Denis Ongeng | avril 27, 2020
Nouvelle en bref
Geoffrey Komakech est aviculteur originaire du district du Gulu, en Ouganda, qui s’est remis à la construction pour gagner un revenu supplémentaire. Actuellement, il a 200 poulets à griller et il parvient généralement à gagner un revenu stable en vendant des poulets aux marchands. Mais, en fin mars, le gouvernement ougandais a interdit les rassemblements publics et fermé les marchés de bétail, les classes et les transports publics. La vente de bétail est autorisée dans les fermes d’origine seulement. Par conséquent, les client(e)s habituels de monsieur Komakech n’achètent plus ses poulets. D’autres éleveurs et éleveuse de bétail observent également une baisse de la demande de la part des bouchers.
Il est midi et il fait très chaud. La température a grimpé à 30 degrés Celsius, mais Geoffrey Komakech est occupé à installer le toit d’une maison pour gagner un revenu supplémentaire. Monsieur Komakech vit à Latwong, un village du sous-comté d’Awach, au nord du district de Gulu, en Ouganda.
L’éleveur de poules de 40 ans déclare : « Actuellement, j’ai 200 poulets à griller et j’espère pouvoir les vendre. » Cependant, les restrictions imposées aux marchés de bétail en raison du COVID-19 ont tout bouleversé et monsieur Komakech s’inquiète pour son revenu.
Il déclare : « Mon revenu a baissé à cause de l’interdiction des marchés de bétail liée au COVID-19, qui fait que mes clients ont tous arrêté d’acheter des poulets. Cela nuit à mon revenu qui me servait à subvenir aux besoins de ma famille. »
Le 22 mars, le gouvernement ougandais a annoncé que, pour lutter contre la propagation du COVID-19, dont 53 personnes étaient infectées à cette époque, il interdirait tous les rassemblements publics, et fermerait les marchés de bétail, les écoles et les transports. L’interdiction devait durer un mois, mais a depuis lors été prolongée. Maintenant, la vente de bétail est autorisée uniquement dans les fermes d’élevage.
En revanche, en mi-avril, les marchés de produits alimentaires étaient toujours ouverts en Ouganda, bien que les commerçant(e)s et les consommateurs et les consommatrices aient été exhortés à respecter une distance physique de quatre mètres. Tous les transports publics et privés ont été suspendus à l’exception des services d’urgence et de sécurité, les transporteurs cargos et quelques autres services exemptés.
L’interdiction des marchés de bétail complique la vie aux aviculteurs et aux avicultrices comme monsieur Komakech. Il explique : « Avant l’épidémie du coronavirus, mes journées chargées commençaient vers 8 h du matin. Je commençais généralement par des appels à mes client(e)s. »
Il ajoute : « Chaque jour, je pouvais livrer dix poules au moins à mes clients et gagnais environ 100 000 shillings ougandais (26 $ US). Cet argent m’aidait à payer les frais de scolarité de mes six enfants. »
Mais, maintenant que les marchés de bétail sont fermés, monsieur Komakech ne peut plus vendre de poulets à ses client(e)s. Plusieurs sont des commerçant(e)s, et, avec l’épidémie du COVID-19, il n’arrive à vendre aucun poulet.
Autrefois, il gagnait un bon revenu. Il explique : « Nourrir 200 poules me coûte environ 1 400 000 shillings ougandais (369 $ US) pour un mois et dix jours. Après avoir vendu tous les poulets, je réalisais un profit de près de 600 000 shillings ougandais (157 $ US) [1 mois et 10 jours]. »
Obalim Charles est agent vétérinaire dans le district de Gulu. Selon lui, bien que les marchés de bétail soient fermés, les éleveurs et les éleveuses peuvent toujours vendre leurs bêtes dans leurs fermes, ou les livrer directement aux client(e)s. Monsieur Charles explique que plusieurs marchés sont très fréquentés et n’ont pas de dispositifs de lavage des mains, ce qui représente un facteur de risque pour la propagation du COVID-19.
La Dre Ruth Aceng est la ministre de la Santé de l’Ouganda. Elle soutient que des mesures telles que la fermeture des marchés de bétail sont des moyens efficaces pour éviter la transmission du COVID-19. La Dre Aceng ajoute : « S’il n’y avait pas eu les mesures de confinement ou de distanciation sociale, l’épidémie aurait été hors de contrôle. »
Kiasano Olanya est éleveur de bétail et préside l’Association des bouchers du district de Gulu. Il déclare : « Nous avions l’habitude d’abattre 20 bœufs par jour pour les vendre à nos bouchers, mais, maintenant, nous abattons et vendons six à dix bœufs par jour. »
Monsieur Olanya affirme qu’avec l’interdiction des marchés de bétail, il ne peut plus se rendre loin pour acheter du bétail pour le vendre. Par conséquent, il en achète dans les fermes voisines.
Les client(e)s de monsieur Komakech vendent les poulets aux petits restaurants situés au bord des routes de la ville de Gulu. Cependant, leurs activités ont été suspendues pour lutter contre la propagation du COVID-19, et, actuellement, monsieur Komakech n’a plus de client(e)s.
À ses dires, il n’arrêtera pas d’élever des poules à cause de l’interdiction relative au COVID-19, mais réduira plutôt ses dépenses. Il compte commencer à produire sa propre moulée. Actuellement, tous ses poulets mangent dans la nature, ce qui réduit ses dépenses.
La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.