Nelly Bassily | août 27, 2012
Alors que de nombreux jeunes d’Afrique rêvent de trouver des emplois bien payés, Beryl Omondi a récemment quitté le sien pour devenir agricultrice à temps plein. Mme Omondi a 29 ans, elle est mariée et a un enfant. Elle vient du sud de la province de Nyanza, dans l’ouest du Kenya, où la canne à sucre est une culture de rente majeure.
Mme Omondi a commencé à cultiver la canne à sucre en 2007 alors qu’elle travaillait pour une organisation locale. Alors qu’elle grandissait, elle voyait des agriculteurs faire pousser de la canne à sucre, elle a donc eu de l’intérêt pour cette culture toute sa vie. Mais, comme la plupart des femmes au Kenya, elle ne possède pas de terre. Pour une femme désireuse de se lancer en agriculture, la seule option est la location de terre. Alors, c’est ce que Beryl a fait.
Elle dit: « J’ai eu un prêt de 100 000 shillings kenyans (environ 1200$). J’ai demandé à mon cousin de me trouver un lopin de terre à louer pour faire pousser de la canne à sucre. J’ai payé le propriétaire et j’ai engagé quelques personnes pour préparer le terrain. » Mme Omondi a loué un peu plus d’un hectare, pour commencer. Avec le temps, elle a doublé la taille de sa ferme.
Quand elle a commencé à gagner des montants d’argent intéressants avec la canne à sucre, elle a décidé de quitter son emploi et de se concentrer sur l’agriculture. Elle a ensuite appris l’existence de la Fédération Nationale des Producteurs Agricoles du Kenya, l’organisation qui fait la promotion de l’agriculture commerciale au Kenya.
Mme Omondi a assisté à un séminaire sur l’agroalimentaire. Elle dit: « Le séminaire m’a appris comment démarrer une culture sous serre. J’étais tellement enthousiaste. Ce séminaire m’a ouvert les yeux. » Elle cultive maintenant des fruits tels que l’ananas et le melon, qu’elle vend en gros aux marchés de Kisumu, la ville voisine.
Mme Omondi s’est organisée pour épargner de l’argent afin de se payer des cours menant à un diplôme universitaire de premier cycle en Commerce. Elle dit: « L’agriculture m’a beaucoup aidée. Je suis capable de payer mes frais scolaires, de m’occuper de ma famille et d’aider mes parents proches et éloignés. » Elle dit qu’elle étudiera la gestion afin de pouvoir diriger sa ferme comme une entreprise.
Mme Omondi a de grands rêves. Elle explique: « Avec les profits que je fais grâce à la canne à sucre et aux légumes, je planifie acheter un gros [lopin] de terre et me lancer dans l’agriculture à grande échelle qui inclura de la volaille et des vaches laitières. »
Mme Omondi invite les jeunes gens à envisager l’agriculture comme une entreprise. Elle fait observer: « De nos jours, il y a peu d’emplois disponibles, et même quand on est employé, le contrat peut être annulé n’importe quand. »
Elle croit que les jeunes peuvent créer leur propre emploi, quel que soit leur niveau d’éducation. Elle pense que cela ne devrait pas être un problème d’obtenir du financement pour démarrer une entreprise parce qu’il y a beaucoup d’institutions de micro-finance désireuses d’offrir des prêts d’entreprise.
Cela fait près d’un an que Mme Omondi a commencé à faire de l’agriculture sous serre. Elle sourit jusqu’aux oreilles alors qu’elle encaisse son argent, tout en poursuivant ses études et en prenant soin de sa famille.
Elle dit: « L’agriculture est le meilleur emploi parce que personne ne peut vous mettre à la porte. Vous pouvez commencer à n’importe quel niveau et il y a tellement de formes d’agriculture qu’un jeune peut faire. »