Kenya : Planter des arbres pour gagner un revenu, protéger les cultures et éviter l’érosion (Ensia, AllAfrica)

| septembre 4, 2017

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Mary Gichuki cultive dans le comté de Kiambu, à quelques minutes de Nairobi, au Kenya. Elle a commencé à planter des arbres fourragers sur son petit lopin de terre en 2006. Depuis, elle vend des semences forestières et des arbres de semis, et montre à d’autres agriculteurs et agricultrices comment s’en servir.

Mme Gichuki déclare : « Les agriculteurs m’écoutent plus, car les gens voient comment les arbres m’ont fait passer d’un certain niveau de pauvreté à la position où je me trouve aujourd’hui. » Mme Gichuki gagne 6 000 shillings kényans (60 $US) pour le sachet de semences de deux kilogrammes. Elle approvisionne entre 60 et 90 clients par mois en saison pluvieuse.

Les arbres fourragers sont des arbres qui poussent vite et procurent de la nourriture aux vaches et aux chèvres laitières. Selon le Centre mondial de l’agroforesterie, ou ICRAF, près d’un quart de millions d’agriculteurs plantent des arbres fourragers au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et au Rwanda.

Steve Franzel est économiste agricole à l’ICRAF. Il déclare : « [Ces arbres] sont importants en ce qu’ils aident les agriculteurs à s’adapter aux changements climatiques, car, grâce à leurs racines profondes, ils résistent à la sécheresse et procurent du fourrage vert riche en protéines en saison sèche, lorsque la teneur en protéines des herbes diminue. »

Monsieur Franzel ajoute : « Les arbres sont généralement plantés comme des haies et souvent le long des contours des champs, ce qui aide à prévenir l’érosion du sol. »

Les agriculteurs et agricultrices d’exploitations familiales du village de Siwot, à l’ouest du Kenya ont également recours à la plantation d’arbres pour accroître leurs revenus et améliorer leur niveau de vie. La plupart des paysans et paysannes de la région cultivent du maïs, du haricot et des légumes pour leur subsistance, et du café et du sucre en guise de culture de rente.

En 2008, 46 hommes et femmes du village se sont regroupés pour former le groupe d’entraide Toben Gaa. Leur objectif était de devenir prospères eux et leurs communautés.

Avec l’aide de l’ICRAF, les membres du groupe ont planté des arbres et modifié certaines pratiques agricoles. Les arbres couvrent désormais 10 % de la superficie de leur village. Ces arbres fournissent de la nourriture, un revenu et du bois de chauffe à la communauté. Ils procurent de l’ombre et un refuge, en plus de prévenir l’érosion du sol provoquée par des pluies abondantes.

David Sang est membre du groupe. Il a désormais des arbres fruitiers et 200 grévillées géantes qui procurent de l’ombre et servent de brise-vent pour protéger ses 1 500 caféiers. Sa ferme lui rapporte maintenant des revenus générés par les fruits, les légumes, le café et le lait. Monsieur Sang déclare : « Notre environnement a changé, et ce, grâce aux arbres qui nous avons plantés sur nos exploitations. »

Rusi Cheruiyot a maintenant une pépinière sur sa ferme, où son époux et elle cultivent des semis de café, de papaye, de mangues, de fruits de la passion et de grévillées. Ils ont planté 400 arbres eux-mêmes.

Mme Cheruiyot déclare : « En tant que mère, je me sens bien et je n’ai aucun souci. Mon fils a été le premier de ce village à aller à l’université. Il est désormais un modèle dans notre communauté…. J’ai fait beaucoup de choses grâce aux ressources que j’ai. Ma qualité de vie s’est améliorée et j’ai même construit une maison grâce aux bénéfices de mes produits agricoles. »

Le présent article est adapté de deux articles. Le premier, initialement publié par Ensia, s’intitule « How some African farmers are responding to climate change—and what we can learn from them » et est disponible au : https://ensia.com/features/african-farmers-responding-climate-change-can-learn/ Le deuxième article a été initialement publié par AllAfrica, et s’intitulait « Kenya : Smallholder Farmers in Kenya in the Race Against Climate Change. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : http://allafrica.com/stories/201707100798.html