nôtres? »
Monsieur Nyambwa compte cultiver beaucoup de raisins grâce aux méthodes biologiques pour les vendre à l’étranger.
Il affirme que les raisins biologiques constituent sa source de revenus, maintenant et à l’avenir. Il ajoute : « L’agriculture biologique nous est d’une grande aide. Depuis ma retraite, c’est la seule activité qui me procure mon revenu familial. »