Lungi Langa | octobre 2, 2023
Nouvelle en bref
Neeve Andrews est la première technicienne en santé animale en Afrique du Sud à avoir ouvert un centre de santé animale après l’adoption d’une nouvelle législation autorisant les professionnels paravétérinaires comme elle à ouvrir leur propre centre pour offrir les soins de santé animale primaires. Avant, les techniciens et les techniciennes en santé animale devaient travailler sous la supervision d’un agent ou d’une agente vétérinaire ou pour le compte de l’état, ce qui faisait que plusieurs étaient sans emploi. Les nouveaux textes permettent aux techniciens et aux techniciennes en santé animale d’offrir des soins primaires aux animaux et de réadaptation physique dans leurs propres centres. Bien que certains éleveurs et éleveuses s’inquiètent de l’inaccessibilité de ces services à cause de leurs coûts et du nombre limité de techniciens et de techniciennes en santé animale, une formation est en cours afin d’aider un plus grand nombre à ouvrir leur entreprise pour offrir des services.
Il est 8 h du matin et Neeve Andrews est déjà arrivée dans son bureau de soins de santé animale. Elle se prépare à recevoir des gens qui ont appelé pour demander des services de vaccination.
Munie de son stéthoscope, elle met des vaccins dans sa boîte réfrigérante. Avant de commencer la visite de sa clientèle, elle prend une glacière, un sac d’aiguilles, des seringues, du coton et tout ce qui est nécessaire pour la vaccination des animaux.
Outre la vaccination, madame Andrews offre divers services de soins de santé animale. Elle explique : « J’apporte également une assistance technique pour la lutte contre les parasites internes et externes, l’implantation des micropuces, le brossage des dents des animaux, la taille des griffes et la vidange des glandes anales. »
Madame Andrews est technicienne en santé animale à Fourways, la zone commerciale et résidentielle en pleine expansion de Johannesburg, en Afrique du Sud.
Elle est la première technicienne en santé animale en Afrique du Sud à avoir ouvert un centre de santé animale après l’adoption d’une nouvelle législation qui autorise les professionnels paravétérinaires comme elle à ouvrir leur propre centre et à offrir des soins de santé animale primaires.
Auparavant, les techniciens en santé animale ne pouvaient travailler que sous la supervision d’un vétérinaire ou être employés par le gouvernement, alors qu’avec la nouvelle législation, ils peuvent ouvrir leur propre établissement de soins de santé primaires et travailler davantage en collaboration avec un vétérinaire.
Madame Andrews a toujours voulu avoir son propre centre, et elle raconte que son installation lui a pris moins de temps que prévu. Pour démarrer son activité, elle a contracté un prêt. Et au mois de juin de cette année, le centre était aménagé et fonctionnel.
Elle déclare : « Cette règlementation m’a offert beaucoup d’opportunités d’emplois, », avant d’ajouter « Notre contribution à notre profession en tant que [techniciens en santé animale] consiste à veiller au bien-être physique et émotionnel des animaux et des personnes. »
Les nouveaux textes autorisent les techniciens et les techniciennes à ouvrir des centres pour offrir des soins animaux primaires, tels que la coupe des becs et des ongles et le cathétérisme sans sédation, ainsi que la vaccination, l’administration de médicaments prescrits par un vétérinaire, l’incision des abcès, le pansement des plaies et l’offre de services de réadaptation physique.
Avant de commencer leurs activités, tous les centres de santé animale privée doivent s’enregistrer auprès du South African Veterinary Council, et respecter les exigences standards fixées par le conseil.
Christian Nithianandham est un technicien en santé animale basé au Kwazulu-Natal. Selon lui, ce changement de règles est prometteur. Mais monsieur Nithianandham connaît la difficulté d’ouvrir un cabinet, surtout en milieu rural, à cause de la concurrence provenant d’autres sources de soutien à la santé animale. Un des défis, explique-t-il, c’est que les éleveurs et les éleveuses se tournent souvent vers des collègues de leur région qui sont dans le domaine depuis longtemps et dont les connaissances et les compétences en soins de santé animale inspirent confiance.
Il ajoute : « Il existe également des magasins de produits vétérinaires où un vendeur peut émettre un diagnostic éventuel en fonction des symptômes décrits par l’éleveur. Cela fait qu’il est facile pour les agriculteurs de croire qu’ils n’ont pas besoin de [techniciens en santé animale. »
Norah Mlondobozi est éleveuse et membre de l’Assemblée des femmes rurales. Elle craint que la nouvelle règlementation ne profite pas aux agriculteurs et aux agricultrices d’exploitations familiales.
Elle explique : « Même si [les techniciens en santé animale] seront facilement accessibles, les agriculteurs paieront désormais pour des services qui pourraient être coûteux. Les [techniciens en santé animale] pourraient être obligés de fixer des prix similaires à ceux des vétérinaires s’ils veulent que leurs centres restent fonctionnels. »
Madame Mlondobozi ajoute : « Nous ignorons également si le gouvernement va aider les agriculteurs en facilitant l’accès aux [techniciens en santé animale] de l’État, car ils sont déjà peu nombreux. Je pense que la situation pourrait empirer. »
Dr. Johan Oosthuizen est un conseiller principal de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. À ses dires, les nouveaux textes permettront aux éleveurs et aux éleveuses de bétail d’accéder à des services de soins de santé animale économiques près de leurs régions. Il ajoute que la FAO réalise actuellement un projet qui forme 48 techniciens et techniciennes en santé animale sans emploi sur les compétences professionnelles nécessaires afin de les préparer pour l’ouverture de leurs propres centres de santé animale.
Dr. Oosthuizen affirme que le rôle de l’État pourrait changer à mesure que le secteur vétérinaire se développera. L’État pourrait se concentrer plutôt sur la prévention et la lutte contre les maladies contrôlées, pendant que les services vétérinaires privés joueront un rôle plus complet en gérant les maladies non contrôlées et les aspects de la production animale.
La présente nouvelle a été financée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture dans le cadre du projet « Sustainable Business in Animal Health Service Provision through training for Veterinary Paraprofessionals. »