Kenya : Des filles recyclent en meubles le mathenge, une espèce d’arbre envahissante (IPS)

| juin 23, 2025

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Nouvelle en bref

À Kakuma, au nord du Kenya, des filles transforment le mathenge, une espèce d’arbre envahissante, en meubles et créent des emplois verts. Char Tito, 16 ans, une réfugiée originaire du Soudan du Sud, a appris la menuiserie grâce à un projet scolaire financé par la Girl Child Network. Elle fabrique maintenant des chaises avec le Prosopis juliflora, un arbre épineux réputé pour nuire au bétail et aux écosystèmes. Mademoiselle Tito déclare : « Je suis fière de moi. Je contribue à la protection de l’environnement. » Le projet forme les filles en menuiserie et en plantation d’arbres, s’alignant ainsi sur les objectifs climatiques du Kenya. Près de 900 000 arbres ont été mis en terre dans les camps de réfugiés de Kakuma et de Dadaab.

À Kakuma, au nord du Kenya, un groupe de jeunes filles transforme un arbre indésirable en source de revenus et d’espoir pour l’environnement. À l’École secondaire de la zone aride de Kakuma, la jeune fille de 16 ans Char Tito assemble une chaise traditionnelle avec du bois provenant du Prosopis juliflora, localement connu sous le nom de mathenge.

Le mathenge a été introduit au Kenya durant les années 70 pour combattre la désertification. Bien que celui-ci ait permis de restaurer les terres dégradées, il s’est propagé de façon agressive, asséchant les rivières et blessant le bétail avec ses épines. Dans le comté de Turkana, plusieurs le considèrent comme une menace. Toutefois, des filles, comme mademoiselle Tito renversent la situation.

Mademoiselle Tito, qui est arrivée au camp de réfugiés de Kakuma en 2017 après avoir fui le conflit du Soudan du Sud, a récemment appris la menuiserie dans le cadre d’une initiative scolaire financée par la Girl Child Network. Elle fabrique maintenant des chaises robustes à partir du bois de mathenge, une espèce envahissante, réduisant la dépendance aux meubles en plastique coûteux. Elle déclare : « J’ignorais que cet arbre pouvait servir à fabriquer des chaises. C’est une compétence qui peut me servir toute la vie. »

Le projet scolaire enseigne aux élèves des métiers verts en lien avec les objectifs nationaux du Kenya en matière de climat. Les élèves formés encadrent d’autres, répandant ainsi les connaissances à travers la communauté.

Une autre étudiante de 16 ans, Magdalene Ngimoe, plante déjà des arbres à la maison et à l’école malgré la chaleur écrasante et la pénurie d’eau dans la région. Elle déclare : « Je déteste le mathenge. Il complique nos vies. Mais je suis ravie de l’utiliser pour fabriquer des chaises. Je plante aussi à l’école des arbres qui procureront de l’ombre aux autres élèves. »

Le Mathenge sert maintenant à fabriquer des clôtures, des abris pour le bétail et des meubles. Lewis Obam, un expert en sylviculture, note que, même si le mathenge jouit d’une mauvaise réputation, son dur est précieux et pourrait être essentiel à la création d’emplois verts dans la région.

Mademoiselle Tito et ses camarades de classe plantent également des arbres, afin de reconstituer la biodiversité locale de la région. Malgré les défis, ils transportent de l’eau depuis la maison pour aider les arbres à survivre. Leurs efforts contribuent à l’objectif du Kenya de planter 15 milliards d’arbres d’ici 2032.

Le camp de réfugiés de Kakuma accueille plus de 300 000 personnes. Grâce au Girl Child Network et au soutien d’Education Above All, près de 900 000 arbres ont été mis en terre à Kakuma et à Dadaab, sur une cible de 2,4 millions. Les écoles ont également des pépinières pour approvisionner la communauté en semis d’arbres.

Mademoiselle Tito, qui rêve de devenir médecin, trouve que la menuiserie et la plantation d’arbres la responsabilisent. Elle déclare : « Je suis fière de moi. Je contribue à la protection de l’environnement. »

La présente nouvelle est inspirée d’un article écrit par Farai Shawn Matiashe pour Interpress News Service, sous le titre « Girls in Kenya Are Repurposing the Invasive Mathenge Tree Into Furniture. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://www.ipsnews.net/2025/06/girls-in-kenya-are-repurposing-the-invasive-mathenge-tree-into-furniture/.

Photo : Magdalene Ngimoe et Char Tito, apprenantes de la Kakuma Arid Zone Secondary School, fabriquant des chaises avec du bois de mathenge. Mention de source : Farai Shawn Matiashe/IPS