Denis Ongeng | avril 17, 2017
Christine Oloi est une amoureuse de la culture du manioc. Chaque matin, avant de se rendre à son magasin dans la ville de Lira, elle s’occupe de son champ de manioc situé à environ un kilomètre de son domicile.
Âgée de 33 ans, cette mère de trois enfants vit à Amuca, une commune du district de Lira, en Ouganda. Elle cultive le Bao, une variété locale de manioc très prisée. Autrefois, elle cultivait l’Ajude et l’Olepo, mais ces variétés locales sont difficiles à trouver du fait que la maladie de la mosaïque les a décimées. Par conséquent, elle songe à cultiver des variétés améliorées.
Mme Oloi explique : « J’aimerais cultiver ces variétés locales, mais il est difficile de trouver des éléments végétaux exempts de la maladie de la mosaïque du manioc. [Donc,] j’ai l’intention de cultiver une variété améliorée. »
En août 2016, un(e) parent(e) à Mme Oloi, qui réside dans un district voisin, lui a offert des boutures. Toutefois, elle a été déçue par les boutures de Bao qu’elle avait reçues parce qu’elles étaient atteintes de la maladie de la mosaïque. Elle explique : « Lorsque j’ai planté le Bao, la plupart des plants ont été attaqués par la maladie de la mosaïque du manioc et j’ai perdu jusqu’à 200 000 shillings [55 $US]. »
En Ouganda, la production de manioc a baissé après qu’une épidémie de maladie de la mosaïque du manioc s’est déclarée, faisant disparaître quasiment le manioc de plusieurs localités du pays.
Turyagyenda Laban Frank est le directeur de recherche du Ngetta Zonal Agricultural Research and Development Institute. Selon ses explications, la maladie de la mosaïque est transmise par des mouches blanches et elle demeure un réel danger pour les producteurs et les productrices de manioc, en général, et ceux et celles qui utilisent des variétés locales, en particulier.
Il déclare : « Lorsqu’un plant en est atteint, sa [croissance] ralentit et … plus les symptômes sont graves, moins le rendement est élevé. » Cette maladie peut réduire les récoltes d’au moins 80 %.
Pour endiguer cette maladie, Mr. Frank conseille aux agriculteurs et aux agricultrices de se procurer des boutures de manioc provenant d’un champ jamais touché par la maladie. Les producteurs et les productrices ougandais peuvent également éviter la maladie en se procurant des boutures chez des fournisseurs d’intrants agricoles agréés.
Mr. Frank recommande aux cultivateurs et aux cultivatrices de toujours utiliser des variétés améliorées telles que le NASE 2, le NASE 3, le NASE 14, le NASE 19, le NAROCAS 1 et le NAROCAS 2 qui résistent à la maladie de la mosaïque du manioc. Il ajoute : « Les variétés locales telles que le Bao peuvent être cultivées, mais il est important que les agriculteurs et les agricultrices s’assurent qu’elles sont exemptes de maladies telles que la maladie de la mosaïque du manioc. »
Anna Okeng cultive dans le village de Kulu Ingatu, du district d’Oyam d’Ouganda. Elle cultive des variétés améliorées du manioc et en tire profit. La femme de 45 ans déclare : « Cette saison, j’ai cultivé un hectare de NASE 14, car il résiste à la maladie de la mosaïque du manioc. »
Mme Okeng est heureuse de cultiver des variétés améliorées qu’elle se procure généralement chez des collègues agriculteurs et agricultrices du voisinage. Elle affirme que la culture du manioc l’aide à payer les frais de scolarité de ses enfants.
Les variétés améliorées du manioc assurent à Mme Okeng et à de nombreux agriculteurs et agricultrices ougandais qu’ils auront une bonne récolte.
Le présent article a été produit avec le soutien de CABI Plantwise par l’entremise de Farm Radio Trust.
Photo : Turyagyenda Laban Frank, directeur du Ngetta Zonal Agricultural Research and Development Institute