Mali : Des hommes soutiennent leur femme pendant les périodes de suivi prénatal et postnatal

| mars 27, 2025

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Nouvelle en bref

Assitan Traoré et son mari élèvent deux enfants en bonne santé dans le quartier Sido Soninkoura de Ségou, au centre du Mali, en grande partie grâce au soutien de leur centre de santé local. Leur premier enfant est né à la maison, et Mme Traoré a subi une hémorragie importante, une déchirure périnéale, et l'expérience entière a été traumatisante. Un médecin a recommandé à Mme Traoré d'accoucher dans un centre de santé à l'avenir, et a souligné l'importance des soins prénatals et postnatals. Mme Traoré a été accompagnée par son mari lors de ces visites prénatales, ce qu'elle a trouvé immensément réconfortant.

Cette nouvelle a été publiée en mai 2024.

C’est un après-midi du mois d’avril, il est 17 heures et la journée se rafraîchit à mesure que le soleil se couche. Au quartier Sido Soninkoura de Ségou, au centre du Mali, Assitan Traoré est assise sur un escabeau dans sa cour, allaitant et chantant à son plus jeune enfant. L’enfant est né en bonne santé dans une structure sanitaire il y a deux  an. Madame Traoré déclare : « Mon mari et moi avons décidé d’un suivi prénatal et d’accoucher dans un centre de santé pour éviter les risques de complications et protéger notre enfant. »

La famille Traoré a deux enfants. Repensant à ses expériences, madame Traoré déclare : « Lors de ma première grossesse, j’ai accouché à domicile avec l’assistance de ma belle-mère qui n’est pas une sage-femme. J’ai beaucoup saigné. C’était douloureux et traumatisant. »

Elle se souvient des séquelles de cet accouchement : « J’ai eu une déchirure du périnée après mon premier accouchement et mon mari m’a conduit dans un centre de santé. » Après avoir reçu des soins, le médecin a conseillé au couple Traoré de se faire suivre dans un centre santé les prochaines fois afin d’éviter les risques de complications pendant la grossesse et durant l’accouchement.

Après avoir reçu des conseils, monsieur Traoré a contribué activement en accompagnant sa femme tout au long de sa deuxième grossesse, priorisant son bien-être à ses engagements professionnels. Il a assisté aux séances de consultation ainsi qu’aux causeries de sensibilisation des sages-femmes qui le conseillait par rapport à l’importance de sa présence aux rendez-vous prénataux. Réfléchissant à leur parcours, il déclare : « Nous avons tiré des leçons de notre première grossesse. Il est essentiel de s’attacher les services d’un spécialiste de la santé. En plus, notre soutien rassure nos épouses et leur permet de supporter le stress lié à la grossesse. »

Le suivi prénatal a facilité l’accouchement du deuxième enfant de la famille Traoré. Participant à quatre consultations prénatales que le médecin avait recommandées, madame Traoré était accompagnée de son mari, ce qu’elle a trouvé très encourageant. Ces soins constants se sont poursuivis pendant et après l’accouchement, ce qui a assuré le bien-être de son bébé et elle. Madame Traoré estime que ce suivi particulier a considérablement réduit les risques de complications. En repensant à cette expérience, elle note l’absence de difficultés durant l’accouchement et le fait que le bébé étant en bonne santé à la naissance.

La Dre Zeïna Touré est sage-femme au cabinet médical Wassa de Pélengana à Ségou. Dre Touré souligne l’importance des consultations prénatales et postnatales pour le suivi de l’évolution de la grossesse et la prévention des complications et des malformations. Dre Touré déclare : « Le suivi assure un accouchement digne et sans risque pour la femme et le nouveau-né. »

Elle explique que les bons soins prénataux exigent quatre consultations, avec la dernière qui devrait avoir lieu à partir de la 37e semaine de la grossesse en allant.

Elle explique le suivi postnatal consiste en un suivi régulier de la mère et de l’enfant après la naissance. Après l’accouchement, il est recommandé une consultation physique et psychologique entre la 6e à 8e semaine. À cette rencontre, la mère bénéficie d’un accompagnement pour le choix de la contraception si elle le désire. Le nouveau-né est soumis à des examens médicaux.

Dre Toure déclare : « L’accouchement assisté dans un centre de santé permet aux femmes de donner la vie dans un environnement sécurisé. »

Elle explique que selon l’Organisation mondiale de la santé, une femme qui fait suivre régulièrement sa grossesse dans un centre de santé augmente quasiment ses chances d’accoucher sans complications. Cependant, les femmes qui ne bénéficient pas d’un suivi prénatal encourent un risque élevé de mortalité de même que leur enfant à cause d’infections, ainsi que de malformation fœtale et de retard de croissance intra-utérin.

Elle estime que l’accompagnement des époux est aussi nécessaire pour un soutien psychologique des femmes enceintes. Elle déclare : « Les époux doivent s’impliquer tout au long de la grossesse. Un homme doit assister aux consultations de sa femme. » Elle ajoute que les conjoints doivent s’entraider dans les tâches ménagères durant cette période.

Madame Traoré est satisfaite du soutien que son mari lui a témoigné pendant et après sa grossesse. Elle déclare : « Cela m’a rassuré que je ne suis pas seule et m’a fait oublier certaines douleurs de la grossesse. Son soutien m’a apporté un réconfort. » Elle conclut en invitant les hommes à soutenir leur femme en grossesse, car toutes les femmes ont besoin du soutien de leur époux pour leur épanouissement et celui de l’enfant.

Cette ressource a été produite grâce à l’initiative « HÉRÈ — Bien-être des femmes au Mali » qui vise à améliorer le bien-être des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive et à renforcer la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako au Mali. Le projet est mis en œuvre par le Consortium HÉRÈ – MSI Mali, en partenariat avec Radios Rurales Internationales (RRI) et Women in Law and Development in Africa (WiLDAF) grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.

Mme Traoré avec son enfant au Mali, prise par Fatoumata Z. Coulibaly en 2024.