Robert KIbet | novembre 11, 2019
Nouvelle en bref
Dans le Kambiti, au centre du Kenya, Josiah Mwangi accroche des bouteilles en plastique sur ses manguiers. Les bouteilles contiennent un appât de phéromone qui attire les mouches des fruits. Les bouteilles sont trouées sur les côtés pour permettre aux mouches d’y pénétrer. Elle contient également un insecticide qui piègera les mouches qui mourront par la suite. Les pièges des mouches des fruits contribuent à réduire les pertes après récolte, et monsieur Mwangi en est heureux. En 2013, il a perdu près de 80 % des fruits de son verger de mangues de deux acres. Les producteurs et les productrices peuvent se procurer un appât à 3 $ US environ et un récipient à 1 $ US, mais plusieurs se contentent d’utiliser de vieilles bouteilles en plastique.
Le verger de Josiah Mwangi est rempli de manguiers. De loin, ces arbres semblent former une voute parsemée d’îlots verdâtres s’étalant à l’horizon. Sur le verger, le père de cinq enfants, âgé de 52 ans, marche d’un pas lourd faisant craquer les feuilles sèches tombées des manguiers.
Dans la main gauche, monsieur Mwangi tient une bouteille en plastique d’un litre trouée sur les côtés pour permettre aux mouches, attirées par l’appât se trouvant à l’intérieur, d’y pénétrer. Il accrochera cette bouteille sur un de ses manguiers afin de piéger les mouches des fruits, un ravageur qui attaque les mangues et cause jusqu’à 60 % des pertes après récolte. Il déclare : « Les mouches des fruits sont petites, mais elles causent d’énormes dégâts. »
Monsieur Mwangi vient de Kambiti, un village du comté de Muranga, au centre du Kenya. À Kambiti, les mangues commencent à mûrir en novembre. À l’instar de plusieurs producteurs et productrices de son village, monsieur Mwangi est occupé à placer des pièges pour protéger ses vergers contre les mouches des fruits.
Les mouches des fruits gâtent les mangues mûres lorsque la mouche adulte pond des œufs à l’intérieur du fruit. Les œufs éclosent au bout de deux à quatre jours et les larves se nourrissent de la pulpe, entraînant le pourrissement du fruit.
Autrefois, monsieur Mwangi cultivait du maïs en guise de culture de rente, mais il s’est tourné vers la production de mangues en raison de la rareté des pluies dans sa région. Mais 2013 a été une année pénible. Il a perdu presque 80 % de ses deux acres de mangues en maturation à cause des mouches des fruits.
Il déclare : « Les mangues sont une des cultures de rente fiables, mais nous sommes tout de même touchés par une infestation de ravageurs qui peut détruire une récolte entière en une saison. »
Lors d’une formation sur la lutte antiparasitaire offerte par Farmtrack Consulting Limited, monsieur Mwangi et d’autres collègues ont appris à utiliser un récipient en forme de pot troué sur les côtés en guise de piège pour les mouches des fruits.
Monsieur Mwangi déclare : « Je ne croyais pas que ça fonctionnerait, mais je peux l’attester maintenant. Grâce aux pièges pour les mouches des fruits, je peux vous assurer que j’ai noté que les pertes de mangues diminuent considérablement chaque saison. »
Farmtrack a formé les producteurs et les productrices sur l’utilisation des phéromones. Les phéromones agissent de la même manière que les hormones. Placées dans les pièges, elles servent d’appât pour attirer les mouches mâles dans le récipient où ils s’accouplent avec les femelles. Le mâle est piégé à l’intérieur et meurt, car le piège contient également un insecticide. Par conséquent, les pièges contribuent à réduire les populations de ravageurs en entravant leur reproduction.
Les producteurs et les productrices peuvent acheter des appâts commerciaux à 300 shillings kényans (environ 3 $ US) et un récipient à 100 shillings (environ 1 $ US). Pour réduire leurs dépenses, ils utilisent des bouteilles en plastiques gratuites et faciles à obtenir. Ils percent des trous dans les bouteilles plutôt que d’acheter des contenants servant de pièges à mouches.
Samson Ndauti est un producteur de mangues qui vit également à Kambiti et qui a été formé par Farmtrack. Il déclare : « Les producteurs ont rapidement adopté l’idée et fabriquent désormais eux-mêmes ces pièges. Les pièges sont suspendus sur les manguiers, avec à l’intérieur un appât qui sert pendant la saison de cueillette des mangues qui dure trois mois. »
Ici, les mangues produisent pendant une seule saison, de novembre à février ou mars. Monsieur Ndauti affirme que les producteurs et les productrices doivent placer les pièges à mouches de fruits du début jusqu’à la fin du mois de novembre.
Il explique : « Cela permet au producteur de ne pas dépenser plus pour l’achat de l’appât. On achète l’appât une fois par saison. Cependant, ceux qui cultivent les variétés de mangues tardives devraient utiliser l’appât pendant plus de trois mois. »
Mary Wangui est aussi une productrice de mangues de la localité. Âgée de 41 ans, cette mère de quatre enfants raconte que depuis qu’elle utilise cette innovation simple de bouteilles en plastique pour les mouches des fruits, elle réussit véritablement à réduire ses pertes après récolte.
Elle déclare : « Une fois, j’ai presque perdu toute la récolte de mon verger d’une acre à cause d’une infestation de mouches des fruits. Cependant, les pièges des mouches des fruits nous aident dans la lutte, surtout lorsque nous utilisons des matériaux locaux tels que le plastique. »
Cette ressource a été produite grâce au financement de la Fondation Rockefeller dans le cadre de son initiative YieldWise.