Ghana : Une jeune vendeuse de riz et sa famille profitent de la diffusion à la radio des prix proposés sur les marchés

| août 8, 2016

Téléchargez cette nouvelle

Martha Amekor est la dixième d’une famille formée d’un si grand nombre d’enfants qu’elle en perd le compte. En raison du nombre si élevé de personnes dans la famille, les enfants ont appris à compter les uns sur les autres, et pas uniquement sur leurs parents, lorsque vient le moment de payer les frais de scolarité, les cahiers ou même avoir de quoi manger.

La femme de 22 ans vit à Gbi Wegbe, un quartier animé situé à 10 minutes à peine de Hohoe, la plus grande ville au nord de la région de la Volta, au Ghana.

Quand Mme Amekor a réalisé que ses aîné(e)s ne la soutenaient plus, elle a su qu’elle devait subvenir à ses propres besoins. Elle déclare : « J’ai décidé de me distinguer afin de devenir ce à quoi je rêvais plus tard. »

À 16 ans, alors qu’elle était encore étudiante, Mme Amekor a décidé de se lancer dans la vente du riz. Au début, il lui a été difficile de trouver l’argent nécessaire pour démarrer son activité, mais elle a été chanceuse que quelqu’un lui accorde un prêt.

Elle déclare : « Quand j’ai commencé et j’ai réalisé que c’était une bonne affaire, j’ai fait des bénéfices, ai pu rembourser rapidement le prêt, et maintenant tout va de l’avant. »

Besa Akpalu est agent de vulgarisation agricole au ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture. Il affirme que les jeunes se heurtent à de nombreux obstacles lorsqu’il est question d’agriculture, y compris l’absence de compétences, l’inaccessibilité aux bons marchés et le manque d’argent pour l’achat des produits. En qui concerne les jeunes femmes en particulier, l’accès à la terre peut être un problème épineux.

Pour Mme Amekor, la plus grande difficulté était que les prix variaient d’un magasin à l’autre, et que les petits commerçant(e)s comme elles vendaient à perte.

Lorsqu’une station locale a commencé à communiquer le prix auquel était vendu le riz sur les marchés, Mme Amekor a découvert qu’il était préférable pour les vendeurs et les vendeuses de riz de s’associer pour garantir une uniformité des prix. Avec d’autres commerçant(e)s, ils achètent du riz paddy chez des agriculteurs et des agricultrices, le font blanchir et le vendent aux marchand(e)s à un prix fixe.

M. Akpalu soutient que les émissions radiophoniques sont très importantes pour les agriculteurs et les agricultrices locaux : « La radio nous rend service en ce qu’elle permet non seulement aux agriculteurs et aux agricultrices d’avoir accès aux marchés, mais elle leur permet également d’accroître leur productivité et leurs revenus familiaux. »

Il ajoute que la radio est en train de changer aussi la perception qu’ont plusieurs jeunes de l’agriculture. Il explique : « La majorité d’entre eux savent maintenant que l’agriculture peut leur procurer du travail et des revenus … La sensibilisation constante menée à la radio avec comme invités des agriculteurs et agricultrices titulaires de diplômes d’études supérieures est en train de changer la mentalité des jeunes. »

Mme Amekor utilise les bénéfices de son commerce de riz pour payer les frais de scolarité de ses frères et elle-même, et ses revenus ont augmenté juste en quelques années.

Elle affirme que son commerce de riz marche bien et elle n’a pas l’intention de chercher un autre emploi. Elle ajoute : « La vente de riz est une bonne chose seulement si vous n’êtes pas fainéant. Plusieurs jeunes femmes de cette communauté qui ne travaillent pas dépendent des hommes. J’aimerais encourager toutes les jeunes femmes au chômage à se lancer dans la riziculture et la vente du riz. »