Mali : Traitement de la syphilis, une infection sexuellement transmissible

| janvier 4, 2024

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Nouvelle en bref

Aminata est une femme de 26 ans originaire de la région de Ségou, au Mali. Avant son mariage, Aminata avait plusieurs partenaires sexuels, et ni elle ni ses partenaires ne portaient des préservatifs durant les rapports sexuels. Elle déclare : « Entre-temps, j’apercevais des boutons sur mes organes génitaux. Après une consultation chez un gynécologue, le médecin m’a dit que je souffrais de la syphilis. » La syphilis est une infection sexuellement transmissible, ou IST, que l’on peut contracter lors d’un rapport sexuel, fût-il oral, génital ou anal. La syphilis se manifeste premièrement par l’apparition de plaies fermes, rondes et non douloureuses sur le pénis, le vagin, l’anus, le rectum, les lèvres ou la bouche. Au fil du temps, ces plaies et les autres symptômes s’estompent parfois, mais l’infection demeure dans le corps jusqu’à ce qu’elle soit traitée. Heureusement, un test permit de déceler tôt l’infection d’Aminata, et elle dut prendre des antibiotiques. En repensant à son histoire de syphilis, Amina comprend l’importance de la santé sexuelle et reproductive et encourage tout le monde à se protéger durant les rapports sexuels et à réaliser régulièrement des tests de dépistage pour les IST.

Cette nouvelle a été publiée en décembre 2022. 

Il est 16 h dans le quartier de Médine, dans la ville de Ségou, au Mali. Un groupe de femmes et de jeunes filles se sont rassemblées pour s’instruire plus sur la santé sexuelle et reproductive. La séance est dirigée par une organisation dénommée Walé, un organisme caritatif local qui s’est fixé pour mission de faire de la sensibilisation sur les infections sexuellement transmissibles, de soutenir les personnes vivant avec le VIH et d’améliorer la santé sexuelle et reproductive des gens de la région.

Aminata est une jeune femme originaire d’une ville voisine qui est mariée et mère d’une jeune fille Il y a quelques ans, on lui a diagnostiqué une syphilis, et elle participe à la rencontre pour raconter son expérience aux autres.

Elle raconte qu’avant de se marier, elle avait une vie sexuelle active avec plusieurs partenaires, et que ni elle ni ses partenaires ne portaient de préservatifs lors des rapports sexuels.

Elle poursuit : « Entre temps, j’apercevais des boutons sur mon appareil génital. Après une consultation chez un gynécologue, le médecin m’a dit que je souffrais de la syphilis. »

La syphilis est une infection sexuellement transmissible, ou IST, qu’on peut contracter lors d’un rapport sexuel, fût-il oral, génital ou anal. Les femmes enceintes atteintes de la syphilis peuvent également transmettre l’infection à leur futur bébé. Les premiers symptômes sont des plaies fermes, rondes et douloureuses qui apparaissent sur le pénis, dans le vagin, sur l’anus, le rectum, les lèvres ou la bouche. Ils peuvent durer trois à six semaines.

Les plaies guérissent, que la personne suive ou non un traitement. Mais, même après qu’elles ont disparu, un traitement est nécessaire pour éviter une évolution de l’infection.

Sans traitement, il y aura plus de plaies, ainsi que des éruptions cutanées brun rougeâtre rugueuses. D’autres symptômes incluent la fièvre, une irritation de la gorge, une perte de cheveux par endroit, une perte de poids, des douleurs musculaires et de la fatigue. Au fil du temps, il arrive que les symptômes diminuent, mais l’infection demeure dans le corps si elle n’est pas traitée.

Kadidia Sidibé Diarra est sage-femme et spécialiste en santé au sein de l’Association de Soutien au Développement des Activités de Population. Madame Diarra déclare : « « La durée et les symptômes des différents stades d’évolution de la syphilis sont très variables d’un individu à l’autre. Ce qui fait que cette maladie est difficile à diagnostiquer. En cas d’absence des signes cliniques [de la syphilis] chez la personne, le diagnostic repose sur l’interrogatoire et sur un examen. »

Aminata raconte qu’elle ne prêtait pas attention aux boutons sur son appareil génital. Elle croyait que c’était une allergie de la peau jusqu’au jour où elle découvrit une plaie à l’intérieur de son vagin. Au fur et à mesure que l’infection progressait, elle commençait également à faire de la fièvre et à avoir des maux de tête.

Elle décida alors de se rendre dans un centre de santé pour réaliser un test de dépistage pour les IST. Le médecin lui posa des questions sur sa vie sexuelle et fit un prélèvement sanguin. Les examens confirmèrent qu’Aminata souffrait de la syphilis, une infection dont elle ignorait l’existence à l’époque.

Selon le Dr Mamadou Coulibaly, gynécologue au Centre de Santé de Référence, si la syphilis n’est pas traitée correctement et à temps, elle peut engendrer des complications pendant une grossesse, endommager des organes internes et même entraîner la mort, 10 à 30 ans après l’infection. La syphilis peut également augmenter le risque de contamination par le VIH.

Heureusement, le test permit de déceler tôt l’infection d’Aminata. Le Dr Coulibaly lui prescrivit un traitement aux antibiotiques, ce qui est le traitement habituel. Quelques mois plus tard, Amina fit un test sanguin, et ses résultats étaient négatifs. Le médecin conseilla alors à Aminata de poursuivre les dépistages au moins trois fois chaque année et de se protéger lors des rapports sexuels.

Aminata se maria avec un homme une année après avoir terminé son traitement contre la syphilis. Cependant, les mois suivant son mariage, elle eut deux fausses couches. Aminata et son mari allèrent chez un médecin pour essayer de voir quel était le problème. Les tests révélèrent que son mari et elle avaient la syphilis.

Le couple suivit chacun un traitement aux antibiotiques qui vint à bout de leurs infections. Une année plus tard, Aminata tomba de nouveau enceinte et, cette fois-ci, elle donna naissance à une petite fille en bonne santé.

En repensant à son histoire de syphilis, elle déclare : « J’ai compris maintenant l’importance de la santé sexuelle et reproductive dans la vie d’une femme! »

Selon le Dr Coulibaly et madame Diarra, le dépistage régulier pour les IST permet aux gens de s’occuper de leur santé sexuelle et reproductive. Ils exhortent tout le monde à se rendre aux services de santé pour faire des dépistages réguliers pour les IST et à se protéger lors des rapports sexuels.

Elle fait écho à leurs messages. Elle encourage les membres de sa communauté à se protéger durant les rapports sexuels et à faire des tests de dépistage régulièrement.

Elle ajoute que la sensibilisation est primordiale, et elle déclare : « Fréquentons régulièrement nos services de santé pour avoir des informations exactes sur les modes de transmission des IST. »

Le nom d’Aminata a été changé dans cette nouvelle pour protéger sa vie privée.

La présente nouvelle a été produite grâce à l’initiative « HÉRÈ — Bien-être des femmes au Mali » qui vise à améliorer le bien-être des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive et à renforcer la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako au Mali. Le projet est mis en œuvre par le Consortium HÉRÈ — MSI Mali, en partenariat avec Radios Rurales Internationales (RRI) et Femmes, Droit et Développement en Afrique (WiLDAF) grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.

Photo : Un groupe de femmes se réunit dans un poste de santé pour discuter de questions d’intérêt commun. Crédit : Nena Terrell, USAID Éthiopie.