Adéline Nsimire Balika | mai 25, 2015
Kabiona Buuma a flairé une bonne affaire et il l’a saisit à deux mains. Comme plusieurs agricultrices et agriculteurs dans sa région, ce producteur cultivait principalement le manioc. Mais, aujourd’hui cet agriculteur déterminé réalise de bons bénéfices grâce à la production et la commercialisation des tomates, des aubergines, des oignons, des amarantes et des choux.
M. Buuma exploite une terre à Bunyakiri, un village à 80 kilomètres au nord-ouest de Bukavu, à l’ouest de la République Démocratique du Congo. L’aliment de base appelé le foufou, est fait à partir de la farine de manioc. Mais le foufou ne se consomme pas seul. Il exige des accompagnements tels que la viande, le poisson et surtout les légumes : amarantes, choux et feuilles de patates douces.
Le manioc est abondant à Bunyakiri. Mais, les agricultrices et agriculteurs locaux ne cultivent pas énormément de légumes. Du coup, les légumes importées d’autres localités coûtent cher aux populations locales. Les habitant(e)s qui veulent s’approvisionner en légumes sont obligés de se rendre dans la localité voisine de Kabaré, situé sur les berges du Lake Kivu, près de Bukavu.
En 2013, l’organization des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ou FAO, de son acronyme anglophone, introduit un champs-école pour agricultrices et agriculteurs à Bunyakiri. Le projet est focalisé sur les cultures maraichères, une nouveauté pour les agricultrices et agriculteurs de la localité. M. Buuma est sélectionné pour une formation sur comment produire des légumes.
Il commence son activité avec la culture des choux blancs et des amarantes pour nourrir sa famille. Mais il réalise rapidement qu’il peut produire localement toutes les légumes que les populations de sa localité importent des localités voisines.
Encouragé par ses premières récoltes, M. Buuma augmente progressivement la taille de son champ de légumes. Il varie aussi ses productions avec des tomates, des aubergines et des oignons.Récemment, il a introduit la culture des courges parce que les femmes de la région aiment beaucoup utiliser ses feuilles pour la cuisine.
Grace à l’initiative de M. Buuma, les habitants de Bunyakiri ne courent plus de longues distances pour aller s’approvisionner dans la région voisine en légumes. Aujourd’hui, il ne produit plus seulement pour sa famille, mais surtout pour vendre. La production de légumes est devenue sa principale source de revenue.
Il a appelé son nouveau commerce « Mutolore », un mot en langue Kitembo, qui signifie « j’ai eu un profit » ou « j’ai gagné ». Grâce à M. Buuma, les populations de Bunyakiri y gagne aussi. M. Buuma vend la majeure partie de sa récolte et les légumes sont maintenant sa principale source de revenu.
La famille de M. Buuma bénéficie également. Leur nourriture est nutritionnelle et abondante. Il paie tous les frais scolaires de ses enfants. Chaque soir, des voisins viennent directement acheter des légumes chez lui pour le repas du soir.
Son expérience à encourager bien d’autres habitants de Bunyakiri à essayer la culture maraichère. M. Masumbuko Mitamba est agent de l’Inspection de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage. Il dit : « Nous aimerions voir tous les participants aux formations [champs-école pour agricultrices et agriculteurs] emboîter le pas de Kabiona Buuma. Il s’est servi de la formation reçue pour démarrer sa petite entreprise de production maraichère et qui nourrit aujourd’hui un grand nombre de ménages ».
M. Buuma est fier d’avoir contribué à changer les habitudes alimentaires de sa communauté. Il dit : « Je n’avais pas la conviction que j’irai loin en commençant le maraîchage. Ma seule idée au départ se limitait à produire pour consommer avec mes enfants. C’est la formation que j’ai eue avec la FAO qui m’a pousse à aller de l’avant ».
Maintenant, M. Buuma projette d’étendre son exploitation sur une plus grande superficie afin d’approvisionner tous les locaux qui jusque-là recourent encore aux localités voisines pour acheter des légumes.