RDC : Les femmes de Bukavu gagnent du temps en utilisant un moulin pour écraser les feuilles de manioc

Téléchargez cette nouvelle

Nouvelle en bref

Jeannette Nyongolo vit à Bukavu, dans la commune de Kadutu, en République démocratique du Congo. Pour préparer le repas familial, elle utilise un moulin pour écraser les feuilles de manioc, ce qui allège sa charge de travail et lui fait gagner du temps. Madame Nyongolo déclare : « Je suis soulagée! Car en moins de cinq minutes, le meunier écrase mes feuilles. » L’arrivée des moulins, appelés moulin ya sombé, à Bukavu, réduit le temps que les femmes doivent consacrer à la préparation du repas familial. Justin Matabaro Mudumbi est un jeune meunier qui a introduit le moulin à Bukavu. Il s’est installé dans un marché et demande moins de 500 francs congolais (0,05 $ US) pour écraser trois kilogrammes de feuilles de manioc, et il gagne 45 000 francs congolais (21 $ US) par jour). Madame Nyongolo déclare : « Maintenant, j’ai le temps de me reposer grâce au moulin ya sombé. »

On est samedi matin en ce mois de mars. Dans le district de Kasali, à Bukavu, en République démocratique du Congo, les étoiles disparaissent progressivement et le ciel s’éclaircit annonçant l’aube. Jeannette Nyongolo se prépare pour aller écraser ses feuilles de manioc au moulin. Comme chaque weekend, elle doit écraser les feuilles de manioc, appelées sombé en kiswahili, la langue nationale parlée à l’est du Congo, afin de préparer la sauce pour le repas familial.

Le moulin ya sombé, c’est-à-dire le broyeur de feuilles de manioc, allège sa charge de travail et lui fait gagner du temps. Avant, il lui fallait au moins une heure pour écraser les feuilles de manioc avec un mortier. Mais, maintenant, déclare-t-elle : « Je suis soulagée ! En moins de cinq minutes, le meunier écrase mes feuilles. »

Madame Nyongolo est mariée à Hamuli Muciko et a 13 enfants. Elle enseigne à l’école primaire EP camps Mweze de Bukavu. En plus de son travail d’enseignante, elle doit s’occuper des travaux ménagers.

Depuis leur arrivée à Bukavu, il y a seulement quelques années à Bukavu, les moulins pour feuilles de manioc ont réduit le temps que les femmes consacrent à la préparation du sombé. Le moulin a un moteur à essence et peut écraser au moins trois kilogrammes de feuilles de manioc en cinq minutes.

Justin Matabaro Mudumbi est un jeune meunier qui a introduit cette machine à Bukavu. Il a appris à utiliser le moulin lors d’un voyage à Goma. De retour, il s’est installé au marché Beach Muhanzi de la commune de Kadutu pour écraser les feuilles de manioc des femmes. Monsieur Mudumbi écrase un kilogramme de feuilles de manioc à moins de 500 francs congolais (0,05 $ US).

Il explique : « Au début, j’avais des difficultés, car les femmes ne savaient pas que la machine écrase des feuilles de manioc. »

Il a alors commencé à faire la publicité de sa machine auprès des femmes et des propriétaires de restaurants. Cela a créé un engouement et les femmes ont adhéré à son projet grâce à la réduction du temps de préparation des feuilles de manioc.

Monsieur Mudumbi affirme gagner plus de 45 000 francs congolais (21 $ US) par jour en écrasant les feuilles de manioc. Il déclare : « Cette machine est une unité de production pour moi. »

Bernadette Mashimango Bonne Année est chargée de recherches et responsable de la cuisine diététique à l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Bukavu. Madame Bonne Année estime que les aliments à base de feuilles de manioc sont bons pour la santé humaine. Elles contiennent des protéines et de la vitamine A qui protègent l’organisme contre les bactéries et aussi des minéraux tels que le fer, le magnésium et le calcium. On y trouve de la vitamine C et B qui favorisent la santé et la croissance. Les feuilles de manioc contiennent également beaucoup de fibres alimentaires qui facilitent la digestion.

Le sombé est le plat préféré de la famille Nyongolo. C’est une sauce produite à base de feuilles de manioc et consommée dans toutes les régions de la République démocratique du Congo. Elle est ancrée dans les habitudes alimentaires congolaises. Cette sauce se consomme avec du riz ou du foufou, un aliment à base de manioc ou d’igname. Cependant, la préparation manuelle du sombé nécessite plus de quatre heures.

Madame Nyongolo explique le processus de préparation du sombé. Après la cueillette des feuilles et le tri des mauvaises feuilles, on lave les bonnes feuilles et on les fait cuire au feu. Puis, on les mélange avec du céleri, du piment, du poivron, de la tomate et des poireaux. Cela peut prendre 15 minutes. Le mélange obtenu est écrasé au moulin ou à la main. Cette étape permet de réduire la teneur en cyanure des feuilles, une étape nécessaire, les niveaux élevés de cyanure sont nocifs. La dernière étape consiste en la cuisson des feuilles écrasées. Puis, on ajoute du tourteau d’arachide et des morceaux de viande aux feuilles. La cuisson peut prendre environ deux heures.

Néanmoins, l’attente de ce plat favori des familles en vaut la peine et, grâce au moulin, il est désormais encore plus facile à préparer pour les femmes de Bukavu.

Madame Nyongolo conclut : « Maintenant, j’ai du temps pour me reposer grâce au Moulin ya sombé. »