Dioro Cissé | avril 13, 2020
Nouvelle en bref
Adama Tangara cultivait autrefois du mil. L’agriculteur de 55 ans, originaire de Sognèbougou, un village du sud-ouest du Mali, a modifié son alimentation et changé de culture après qu’on a découvert qu’il avait le diabète. Outre les autres soins, cette maladie chronique peut être contrôlée grâce à une bonne alimentation. Par conséquent, monsieur Tangara a commencé à cultiver du fonio, une céréale dont les nutriments s’absorbent lentement, évitant ainsi une augmentation brusque du taux de sucre dans le sang. Pour lutter contre le diabète, d’autres agriculteurs et agricultrices transforment actuellement le riz en l’étuvant. Les maladies chroniques peuvent changer plusieurs aspects de la vie d’une personne, mais le Dr Issa Benzagour affirme qu’on peut les contrôler en maintenant un équilibre entre les habitudes alimentaires et l’exercice physique.
Il est midi et Adama Tangara, 55 ans, est dans son champ, à Sognèbougou, un village situé à 15 kilomètres de Ségou, au sud-ouest du Mali. Assis sous un grand arbre, il se repose après un long et pénible travail dans son champ où il cultive du fonio.
Autrefois, monsieur Tangara cultivait uniquement du mil. Il consommait la grande partie de sa récolte, et vendait une partie pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais après avoir reçu un diagnostic de diabète, une maladie chronique, son médecin traitant lui conseilla de changer de régime alimentaire.
Les maladies chroniques comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires sont fréquents au Mali. Pour lutter contre ces maux, outre les autres soins, les patients doivent changer leurs habitudes alimentaires. La nutrition joue un rôle primordial dans le traitement et la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques.
Pour changer son alimentation, monsieur Tangara décida de cultiver autre chose. Il abandonna le mil pour le fonio. Il explique : « Quand
[on a découvert que j’avais]
cette maladie, j’ai beaucoup échangé avec mon médecin. Il m’a faitsavoir que le fonio est conseillé aux personnes atteintes de diabète. »
Les nutriments du fonio sont absorbés lentement, ainsi, ils ne provoquent pas de variations subites du taux de sucre comme plusieurs autres céréales. Les diabétiques ont de la difficulté à contrôler leur glycémie. Par conséquent, il est important qu’ils fassent attention à ce qu’ils mangent. Mais monsieur Tangara n’a pas changé plusieurs autres choses dans son régime alimentaire. En plus de consommer du fonio, l’orange est son fruit préféré et évite de prendre trop de sucre.
Si lui a choisi de changer de culture, d’autres agriculteurs et agricultrices préfèrent transformer les aliments pour lutter contre leur mal chronique. C’est le cas de Djeneba Traoré, originaire de Zancourabougou, un village situé à une vingtaine de kilomètres de la commune rurale de Pelengana dans la région de Ségou. Elle produit du riz étuvé.
Plusieurs organisations aident les agriculteurs et les agricultrices à transformer les aliments en leur offrant du matériel et des formations. Par exemple : monsieur Tangara a bénéficié de l’appui de Lux Développement, l’Agence du gouvernement du Luxembourg, qui a fait la promotion du riz, du fonio, et du sésame. Il a appris de bonnes pratiques culturales concernant les sols, les semences et la production agricole.
Madame Traoré a aussi bénéficié de la formation. Avec le concours de son époux, elle transforme le riz, le fonio, le sésame pour mieux répondre aux besoins des diabétiques. Elle explique : « Après la récolte, je transforme du riz blanc en riz étuvé, car, selon les spécialistes, le riz étuvé contient moins de sucre et est riche en nutriments. »
Madame Traoré nourrit également sa famille avec ses aliments, car le père de son mari est diabétique. De nos jours, elle transforme une grande quantité de riz, car sa clientèle composée généralement de diabétiques veut acheter son riz.
Modibo G Coulibaly est le point focal de FOSCAR MALI, le Forum des Services de Conseil Agricole et Rural du Mali. Il explique quel’étuvage du riz est une technique de précuisson du riz paddy qui permet de conserver la valeur nutritive du riz. Il déclare : « Cela signifie quatre fois plus de vitamines dans le grain. Avec le riz étuvé, on contribue à l’amélioration de la qualité nutritionnelle du riz. »
Monsieur Coulibaly conseille aux agriculteurs et aux agricultrices qui transforment leurs récoltes de respecter les mesures d’hygiène. Il explique : « Si les normes d’hygiène ne sont pas respectées lors de la transformation des cultures, cela peut provoquer d’autres maladies. »
Les personnes diabétiques ressentent souvent le besoin de modifier plusieurs aspects de leurs vies. Le Dr Issa Benzagour est le médecin-chef du Centre de santé de référence Famory Doumbia de Ségou. À ses dires, il est important d’assurer un équilibre. Il ajoute :« Les maladies telles que le diabète sont chroniques. Le changement d’habitude alimentaire permet d’équilibrer l’état de santé du patient. » Il suggère également aux malades de trouver un bon équilibre en faisant de l’exercice, tel que faire du sport pour accompagner ce changement de régime.
La présente nouvelle a été produite grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.