République Démocratique du Congo: Les pêcheurs bénéficient d’une interdiction de pêche (Syfia Grands Lacs)

| octobre 3, 2011

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Les pêcheurs qui gagnent leur vie sur les rives du lac Albert sont soulagés et heureux. La récente interdiction de pêche portant sur une période de dix mois porte ses fruits – ou plus exactement, ses poissons. Agenonga Ukerdogo est président de la coopérative des pêcheurs du lac Albert. Il dit: « Nous capturons maintenant 300 à 350 kilogrammes de poisson alors qu’auparavant nous ne dépassions pas 150 kilogrammes, et c’étaient surtout des petits poisons. »

Le lac Albert se situe à la frontière entre la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda. Le lac contient environ quarante espèces de poissons. C’est l’un des lacs les plus poissonneux de la RDC. La pêche est la deuxième plus importante activité pour les résidents de la région, après l’élevage. Mais en mars 2010, les autorités de la province de l’Est ont introduit une interdiction de pêche de dix mois pour  favoriser la reproduction des poissons. En outre, il y a une interdiction permanente sur l’utilisation de filets à petites mailles qui capturent des poissons qui sont trop petits.

Les pêcheurs des villages tels que Tchomia et Kesnyi n’avaient pas bien accueilli la décision d’interdire la pêche pour une période aussi longue. Au début, ils étaient nombreux à ne pas respecter la règle. Le Ministre Provincial de l’Agriculture, de la pêche et de l’élevage et le commissaire du district ont tenté d’expliquer aux pêcheurs le bien-fondé de l’interdiction. Le départment de l’inspection de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage pour le district d’Ituri note que depuis l’interdiction, en janvier 2011, « on observe la réapparition de certaines espèces qui avaient disparu. »

Pendant la saison d’interdiction, les pêcheurs de l’Ouganda voisin a approvisionné les marchés de Bunia, une ville située à environ 80 km du lac Albert. Du côté ougandais du lac, la pêche est en effet restée abondante, grâce à la stricte application de la réglementation. Traditionnellement, une période de trois mois d’interruption de l’activité est observée dans ce pays, pour permettre aux poisons de se reproduire. Pendant la fermeture, certains pêcheurs congolais pêchaient illégalement. D’autres achetaient des poissons en Ouganda et les revendaient à Ituri, en RDC.

La bonne nouvelle, c’est que les gros poissons qui avaient disparu des filets et des marchés congolais sont maintenant de retour. Cela fait l’affaire de tous, particulièrement des consommateurs. Les prix ont aussi chuté. Depuis que  l’interdiction a été levée, le marché de Bunia a été inondé avec des poissons. Les clients se bousculent devant la plus grande poissonnerie de Bunia, près du marché central. Malosi Mbaraza achète du poisson dans ce quartier pour son petit restaurant. Il est heureux, il peut à nouveau servir le type de poisson que sa clientèle demande. Et les pêcheurs aussi sont heureux; ils peuvent à nouveau fournir du poisson pour les plats des clients.