Sénégal : Des femmes dénoncent la « culture du viol » (AfricaNews)

| juillet 19, 2021

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Nouvelle en bref

Le samedi 3 juillet, les rues de Dakar étaient tout sauf paisibles. Des dizaines de manifestant(e)s y étaient descendues pour dénoncer le système judiciaire national sénégalais et la tolérance excessive de la violence perpétrée contre les femmes. Aissatou Sène est une intervenante de la manifestation organisée à la Place de la Nation. Elle déclare : « Nous attendons de l’État qu’il prévoie des structures, des centres d’accueil et tout ce qui est nécessaire pour soutenir les victimes. Ce que nous demandons à l’État aujourd’hui c’est pour permettre aux femmes qui représentent plus de la moitié de la population de se sentir en sécurité. » Une nouvelle loi a été adoptée en 2020. Elle pénalise le viol et la pédophilie, mais, avant, le viol était considéré comme un délit mineur. La culture du viol existe toujours au Sénégal.

C’est le samedi 3 juillet, à Dakar, la capitale du Sénégal, et les rues sont tout sauf calmes. Des dizaines de militantes féministes protestent à Dakar contre le laxisme présumé de la justice face aux violences faites aux femmes.

Aissatou Sène est une intervenante de la protestation tenue à la Place de la Nation. Elle déclare : « On attend de l’Etat qu’il y ait des structures, des maisons d’accueil, qu’il y ait tout ce qu’il faut pour l’accompagnement des victimes. Ce qu’on veut de l’Etat aujourd’hui, c’est que les femmes, qui constituent plus de la moitié de la population, se sentent en sécurité. »

Elle explique qu’elles protestent pour soutenir « Louise, » une mineure dont le viol a été filmé et diffusé.

Madame Sène poursuit : « L’auteur ne s’est pas inquiété avant que nous, les féministes, dénoncions cela… Si la justice et la loi étaient appliquées et que les violeurs recevaient les sentences qu’ils méritaient, on ne serait pas là aujourd’hui. »

En janvier 2020, le gouvernement sénégalais a adopté une loi qui pénalise le viol et la pédophilie qui est définie comme une attirance sexuelle pour des enfants ou une tentative de poser des actes sexuels contre eux. Cette loi vise à renforcer les restrictions contre la violence sexuelle contre les femmes et les enfants. Pour les auteurs de ces crimes, la loi prévoit une peine maximale d’emprisonnement à vie et un minimum de 10 ans.

Avant l’adoption de la loi, le viol était considéré comme un délit mineur au Sénégal. Cependant, une campagne massive qui a suivi le viol et le meurtre de deux femmes en 2019 a obligé le gouvernement à préparer la loi nouvellement adoptée.

Plus tôt, en 2021, des tensions ont éclaté dans le pays après que le chef de l’opposition Ousmane Sonko a été arrêté à la suite d’allégations de viol. Les protestations qui s’en sont suivi ont soulevé à nouveau le sujet du viol.

Les allégations contre monsieur Sonko ont émergé en février après que le préposé d’un salon l’ai accusé de viol. Il aurait fréquenté le salon pour des massages.

La plaignante, une jeune femme du nom d’Adji Sarr, est sortie et a accordé des interviews dans une rare initiative audacieuse et sans précédent au Sénégal.

Elle déclare : « Si Ousmane Sonko n’a jamais couché avec moi, qu’il jure sur le Coran, » et souligne que monsieur Sonko l’a obligé à avoir des relations sexuelles à plusieurs reprises et l’a menacé de se venger si elle n’acceptait pas ses avances.

Selon les dires, monsieur Sonko est un fervent musulman, qui a un grand nombre de partisan(e)s parmi la jeunesse sénégalaise. Il a nié les allégations à plusieurs reprises.

La présente nouvelle est inspirée d’un article intitulé « Sénégal : des féministes dénoncent la ‘culture du viol’ » écrit par Jerry Fisayo-Bambi et publié par Africa News. Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://fr.africanews.com/2021/07/04/senegal-des-feministes-denoncent-la-culture-du-viol/.

Photo : Aïssatou Sene parle à la presse lors de la manifestation à Dakar, Sénégal, le 3 juillet 2021. Crédit : Fatou Warkha Sambe.